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Bataille de Ziguinchor: Attention au Cheval de Troie!

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Les éditoriaux récents d’une partie de la presse sur la bataille de leadership à Ziguinchor nous rappelle aisément que la Casamance a été et demeure un foyer politique d’envergure depuis l’époque des Ibou DIALLO, Emile BADIANE, Assane SECK jusqu’à celle plus récente des Robert SAGNA et Landing SANE. Avec l’avènement du conflit armé, l’action politique en Casamance s’est chargée d’une certaine dose de symbolisme national. La spécificité de notre région Sud tient au fait que la participation soutenue et durable des Casamançais aux différentes élections ainsi que leur adhésion aux leaders locaux d’envergure nationale constituent des arguments politiques et sociologiques de l’appartenance de la région à une communauté nationale sénégalaise. Ainsi tous les régimes politiques sénégalais depuis 1982 ont-ils fait des résultats électoraux à Ziguinchor, grande ville régionale, un baromètre de la mesure de leur crédibilité sur la problématique casamançaise. Quant aux barons politiques locaux, leur coefficient électoral local constitue un levier certain dans leur ascension sur l’échiquier politique national.
La génération actuelle de leaders politiques Ziguinchorois ne déroge pas à cette règle. A la seule différence que le « gentleman agreement » qui a toujours prévalu entre leaders politiques Ziguinchorois, d’obédiences politiques différentes, pour faire de notre espace politique régional un terrain apaisé où la courtoisie et l’honneur sont de rigueur n’est plus d’actualité. Les codes du bois sacré…. pardon du politiquement sacré ne sont certes pas connus de tous !
A qui la faute ? A un maire élu en 2009 (Abdoulaye BALDE) et qui se voit draper d’un destin national parce que son « beau frère » (Le Président Macky SALL) a réussi là où son « frère » (Le prince Karim WADE) a échoué ?
A qui la faute ? Au « cousin » du Maire, Doudou KA, récemment nommé Administrateur du FONGIP et qui veut devenir « Calife » à la place du « Cousin » ?
A qui la faute ? A un Ministre (Benoît SAMBOU) qui a tout donné pour défaire le candidat du maire en 2012 et à qui on refuse tout, même son identité ?
Le déni étant la plus prévisible des réponses humaines selon Pascal, gageons que tout le monde répondra : Pas ma faute !
En tout état de cause il semblerait que la cacophonie actuelle tienne en grande partie à la guéguerre que Doudou KA voudrait imposer au sein de l’Alliance Pour la République à Benoît SAMBOU pour affronter Abdoulaye BALDE.
Jeune ingénieur présenté comme « brillant » (par une partie de la « presse » en tous les cas !) Doudou KA pour arriver à ses fins se fait remarquer par une adversité visible vis-à-vis de son « Cousin » Abdoulaye BALDE et une inimité invisible vis-à-vis de son « Frère » Benoît SAMBOU. Son caractère novice dans l’échiquier politique, son manque de visibilité (locale et nationale) et les problèmes de crédibilité intellectuelle et de gestion d’entreprise qu’il traîne (le syndrome Idrissa SECK est encore vivace dans l’esprit de beaucoup de Ziguinchorois) constituent pour lui des lacunes certaines. Lacunes qu’il compense habilement en faisant de Benoît SAMBOU l’ennemi à abattre afin d’affronter l’adversaire Abdoulaye BALDE.
Et c’est dans cette stratégie que le bât blesse. Car elle crée un climat nauséabond dans notre atmosphère politique locale et nous renvoie à des concepts puants dont notre région peut se faire l’économie (qui est quoi, qui est né où, qui a grandi avec, ect.).
La question que tout observateur se pose maintenant au-delà de ce climat délétère instauré est à qui profite cette situation ? A première vue pas aux Ziguinchorois qui sont ainsi privés d’un vrai débat sur les ambitions des uns et des autres pour la Ville et la région.
Avec un certain réalisme politique, il semblerait que BALDE et l’UCS (Union Centriste Sénégalaise) soient les plus grand bénéficiaires de ce climat malsain instauré pourtant par une partie du camp d’en face. En réalité tout se passe comme si les stratèges de l’UCS de BALDE faisaient une sorte de triangulation en laissant à un faux adversaire, incapable de les battre, le soin de faire le combat contre le vari ennemi, apte à les battre.
Et il semblerait que l’APR (Alliance Pour la République) soit la plus grande perdante, elle qui, dans une région qui était la chasse gardée de la Génération du Concret avait réussi (avec une bonne campagne du coordonnateur Benoît SAMBOU) à faire perdre WADE en 2012 dans la zone. En tout état de cause Troie a été perdu de l’intérieur par un « faux cheval » à l’intérieur duquel se cachaient les « vrais adversaires ». Les instances nationales de décision de l’APR devraient méditer sur cela.
Baye Abdallah TRAORE
Ziguinchor Initiatives Globales (ZIG)

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