Bingo !!!

La télévision mène à tout à condition de savoir en sortir. Mais comment abandonner ce qui rapporte le plus en crétinisant les téléspectateurs et auditeurs des chaînes qui rivalisent dans la démonstration de nos travers. On est animateur aujourd’hui pour être en mesure de quémander et de faire du « woyane » en direct en disant flatteries sur flatteries, sur les épouses des dignitaires et en clamant son affection à la Première Dame.

Pape Cheikh Diallo est constant dans son aptitude à placer des inanités sidérantes de platitude, sachant utiliser à merveille le passeport « sujet-verbe-compliment » qui lui tient lieu de bréviaire et de Bled à la fois.

Après son « interview » people d’Abdoulaye Wade à Versailles 221, le jeune homme donne maintenant dans l’animation radiophonique à forte teneur en pommade et en cirage pour brosse-à-reluire. Il n’est pas le seul dans cet espace maintenant livré à la plus vulgaire des entreprises de mendicité propre sur soi qui existe. Ils sont mieux habillés que nos talibés, n’utilisent pas des versets de Coran mais des distributeurs automatiques de flatteries et de louanges surfaites, mais ils pratiquent le même sport, la traque aux portefeuilles aussi rebondis que leurs egos, de leurs proies. Ils les flairent, ces sensibles aux louanges qui arrangent commodément votre vie, les approchent, les lèvent sur des estrades pleines de spot-lights, et attendent que le fruit tombe, que le Corbeau lâche son fromage. Vieille fable…

En ce moment la lutte a recommencé à nous tympaniser avec ses nouveaux lutteurs à présent encostumés et griffés, dabala-isés, boucle d’oreilles et faux diamants au poignet, mais aussi avec leur nouveau roi des promoteurs, à savoir le sémillant Aziz Ndiaye de Aziz Ndiaye Productions. Ah, celui-là alors, il fait carrément irruption dans nos salons et paraît pour le moins envahissant avec sa smala sur les plateaux-télés, distribuant aux néo-laudateurs des liasses de billets.

Gaston Mbengue n’est déjà plus rentable pour eux, lui qui a pris ces distances avec le cirque aux gros cachets, qui a mis en lumière des choses pas catholiques dans ce milieu avec l’affaire Luc Nicolaï. Le nouveau roi des producteurs c’est lui !!! Il est partout, pas une émission sur la lutte sans lui.

A la lutte, ils ont rajouté les jeux qui font gagner des sous surtout sans bosser. Mais en payant !!! Vous voulez des sous ? Payez !!! C’est la nouvelle mode, ces jeux des envois sms qui font générer des millions aux serveurs des chaînes ou des promoteurs, lesquels se sont vus tancer par le Cnra qui demande au moins que soit précisé le prix du sms, voire de l’appel. Maintenant, si un quidam pense qu’il peut envoyer 20.000 sms à 4 ou 500 francs l’unité, et qu’il est prêt à dépenser un million en crédit pour gagner sans rien faire un poste télé écran plat à 300.000, c’est son affaire. On ne peut que le laisser à sa naïveté et à son inconséquence. Ce ne sont là que les conséquences du culte voué à la facilité, bien développé sous notre latitude.

Au milieu de cet océan de niaiseries et de muscles célébrés, il existe des petits joyaux comme cette émission produite sur la Rts et qui est faite par Foyré Sow, journaliste et qui traite de l’aspect pratique de la vie de nos étudiants. « Eureka ! », c’est le titre de cette réjouissante émission éducative qui hélas n’attire pas de sponsors, ces derniers se bousculant aux pieds de Aziz Ndiaye, justement. La boucle est bouclée. Muscle ou cerveau ? Il faut choisir…

Maintenant, la simplicité on a vu à quoi elle ressemblait avec la venue du Roi Mohamed VI. Voilà une Majesté qui habite au domicile de son ambassadeur. Ce n’est certes pas une vulgaire bicoque, mais quand même il faut le signaler et lui rendre cet honneur. Et il est agréable de constater que les Marocains de Dakar, au-delà de leurs convictions politiques, étaient contents de rencontrer leur Roi. Il a cette simplicité qui devient fédératrice. Plus que consensuelle.

Et puis il y a François !!! Le Pape François est certainement la future coqueluche des médias. On lui a déjà trouvé quelques vieux cafards liés à sa jeunesse, mais aussi quelques amours terrestres pour le football, mais surtout une dévotion pour Saint François d’Assises qui a dévalisé son riche père pour distribuer cet argent aux pauvres, faisant ainsi pour lui-même, vœu de pauvreté. François lui, arrive avec cette image de l’Archevêque qui avait loué un deux-pièces à Buenos-Aires, et qui arrivant à sa première conférence de presse avec une simple petite voiture, déclare vouloir sous son règne de Pape François « une Eglise pauvre pour les pauvres ». Mais il est vrai que dans ces pays pauvres, même s’il y a à faire, nous sommes toujours contents, quand on entend parler du train de vie de nos dirigeants, de savoir que nous habitons un pays riche.