Le Forum des obligations municipales africain a pris fin hier. Un prochain rendez-vous aura lieu à Kampala, en Ouganda. L’édile de la capitale sénégalaise, Khalifa Sall, a évoqué les relations houleuses entre gouvernements centraux et Collectivités ; et l’emprunt obligataire lancé par l’Institution qu’il dirige.
C’est un maire de la Ville de Dakar déterminé qui a conclu les travaux du Forum des obligations municipales africain. ‘‘Je ne suis pas anti gouvernement, mais sachez une chose : les gouvernements ne nous céderont rien, ne nous lâcheront rien. Tous nos Etats sont jacobins, ils ne veulent lâcher aucune parcelle de leur autorité’’, a déclaré Khalifa Sall en référence aux relations souvent heurtées entre gouvernements centraux et Collectivités territoriales, dont lui-même est victime.
‘‘La situation de l’emprunt de Dakar est pendante devant la Cour suprême. C’est un peu long. Ça fait plus d’un an qu’on attend’’, a ajouté le maire qui attend impatiemment de disposer des moyens nécessaires qui lui permettront d’achever ses chantiers. Dans ce combat, il ne compte pas reculer. Selon Khalifa Sall, il est important d’aller jusqu’au bout, afin que cela serve de leçon aux gouvernants. C’est pourquoi, dit-il : ‘’Il importe qu’il y ait une jurisprudence, pour qu’aucune collectivité locale ne puisse vivre ce que nous avons vécu.’’
Toujours en marge de la cérémonie, le maire de Dakar a néanmoins laissé entendre qu’il comprend certaines réticences des gouvernements, lorsqu’ils invoquent la dette macroéconomique des Etats pour justifier leur refus. ‘‘Ce sont des réticences normales et légitimes. Il faut savoir que, si la Collectivité locale est défaillante, c’est l’Etat qui assume. Il nous faudra, par contre, développer des projets crédibles et rentables’’. Preuve de ces relations distantes entre gouvernements centraux et Collectivités territoriales, seules deux entités de l’Etat ont pris part à cette rencontre, alors que 17 représentants financiers, 18 partenaires au développement et 60 villes de 20 pays ont fait partie des 270 participants de ce forum.
‘‘Il n’y a pas d’autres choix pour les gouvernements que de supporter leurs autorités locales’’, a renchéri le représentant de ONU Habitat, Alioune Badiane, qui incite également les Collectivités à un relèvement du niveau de gestion. D’ailleurs, l’une des recommandations des deux jours de travaux invite à plus de collaboration entre les Etats et les Collectivités.
Les villes pas assez fortes
Les autres ont mis en exergue la faiblesse des Collectivités africaines à susciter l’intérêt des investisseurs, à moins de 50 millions de dollars. Aussi, les villes africaines sont-elles invitées au ‘‘pool funding’’, la mutualisation des projets, pour consolider leurs chances. A part les collectivités de l’Afrique du Sud, le recours à l’appel public à l’épargne demeure quasiment nul pour les autres grandes métropoles du continent noir pour un crédit pas cher, long et massif. ‘’Nous n’avons pas les moyens financiers d’agir. Sans cela, c’est utopique de vouloir bâtir nos cités. Nous irons prendre ce qui nous revient, parce que nous aurons une gestion vertueuse, crédible. Parce que nous serons respectés’’, déclare le maire de Dakar.
EnQuête
Cette affaire d’emprunt obligataire est maintenant derrière le pouvoir qui va laisser moisir le Maire de Dakar ! Dommage que Khaliffa Sall n’ait rien compris jusqu’à maintenant ! C’est une affaire purement politique, le Président Macky Sall ne laissera jamais Khaliffa dérouler sa politique à Dakar, en tout cas pasz avec ces moyens colossaux attendus des Américains !