BBY, fin de la câlinothérapie ? (Par Alioune Badara NIANG)

A temps ! Je me demandais quand aller se terminer la cajolerie présidentielle à l’endroit de ses alliés de Benno Bokk Yakaar en général et du Parti socialiste en particulier, à laquelle elle s’est longtemps livrée ? Oups, houlà ! Pourquoi j’ai écrit « longtemps », moi ? C’est depuis toujours qu’il s’agit, of course ! Il est vrai que ce sujet, pour les raisons que vous devinez, donne clairement des boutons à certains, mais déjà dans une de mes précédentes contributions, je comparais la coalition BBY à une planche pourrie dans le dispositif politique présidentiel, car ne lui servant d’aucune utilité. Et depuis, toutes les arguties n’y ont rien changé. Aujourd’hui, la nouvelle posture adoptée par le Parti Socialiste, membre de la première heure de cette coalition carpes lapins et qui vise la reconquête du pouvoir, est à mon sens, l’événement déclencheur, qui va accélérer le clap de fin de l’impopulaire BBY. Une question de temps. Seulement !

Les Socialistes rêvent de reconquérir le pouvoir. Est-ce une surprise ? A vrai dire non, au regard de leurs sempiternelles spéculations politiques illicites constituées de grands écarts, sans aucune morale, sans aucune cohérence, sans aucun respect pour les convictions de leurs collègues de même coalition. Même pas peur ! Aller à la conquête du Pouvoir, cette pensée n’est- elle pas indigne d’un parti membre d’une coalition Présidentielle ? Mieux, toutes voiles dehors, elle enlève même tout mystère des ambitions suprêmes de ces souteneurs versatiles et confirme par ricochet qu’ils ne sont pas des amis sûrs, fiables. Leur manque de loyauté et de fidélité à l’égard du Président Sall, devient du coup un secret de polichinelle.

Un « allié » qui joue ostentatoirement son rôle de futur opposant, ne cachant pas son dessein égoïste à occuper le fauteuil présidentiel, qui nourrit les mêmes ambitions que le parti au pouvoir qu’il prétend soutenir et que sais-je encore ? Il montre en cela qu’il n’a pas de conviction politique, encore moins de valeur morale. Diantre, rien dans ce Sénégal politique où trahisons et mesquineries sont érigées en règle et conduite permanente, ne me surprend plus !

Ma foi, c’est vrai : Une coalition n’est pas assimilable à un bien impérissable, je ne peux guère contester au PS de (re)conquérir le pouvoir. C’est son droit le plus absolu même, mais seulement, à mon sens, quand on est dans une coalition, il faut savoir taire ses ambitions personnelles et mettre en avant l’intérêt collectif. Tiens pardi ! J’aurais compris que le PS s’inquiète du cap choisi par Macky Sall, qui dévierait insidieusement vers les eaux libérales, qu’il soit opposé à sa politique , ou encore qu’il lui reproche de ne pas en faire assez ou d’en faire trop. Mais rien de tout cela. Est-ce là l’éthique politique? Dites plutôt du faux-semblant, de l’enfantillage et gnignigni et gnagnagna ! Mais leur surenchère ne leur vaudra certainement pas un gramme de sympathie supplémentaire. Tout au contraire !

Aussi, quand on analyse la situation, il est de bon ton de railler le faible apport des alliés de bby au régime et qui est loin de justifier la grande attention qui leur est accordée par Macky Sall. En effet, aucun allié de l’APR (Alliance pour la République) d’aujourd’hui, n’a de véritable poids dans l’opinion, qui les considère majoritairement comme des hasbeen. Et effectivement la timidité de  BBY, à s’engager de façon frontale dans la défense de l’action gouvernementale, n’est pas feinte. Sans compter les difficultés d’ordre politique, idéologique ou de militantisme tout court, qui sont plus triviales voire cocasses. Additionnez, multipliez ! Et voyez qu’il est impossible de vanter l’apport de ses alliés, d’une autre époque. Ce sont des vérités contestées. J’ai pourtant sans cesse été en face de situations qui les confirment. Et vous aussi certainement !

À chaque fois, le scénario est le même, toujours basé sur de purs calculs d’épicier. Pourquoi ? Toute cette rouerie, que le peuple, sensible aux acouphènes de la politique, ressent confusément même si elle est soigneusement dissimulée, ne débouche en réalité sur rien. Il est à peine besoin de le dire : Tout le monde le dit, tout le monde ou presque le voit. Les faux-amis sont des mots qui se ressemblent dans deux langues différentes mais qui ont des sens distincts. Ainsi le PS a « supporté » Macky Sall au sens anglais : l’a « soutenu » (comme disent les sportifs). Mais maintenant, il faut que Macky Sall « supporte » le PS, au sens français, comme on supporte les conséquences de ses actes. De ce point de vue, le parti présidentiel, contrairement à ses espoirs, n’a pas « tué le job » : bien au contraire, il l’a créé ! Un job peinard dans les ors de la république. Un soutien bidon mais bien rétribué. Un comble !

Autre fait d’importance : Je pense à un point en particulier, qui me fourmille dans les neurones et les phalanges, le fameux « gagner ensemble-gouverner ensemble », une horreur hérésiarque par excellence. La réalité, c’est que ces alliés du PS, nous ont toujours joué une triste comédie, avec une mauvaise foi digne de celle des solfériniens. Ce qu’ils sont en vrai, c’est une évidence. Résultat, on est arrivé à une situation où, malgré les apparences, aucune cohérence n’a jamais été en vue. Tout simplement parce que, de chaque côté, il y a toujours des calculs de boutiquier et des intérêts divergents qui ne peuvent être conciliés. Il y a des luttes, sporadiques et peu médiatisées mais qui existent ! Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette. Le Parti socialiste dans ce folklore, a réussi à profiter des délices de la majorité, au point de pouvoir les ponctionner insidieusement à l’infini, sans que celle-ci ne se soit réveillée et ait trouvé l’idée de le jeter dehors. Une performance à noter !

Comme je l’ai dit de longue date, il convient de réaffirmer que ce parasitisme et cette politique au ras du caniveau connus du PS , ne cherchent qu’à endormir le Président Sall, en lui faisant croire qu’il est avec lui et qu’il le soutient, mais qu’au fond, il travaille pour sa vulnérabilité, sa fragilisation. En vérité, il est de la nature de la politique qu’un parti majoritaire à lui tout seul soit condamné à n’avoir pour alliés que des compagnons de route prêts à la première occasion à se transformer en déserteurs. Mettons-nous à leur place : le mouton est si gras, si dodu, si pacifique qu’on ne peut songer, quand on commerce avec lui, qu’à lui tondre la laine sur le dos.

On le voit, tous les seuils du supportable ont été franchis avec Benno. Et les gens sont d’accord pour dire que cela ne peut plus continuer comme ça. Il ne faut pas le nier et pas le cacher, ce truc-machin de BBY pour soutenir Macky Sall, relève de la pure et simple bouffonnerie et doit être cassée car elle n’est apte qu’à s’occuper du protocole des festivités et rien d’autre. Il appert donc que le Président de la République, seul responsable devant le peuple qui l’a brillamment élu, tire les leçons des postures des uns et des autres. Son parti l’APR doit continuer de porter une espérance et des horizons. Pour cela, il faut forcément un nouveau cap, s’il veut un avenir plus clair et combatif. J’espère, et le dit suffisamment fort, que ces clowns socialistes même pas bons pour le cirque, tireront eux aussi toutes les conséquences de leur ambition de revenir au pouvoir. Suivez mon regard !

Que se passerait-il en 2017 si Macky Sall se trouvait face à un socialiste ? Cela ne peut pas arriver ? Ceux qui se souviennent de 2000 ont la réponse. Le pire Benno? Pas certain, mais les pires alliés, oui, c’est sûr… !

Les jours à venir nous situeront sur le vrai goût du futur politique des faux alliés…….câlinés ou pas !

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