Une bataille rangée entre étudiants a éclaté jeudi nuit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). La presse nationale avait, le lendemain, parlé d’une bataille entre étudiants séréres (Ndefleng) et ceux du Sud (Kenkendo) et fait état de plusieurs blessés.
Face à la presse le Coud annonce qu’il a rencontré dans la soirée des émeutes, les responsables des deux parties qui « ont regretté les incidents qui ont causé des blessés graves avant de décider d’enterrer la hache de guerre ».
REVENONS SUR CE QUI A DÉCLENCHÉ LA SANGLANTE BATAILLE RANGÉE:
Toute cette affaire serait partie d’une bagarre entre un étudiant membre de Kekendo et un autre de Ndefleng pour une histoire de vol de moto Jakarta. Durant cette bagarre, l’étudiant de Ndefleng a poignardé celui de Kekendo avant de disparaître du campus pendant plus de 15 jours. C’est à son retour que la victime s’est organisée avec ses camarades pour prendre sa revanche. Chose que les étudiants de Ndefleng n’ont pas voulu laisser passer. Ce qui a provoqué la bataille rangée d’hier soir(tu précises la date) au sein de l’Université Cheikh Anta Diop.
LA LOI DU PLUS FORT, UNE RÉALITÉ AU TEMPLE DU SAVOIR:
Si la Direction du Coud a annoncé que le calme est revenu au campus social, elle n’a pas tout dit aux sénégalais. Cette sauvagerie dans ce milieu saint qui devait former les meilleurs pour notre République, est malheureusement une réalité. A l’Université Cheikh Anta Diop, les dirigeants-syndicalistes dictent leur loi sans compétence.
L’année derrière, alors que les élections de l’amicale de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (Fsjp) étaient en vue, un étudiant du nom de M.B.S a été agressé ou malmené par un groupe armé devant le pavillon R. La vidéo avait fait le tour de la toile et pourtant les autorités ont décidé de garder le silence. L’étudiant vachement lynché par la liste orange (bien identifiée dans la vidéo) s’en est sorti avec une double fracture. Une plainte a été déposée mais jusqu’à l’heure où un autre bruit est soulevé, force reste aux étudiants.
Les étudiants qui sont dans les mouvements culturels sont ceux qui dirigent les facultés. Ce qui s’est passé à l’université, je suis en mesure de dire que ce n’est pas une guerre d’ethnie mais plutôt un conflit d’intérêt. Au campus, les mandats des délégués arrivent à terme. L’Université vibre au rythme du renouvellement. Des rencontres sont organisées à tout bord. Kenkendo et Ndefleng certes sont des associations culturelles mais ont des membres qui crient sur tous les toits qu’il sont les «capo du campus» (hauts dirigeants des étudiants). A chaque fois où un des leurs est menacé ils se font justice eux même. Ils ont le pouvoir de se rendre dans une chambre de leur camarade-opposant, la saccager et détruire tous les biens sans être inquiétés. Le Coud a toujours protégé ces gros bras de l’espace universitaire. Lors des émeutes du 03 au 08 mars dernier, quand des étudiants s’étaient transformés en casseurs, n’avez vous pas remarqué qu’ils n’ont pas touché la Direction du Coud qui est une structure publique? N’avez vous pas remarqué qu’ils n’ont jamais essayé d’approcher cette Direction qui est à 100m de leur champs de bataille habituel? La réponse est claire: ces étudiants de Ndefleng et Kenkendo, bien armés, assuraient la sécurité de l’édifice. Alors que je menais mon reportage tôt le matin devant le pavillon À, le jour du 04 mars, je les ai trouvés bien regroupés, comme une armée mexicaine. S’ils sont puissants, c’est grâce aux autorités qui financent leurs élections, les utilisent lors de leurs manifestations politiques, et font appel à eux quand leur sécurité est menacée.
Il n’y a jamais eu de conflit ethnique à l’Ucad. Le Coud devrait dire que « ce sont mes protégés qui s’entretuaient à cause de leurs intérêts ».
Mon humble avis: Les Universités du Sénégal connaîtront une réussite définitive le jour où les étudiants comprendront que les politiques les utilisent pour les diviser. Le seul parti qui devrait exister dans les campus doit être le Parti qui défend les étudiants. Si tous les étudiants étaient unis, Kenkendo et Ndefleng n’auraient jamais leur mot à dire, ou des gros bras à vendre.
Papa Ibrahima Diop
Journaliste Xalima
NB: En 2016, le ministre de l’Enseignement Supérieur Mary Teuw NIANE voulait se rendre à l’Ucad mais craignait la rage des étudiants. Il a fallu l’intervention d’un certain «Pako» President du Kenkendo à l’époque pour que le ministre puisse satisfaire son souhait. L’étudiant qui avait vendu la mèche(A.T.D) était activement «recherché» par les patrons-gros bras de l’espace.
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