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Bayrou et les sondages offrent peu d’espoir à Sarkozy

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Le duel télévisé entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, présenté comme la dernière chance pour le président sortant de refaire son retard sur le candidat socialiste, n’a pas fait bouger le rapport de forces dans les sondages d’opinion.

Le dirigeant centriste François Bayrou a en outre infligé un camouflet à Nicolas Sarkozy en annonçant jeudi soir qu’il voterait pour François Hollande au second tour dimanche.

Trois enquêtes réalisées après cette confrontation souvent âpre entre les deux finalistes et publiées jeudi donnent à penser que les jeux sont faits trois jours avant l’échéance.

François Hollande a été jugé plus convaincant que Nicolas Sarkozy lors du débat par 45% des sondés, 41% étant d’un avis inverse, dans un sondage LH2 pour Yahoo publié.

Le sondage conclut à « un impact quasiment nul sur les intentions de vote » et le candidat socialiste est donné vainqueur dimanche avec 53% des voix, contre 47% à Nicolas Sarkozy. Le sondage quotidien Ifop-Fiducial pour Paris Match donne le même écart, inchangé par rapport à mercredi soir.

Seul un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI est de nature à réconforter quelque peu le président sortant : François Hollande y obtient 52,5% des intentions de vote, soit une baisse d’un point et demi par rapport au 24 avril.

Ces enquêtes confortent l’avis des politologues selon lesquels ce genre de débat ne modifie qu’à la marge l’opinion des Français et qu’en outre la joute de mercredi soir s’est soldée au mieux par un match nul.

LE CAMOUFLET DE BAYROU

Selon Dominique Reynié, « il n’y avait pas dans le débat un François Hollande en grande difficulté et, comme il est le favori, le débat a plutôt consolidé sa position ».

Christian Delporte, spécialiste de l’histoire des médias, déclare quant à lui le socialiste vainqueur « aux points ».

« Dans un débat d’entre-deux-tours, il n’y a jamais un grand vainqueur et un grand vaincu. Quand on gagne, on gagne aux points, on gagne sur une impression, c’est un choc de personnalités », a-t-il déclaré à Reuters, ajoutant que la « révélation » Hollande avait jeté « le trouble » à l’UMP.

Nicolas Sarkozy, qui a conclu le débat mercredi en lançant un appel aux électeurs qui ont voté au premier tour pour la candidate du Front national Marine Le Pen (17,9%), le centriste François Bayrou (9,1%) et les indécis, n’a guère été conforté par les déclarations des éliminés du premier tour.

Mais il a été déçu par François Bayrou.

« Je ne veux pas voter blanc, cela serait de l’indécision et dans ces circonstances, l’indécision est impossible. Reste le vote pour François Hollande, c’est le choix que je fais », a déclaré le président du Mouvement Démocrate lors d’une déclaration à son siège de campagne, à Paris.

Le dirigeant centriste a précisé qu’il laissait libres ses électeurs de voter pour le candidat socialiste ou le président sortant Nicolas Sarkozy dimanche prochain.

Il s’est livré à une charge virulente contre Nicolas Sarkozy, lui reprochant la « violence » de sa stratégie d’entre-deux-tours et sa « course-poursuite » à l’extrême droite.

LE PEN PRÉPARE LES LÉGISLATIVES

François Bayrou avait déclaré qu’il prendrait ses « responsabilités ». En 2007, il avait refusé de se prononcer entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal et avait voté blanc.

Marine Le Pen, qui a annoncé mardi dernier qu’elle voterait blanc, est déjà en pleine préparation des législatives de juin qui, prédit-elle, verront l’implosion de l’UMP à son profit après la défaite de Nicolas Sarkozy due, selon elle, à son refus de nouer des alliances avec le Front national.

« Il remerciera ses amis de l’UMP qui l’auront empêché d’avoir le moindre espoir de gagner », a-t-elle dit à Reuters.

Les deux finalistes ont quant à eux jeté leurs dernières forces dans la bataille lors de grands meetings en province.

Nicolas Sarkozy a choisi Toulon, l’une des quatre villes de France à avoir été gérées par le Front national, où il a appelé à battre la gauche qui, selon lui, mènerait le pays à la ruine en raison des dépenses inconsidérées prévues par son programme.

François Hollande était lui sur des terres socialistes, à Toulouse, où il a galvanisé une foule de plus de 25.000 personnes sur la place du Capitole.

« De nouveau, la gauche est là, prête à diriger le pays », a-t-il dit en mettant en garde contre la tentation de la démobilisation qui naîtrait des bons sondages en sa faveur. « Rien n’est fait, rien n’est acquis, rien n’est conquis. »

Yves Clarisse, avec service France

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