Les dissensions nées entre les différentes formations de Benno Bokk Yaakaar (BBY) ne laissent pas indifférents les leaders. Selon nos sources, le téléphone fonctionne à plein régime entre eux. Objectif recherché : éviter que les appétits, qui se manifestent au sein des partis, n’affectent les têtes de file. Et toujours selon nos sources, cette posture est sans doute en train de porter des fruits.
La tension a baissé de plusieurs… crans, après l’audience de Tanor et des discussions en profondeur avec d’autres leaders de BBY. Un consensus semble même être trouvé. Et lorsque Macky Sall se positionne au-dessus des candidats aux élections locales, c’est sans doute une posture qui annonce qu’il ne roulera point pour son parti, en battant par exemple campagne. Tout ceci est le signe d’une sérénité retrouvée. Du moins pour le moment…Déclarations de Mbaye Ndiaye : ce qu’en pense Tanor
Les déclarations du ministre d’État à la présidence de la République enjoignant au maire socialiste de Dakar, Khalifa Sall, de rejoindre les rangs de l’Alliance pour la République (Apr) ou de faire le deuil du renouvellement de son bail à la tête de l’hôtel de ville, ont jeté un sacré trouble au sein de la majorité présidentielle. Ainsi, ce dimanche, invité du “Grand Jury”de la RFM, Ousmane Tanor Dieng a estimé que c’était là une idée “envoyée comme ça à la volée”, mais qui ne recoupait pas l’esprit actuel en cours au sein de l’équipe qui accompagne Macky Sall.
Sans le dire ouvertement, le patron des socialistes a laissé entendre que c’est pour prêcher pour sa propre chapelle que Mbaye Ndiaye a ouvert ce front. Pour dire que ce sont les gens de l’Apr qui doivent comprendre que l’ancien maire des Parcelles-Assainies voulait tout simplement annoncer sa prochaine candidature à la mairie de Dakar.
Elections locales, des réformes en vue
Les bisbilles entre partis de “Benno Bokk Yakaar”cachent un débat qui sera autrement plus corsé au cours des prochains jours. Il s’agit de la réforme de la loi relative aux élections locales. Plusieurs partis politiques ont décidé de poser le débat sur la place publique : il s’agit de la désignation de la tête de liste ainsi que de la recevabilité des listes indépendantes.
Beaucoup de gorges profondes insistent pour que la tête d’une liste soit en même temps le candidat à la tête de la mairie et qu’il soit élu au suffrage universel direct. En clair, il s’agit de faire en sorte que les tractations après les scrutins n’aboutissent pas à des contre-ordres des signaux émis par les électeurs du premier collège.
Automatiquement, la tête de liste serait élu premier responsable de la collectivité locale. Car, jusqu’ici, les textes permettent des contorsions dignes d’un funambule. Faisant fi des consignes des états-majors nationaux, des responsables locaux n’hésitent pas, lors des conclaves municipaux pour l’élection des maires, à lier des alliances contre-nature.
Locales (Bis)
Toujours à propos des élections locales prévues le 16 mars 2014, des organisations de la société civile –et pas des moindres- ont décidé de porter le combat pour la reconnaissance des listes indépendantes pour les mairies, conseils régionaux et ruraux. C’est Me Mame Adama Guèye, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats et ex-candidat à la présidentielle, qui a ouvert la première salve la semaine dernière.
Et des organisations liées au M 23, ont décidé de s’engouffrer dans cette brèche car, de sources sûres, beaucoup pensent que ce scrutin sera l’occasion d’envoyer “des messages clairs”. Toutefois, si réforme il devrait y avoir, ce serait dans un “package”global qui engloberait toutes les réformes institutionnelles attendues. C’est le président des Assises nationales, le Pr Ahmadou Makhtar Mbow, chargé par le chef de l’État de diriger la commission nationale qui se penche sur ces délicates questions qui a du boulot…