Il est très difficile de faire un bilan exhaustif de la campagne de commercialisation de l’arachide de l’année 2015-2016. Car, au moment où le ministère de l’agriculture et de l’équipement rural a dressé un bilan positif de la campagne, avec une production nationale brute de 1 million 207 mille tonnes, des chiffres que confirme Alioune Dia, le président du comité national de suivi de la campagne, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), quant à lui, émet des réserves sur la véracité de ces chiffres. Selon Sidy Ba, secrétaire général du Cncr, les chiffres annoncés par le gouvernement ne correspondent pas à la réalité sur le terrain.
ALIOUNE DIA, PORTE-PAROLE DU COMITE NATIONAL DE SUIVI DE LA CAMPAGNE AGRICOLE : «Les chiffres annoncés par le Ministre sont réels et incontestables»
«En évaluant la campagne, nous sommes partis d’abord du cumul des achats, c’est-à-dire ce qui a été acheté au niveau de la Suneor, du West african Oil (Wao), du complexe Agro-industriel de Touba (Cait) et des marchés parallèles. Nous avons, en tout cas, fait le cumul des achats qui était de 455 mille tonnes. A cela s’ajoutent les 250 mille tonnes achetées par les chinois. L’objectif de l’exportation était de 250 mille tonnes mais au jour de l’évaluation, nous avons vu que l’exportation était de 265 mille tonnes et il y avait 30 mille tonnes en instance qui attendaient l’autorisation du ministre pour être exportées et cette autorisation avait été accordée. Ce qui fait au total 295 mille tonnes. Si on y ajoute les réserves semencières et la partie destinée aux petits commerces, donc je crois que les chiffres qui avaient été annoncés par le Ministre à savoir 1 million 200 mille tonnes d’arachides sont réels et incontestables. La campagne était satisfaisante dans la mesure où il n’y a pas d’invendus ni de bradage. Les producteurs ont vendu leurs produits à un prix supérieur au prix-plancher qui était de 200 FCfa. Donc, les petits producteurs se sont bien retrouvés dans cette campagne. Parce que cela a contribué à relever leurs revenus et ils n’ont pas connu de bons impayés. Ce qui veut dire que la campagne s’est très bien déroulée.
Le seul hic qu’on a constaté est que les industries n’ont pas atteint leurs estimations d’achats. Par exemple, la Suneor qui avait une prévision d’achats de 300 mille tonnes, n’a pu acheter que 7 mille tonnes. Le complexe de Touba n’a pas acheté cette année, contrairement à Wao et aux exportateurs.
75 mille tonnes de semences pour la prochaine campagne
Quand on s’est réuni en comité national, l’Etat a indiqué qu’il va mettre à la disposition des producteurs d’arachide 75 mille tonnes de semences dont 50 mille tonnes de semences certifiées et 25 mille tonnes de semences écrémées. L’Etat fera de telle sorte que le Kg d’arachide sera acheté au même prix que ces trois dernières années. Le producteur va ainsi payer les 140 francs et l’Etat va accorder une subvention de 240 FCfa par Kg. Cette année, au lieu de 12 milliards de FCfa pour la subvention des semences d’arachides, l’Etat mettra 14 milliards de Fcfa. L’année dernière, le Kg avait été acheté par l’Etat à 365 francs alors que cette année le gouvernement va payer 350 F Cfa par Kg. La mise en place des semences va démarrer le 15 mai».
SIDY BA, SG CONSEIL NATIONAL DE CONCERTATION ET DE COOPERATION DES RURAUX : «Où sont passés les 5.484.492,23 sur la production de 1.050.000T de cette année?»
Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) doute des chiffres annoncés par le gouvernement sur le bilan de la campagne arachidière 2015-2016 dont le volume total collecté (semences + huilerie + exportation) est de 465.507,77 tonnes contre 253 888,94 tonnes, soit un taux de collecte de 44,33 %. Sidy Ba, secrétaire général du Cncr de s’interroger sur ces chiffres annoncés: «Où sont passées les 5484 492,23 tonnes sur la production de 1050000T de cette année? Est-ce qu’on les a conservées, ou consommées… Nous aimerions franchement avoir une réponse nette à cette question». Or, renseigne-t-il: «Pour toute la collecte et semence certifiée réunies, les gens ont à peine 405 tonnes». Très souvent, les chiffres annoncés ne correspondent pas à la réalité sur le terrain. Je peux me tromper de bonne foi, en tant que paysan, mais je doute de ces chiffres. Ainsi, sur les 55 191,635 t de semences à certifier, établit le rapport du ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural (Maer); 55 147,395 t de semences écrémées; 39 629,796 t d’huilerie contre 98 174,935 t à la même période de l’année dernière; et 315 538,94 t pour les exportations contre 157 769,47 t à la même période de l’année dernière et un encours de 30 000 t. Ce qui donne un total de 285 640,76T
Toujours, selon ledit rapport du Maer, la quantité totale réceptionnée au niveau des usines est de 39 588,796 t dont 7 146 t par SUNEOR, 19 156 t par COPEOL, 262 t par CAIT et 13 006 t par WAO. Le volume total des factures réglées est de 9.310.456,273 FCFA, soit un taux de 100 %, réparti comme suit: SUNEOR: 1.594.705,197 FCFA totalement payés ; COPEOL: 4.361.986,055 FCFA totalement payés ; WAO: 3.232.113,944 FCFA totalement payés ; CAIT: 60.260.000 FCFA totalement payés.
Campagne arachidière 2016-2017
«Nous attendons de voir ce qui ressortira de la réunion du conseil ministériel prévue ce 17 mai 2016 (le dossier été réalisé avant cette date, Ndlr) en termes de mesures d’accompagnement prises pour le compte de la campagne agricole 2016-2107. Mais, d’ores et déjà, selon la presse, le gouvernement va mettre en place dans le circuit 75.000 T de semences dont 50.000 T certifiées et 25.000 T écrémées. Mais, j’avoue que les semences écrémées ne boosteront jamais la production».
Relance de la SUNEOR
Espérer pouvoir relancer l’unité industrielle sans impliquer les acteurs de la matière première (producteurs) ne sera que vains efforts. Dans la filière, ce sont les transformateurs et les producteurs qui prennent plus de risques. «Pour une bonne relance de la filière, il faut retenir que le contexte et l’environnement dans lequel a baigné la SONACOS diffèrent de celui de la SUNEOR. Aujourd’hui, les marchés sont ouverts avec d’autres unités de transformation surplace et qui font d’alléchantes propositions aux producteurs. Alors, ceux qui ont la charge de relancer la Suneor doivent prendre langue avec les organisations paysannes au rang desquels le Cncr, Ccpa, Uncas, Fongs, Ccpa, et Sapca. Tout le plaidoyer, toutes les activités de ces organisations-là sont centrées sur la culture de l’arachide», a conseillé M. Ba.
CAMPAGNE AGRICOLE 2016-2017 : Tout est fin prêt, selon le DRDR
La campagne agricole 2016 -2017 se prépare activement au niveau des Diourbel. Prés de 75000 tonnes dont 50000 tonnes de semences certifiées et 25 000 tonnes de semences écrémées seront mises à la disposition des producteurs agricoles du Sénégal. Dib Cor Diouf, un paysan de la localité de Ndioudiouf déclare «nous préparons activement la campagne agricole. Si nous avons des semences d’arachide, nous allons les semer. Dans le cas contraire, nous allons emblaver du mil, du niébé ou du sorgho. Nous avions conservé l’an dernier des semences qui n’étaient pas suffisantes. Nous demandons à l’Etat de mettre à temps les semences d’arachide. Nous avions conservé des semences l’année dernière, mais cette année nous avons rencontré des problèmes raison pour laquelle nous n’avons que peu de semences».
Elhadji Niang, un autre paysan de la localité de Thiobé dans la commune de Patar soutient : «nous avons déjà débroussaillé nos champs. Nous cultivons généralement du mil et du niébé, car nous avons des difficultés pour accéder aux semences d’arachide. Nous avons des semences en quantité insuffisante que nous semons généralement en une journée. Si les semences d’arachide pouvaient être acheminées à temps et en quantité, ce serait une excellente chose».
Le directeur régional du développement rural de Diourbel Abdoulaye Camara rassure: «on est en pleine préparation de la campagne agricole. Le premier aspect dont il faut parler, c’est la mise en place et la distribution du matériel agricole motorisé. Ce matériel commence à être distribué aux producteurs qui étaient attributaires et qui doivent verser leur contre partie de 40 % du coût du matériel, ces derniers ont déjà reçu leur matériel. A ce jour, 5 producteurs agricoles ont reçu leur matériel. Les autres sont en train de payer aujourd’hui. En ce qui concerne le 2ème aspect qui est le pr gramme agricole, la situation avance pour la mise en place des intrants agricoles. Le quota de l’arachide de la région est connu. La distribution au niveau local a été effectué .Et ça va se poursuivre incessamment pour les espèces diverses et de l‘engrais. En ce qui concerne les prix, nous connaissons les prix des intrants et leur niveau de subvention».
Et il poursuit : «il n’y a pas une année où on ne veille pas sur la qualité des intrants. En ce qui concerne les semences, nous sommes interpellés (DRDR, SDDR) au premier chef car, c’est nous qui accompagnons le processus de mise en place de semences du début à la fin, c’est-à-dire des producteurs ayant bénéficié d’agrément jusqu’à la certification des semences».
Le directeur régional du développement rural de Diourbel qui reconnait qu’il y a des lenteurs dans la mise en place des engrais rassure : «les opérateurs ont été identifiés. Nous espérons, contrairement à ce qui s’est passé, les stocks seront mis en place au courant mai et disponible à la période opportune».
Les opérateurs privés semenciers déclarent être prêts pour un bon déroulement de la campagne agricole. Adiou Sène, opérateur privé semencier soutient : «on a déjà sécurisé nos stocks de semences. On attend incessamment le planning pour mettre à la disposition des communes notre produit. Sécuriser le stock, c’est acheter les semences au niveau des producteurs sélectionnés pour les semences certifiées et chercher les meilleures qualités de germination et de densité en ce qui concerne les semences écrémées Nous avons dépassé largement les quantités de semences qu’on nous a notifiées ».
Et d’ajouter : «nous avions cette année des difficultés de financement au niveau des banques. Mais le problème est réglé. L’Etat nous doit jusqu’à présent des paiements».
KAOLACK : Les acteurs réclament l’amélioration prochaine des conditions de commercialisation
Connue pour être parmi les meilleures campagnes de commercialisation agricole obtenues durant ces dernières années, l’édition 2015/2016 des opérations d’échanges de l’arachide a permis cette année une mise à disposition d’une production de 124.901 tonnes d’arachide dans les entreprises huilières. Une production qui ne tient pas compte les tonnages attribués à l’exportation, et qui, comparée à l’année précédente, a connu un excédent si l’on tient compte des 96.010 tonnes que les huiliers avaient emmagasinées à l’époque. Les 155 points de collecte sur les 527 désignés par le comité interprofessionnel de l’arachide (Cnia), faisaient l’objet d’un contrôle semaine par semaine par rapport à la quantité de graines collectée et sa valeur en espèces. Et les 103 opérateurs qui s’y activaient tous les jours étaient en phase avec les services de contrôle de l’Etat en termes d’information.
Ainsi jusqu’au 10 mars dernier, date à laquelle les derniers rapports son parvenus à la direction régionale de développement rural (Drdr), la « Copéol » avait déjà absorbé une quantité de 11.179, 327 tonnes, la Suneor, 1.189, 062 t, Le West Africa Oil (WAO) 2.984,402 t. Ce qui faisait une production globale de 15.352,791 t pour toute la région de Kaolack. Concernant les semences écrémées, il est aussi retenu que cette année une production de 9.877,456 t a été vendue contre 5931,435 l’an passé. S’agissant également des semences dites «à certifier», 16.084,406 t ont été spéculées dans la même période. Ceci donne un total de livraison de 44.345,939 tonnes aux usines dans cette dernière édition de la campagne.
Dans le marché de l’exportation, il est également retenu que pour cette année, le collectif des producteurs exportateurs de graines (Copega) a mis dans le cadre de ses transactions commerciales une production de 49.649,063 t de graines, soit l’équivalent de 99.298,126 t d’arachides en coque. Pour la région de Kaffrine, on nous signale aussi la commercialisation d’une production de 198.468 tonnes d’arachide cette année. Une production qui, selon certains techniciens, est proche des chiffres donnés par le Ministère de l’Agriculture, car ajoutée à celle de la région de Fatick et la production destinée aux marchés locaux des trois régions, les chiffres pourraient accroître largement et confirmer ceux avancés par la tutelle.
DE MEILLEURES CONDITIONS DE COMMERCIALISATION
Selon les techniciens agricoles, cette dernière campagne de commercialisation agricole, notamment de l’arachide, est bonne dans l’ensemble. Car comparée à l’édition précédente, les productions obtenues ont connu une nette amélioration tant en termes de qualité qu’au niveau de la quantité. Une situation qui a plus favorisé les producteurs avec les prix allant même au-delà des 200 frs fixés par le Cnia et qui ont aussi permis de payer l’effort paysan. Toutefois, au sein des entreprises industrielles, on s’est surtout lamenté du retard concédé l’année dernière dans le financement de la campagne. Malgré les nombreuses dispositions prises en faveur d’une bonne réglementation, et surtout pour faire éviter à l’époque l’émergence et la persistance du marché parallèle communément appelé marché noir ou « Mbapatte », les sociétés acheteuses disent ne pas entrer dans leurs fonds en temps voulu. Et beaucoup d’entre elles, ont raté leurs opérations du fait de ce manquement. Malgré un système de libéralisation à outrance et la libre concurrence accordée sur le marché local, certaines sociétés semblent faire la sourde oreille et minent leur cohabitation avec les opérateurs exportateurs. Le simple fait que les producteurs exportateurs de graines proposent aux paysans des prix supérieurs à la norme c’est-à-dire les 200 Frs officiellement fixés, les dérange souvent. Une réalité intervenue dans la libre concurrence, qu’elles ne veulent nullement accepter et à laquelle elles s’opposent énergiquement. Et ce, contrairement aux plus conséquentes parmi elles, qui se sont vite adoptées à cette exigence.
PLUS DE 9000 TONNES DE SEMENCES CERTIFIEES PREVUES POUR LE REGION
Même si un léger retard est concédé cette année pour son démarrage effectif, les commissions administratives en charge de sa mise en place des dispositions, concernant la prochaine campagne de distribution des semences et intrants, poursuivent leurs rencontres et autres opérations de faisabilité. Ainsi pour cette année la commission régionale prévoit mettre en possession des producteurs de Kaolack une quantité semencière de 9732 tonnes de graines certifiées. Une opération qui n’a jamais été déroulée dans la capitale du Bassin arachidier en tant que grenier du Sénégal en production arachidière. Outre la volonté commune de booster la production arachidière dans la capitale du Saloum, la commission régionale de distribution des semences et intrants s’est lancée dans une telle démarche pour rendre le marché arachidier plus compétitif et faire profiter aux producteurs sénégalais de tous les avantages possibles. Toutefois, il est aussi indiqué que depuis le 5 Février dernier, le ministère de l’Agriculture en collaboration avec les démembrements travaille pour un démarrage rapide de la campagne et les prévisions de mise en place notifiées par des chiffres. Suite à un premier arrêté portant sur la création des commissions de distribution et contrôle des semences formulé par le gouverneur le 13 Avril dernier, il est aussi prévu la mise en place des commissions le 15 Mai et le démarrage effectif de la campagne de distribution des semences et intrants le 25 Mai prochain pour la manche réservée à la région de Kaolack.
DIOURBEL – FAIBLE COLLECTE, CONCURRENCE DELOYALE DES ETRANGERS : Les «Huiliers» jugent «catastrophique» la campagne de commercialisation de l’arachide
Les différents acteurs de la filière arachidière jugent diversement la campagne de commercialisation de l’arachide. Si les huiliers estiment que la campagne de collecte est catastrophique car, sur des prévisions de 50000 tonnes, l’usine Suneor de Diourbel n’a pu collecter que 104 tonnes, en revanche, les paysans soutiennent le contraire pour avoir écoulé leur production à des prix largement supérieurs au prix-plancher, fixé à 200 frs.
Le bilan de la campagne de commercialisation de l’arachide est jugé catastrophique par les huiliers. Sur une prévision de 50000 tonnes, la Suneor de Diourbel a collecté moins 104 tonnes de graines. Sur un objectif de collecte 300 000 tonnes, le groupe Suneor n’a pu collecter que 7000 tonnes de graines.
Le secrétaire général de la section local du syndicat national des corps gras Thie Mbaye Ndiaye soutient pour sa part que «la fluctuation des prix occasionnée par l’arrivée des chinois a été à l’origine de cette mauvaise campagne. La seule solution pour sauver le tissu industriel est de mettre fin à la concurrence déloyale des étrangers. Ces derniers peuvent acheter le kg d’arachide décortiqué à 1000 Frs». Et il poursuit, «parmi les missions données au nouveau directeur général de la Suneor, figurent l’approvisionnement des usines et la garantie des semences.
En revanche, certains paysans estiment que la campagne de collecte de l’arachide a connu des couacs. Ibrahima Diouf Bagnakhe, le président du syndicat des paysans Jappando déclare : «Le retard dans le financement de la campagne a porté un coup dur aux paysans. Ces derniers étaient obligés de brader leurs récoltes au niveau du circuit parallèle à bas prix (175 et 200 frs le Kg). Quand les chinois sont venus, ils ont proposé des prix rémunérateurs 300 frs le Kg. Pour lutter contre ces manquements, il faut financer les points de collecte et permettre aux coopératives de pouvoir acheter des semences pour le revendre aux paysans. Ce qui se passe aujourd’hui profite plus aux operateurs privés stockeurs qu’aux producteurs agricoles », a-t-il martelé. Le chef de village de Mboumy dans la commune de Dankhe Sene Gadio Faye, par ailleurs producteur agricole, déclare avoir vendu ses graines à plus de 200 frs le kg au niveau du circuit parallèle, car leur point de collecte a été ouvert tardivement. Prés de 90 % de la production de l’arachide de Diourbel est écoulée au niveau du circuit parallèle surtout dans ville de Touba, selon Alassane Samb, paysan de la localité de Mbapp.
Selon lui, il est impensable de vendre sa production à un prix moins offrant. L’année dernière, la quantité de collecte au niveau de l’usine de Diourbel se chiffrait à 500 tonnes contre une prévision de 7500 tonnes. Le Groupe Suneor a collecté au total 58 998 tonnes contre une prévision de collecte de 150 000 tonnes.
SEDHIOU : 72.288 tonnes sur une superficie de 50.174 hectares
La région de Sédhiou a connu une bonne répartition spatio-temporelle des pluies lors de la dernière saison hivernale. Les productions arachidières sont de l’ordre de 72.288 tonnes sur une superficie de 50.174 hectares alors que la campagne précédente était de 40.200 tonnes sur 34.500 hectares. La direction régionale du développement rural de Sédhiou qui donne ces statistiques établit une comparaison sur les cinq dernières années avec une courbe ascendante. Elle rassure qu’aucun impayé n’est redevable aux producteurs. Cependant, ceux-ci recommandent une diligence dans les opérations de cession des graines.
Le schéma des dernières campagnes agricoles se dessine en dents de scie dans la région de Sédhiou. La saison passée a tout de même connu une nette augmentation des rendements suite à une bonne répartition spatio-temporelle des pluies. « En 2014, une superficie de 34.500 hectares est emblavée avec un rendement de 1,165 tonnes à l’hectare pour une production annuelle de 40.200 tonnes. La saison 2015 est marquée par une hausse des productions avec un seuil de 72.288 tonnes sur une superficie de 50.174 hectares soit 1,441 tonnes/Ha », a indiqué Hamadou Baldé le directeur régional du développement rural (DRDR) de Sédhiou.
La dernière campagne de commercialisation arachidière a lieu aussi bien dans le circuit formel de l’Etat que les marchés parallèles en fonction des offres et l’opportunité diversement appréciées par les producteurs. L’Etat a fixé le prix de cession du kilogramme de graine d’arachide à 200F CFA aux producteurs, a déclaré M Baldé de la DRDR. Et de faire observer que «durant la dernière campagne de commercialisation arachidière, un cumul de 3.000 tonnes de graines est collecté, plus de 1.000 tonnes envoyées vers les huileries. D’autres quantités sont destinées à l’exportation et à la consommation locale ».
Dans une analyse comparative portant sur les cinq dernières années, Hamadou Baldé ressort une moyenne de 40.285 tonnes : «nous avons une augmentation de la production de 80% par rapport à la campagne précédente et 79% par rapport à la moyenne des cinq dernière années. La pluviométrie était bien répartie l’année passée dans le temps et dans l’espace » ajoute-t-il.
La direction régionale du développement rural de Sédhiou rassure qu’il n’y a pas d’impayés dus aux producteurs. Cependant, ces derniers restent encore nostalgiques des époques durant lesquelles les campagnes de commercialisation arachidière étaient synonymes de réjouissances populaires et de bombance dans tous les foyers tant le prix de cession avait de la valeur pour constituer un pouvoir d’achat assez significatif aux yeux du monde rural. Abdoulaye Bâ et Gnamo Cissé, respectivement producteurs du Kabada et du Sonkodou déclarent : «le circuit de l’Etat est trop lent alors que dans le marché parallèle l’écoulement est direct car nous du monde rural, sommes souvent dans un besoin immédiat à telle enseigne que les lenteurs ne font pas notre affaire ».
«Où sont passées les 5484 492,23 tonnes sur la production de 1050000T de cette année? Est-ce qu’on les a conservées, ou consommées… Nous aimerions franchement avoir une réponse nette à cette question»
C’est quand même extraordinaire et curieux que dans un pays organisé, qu’on ne puisse avoir des experts attitrés pour nous édifier sur ces question ! Et pourquoi pas trois millions de tonnes ? Ce n’est pas sérieux !
Justement, Maïmoune, le pays n’est pas organisé ! Et on n’aura donc pas de réponse à cette question si simple.
C’est pareil pour les chiffres sur l’emploi : aucun organisme ou acteur indépendant n’est en mesure d’accréditer les chiffres « politiciens » du Gouvernement. Et remarquez – sur ce dernier point – que ce n’est pas le ministre en charge de l’emploi, mais le porte-parole du Gouvernement qui sort subitement un chiffre 234 260 emplois ! Des chiffres démentis à juste titre par les diplômés chômeurs.
…ces questions