Boune Daouda Diop, Directeur de la Haute Compétition fait le point sur la situation des athlètes. Parmi les chantiers du département du ministère des Sports, figure un arrêté pour valoriser leur statut. Car, d’après lui «On amène des athlètes sur des espaces Schengen, ils en profitent pour vivre dans la clandestinité. On a analysé ce problème pour dire que si un athlète de haut niveau sénégalais préfère la clandestinité en Europe à son statut de haut niveau, c’est parce que tout simplement, il n’est pas valorisé au Sénégal».
Quels sont vos chantiers pour l’exercice 2018 au niveau du ministère des Sports?
Nos athlètes de haut niveau doivent évoluer dans les standards de haut niveau. Des athlètes qui auront des droits et des devoirs. Droit à un entrainement de qualité; suivi médical, une bonne politique de reconversion, à participer à toutes les compétitions de haut niveau. En contre partie, ils ont le devoir de revaloriser l’image du Sénégal, d’être des modèles de référence, de respecter l’éthique et la déontologie du sport.
Sur la gouvernance, il y aura un arrêté qui va revaloriser les indemnités générales des athlètes car ils reçoivent 10.000 FCFA quand ils sont à l’extérieur et les encadreurs ont 20.000 FCF. Nous allons proposer au ministre la revalorisation de ces indemnisations journalières pour qu’ils puissent avoir de quoi laisser à leur famille. On s’est rendu compte que cette somme est modique.
Il y a aussi l’arrêté sur le statut de l’athlète de haut niveau, ce qui nous a poussés à mettre en place un arrêté. On s’est rendu compte qu’on amène des athlètes sur des espaces Schengen et ils en profitent pour vivre dans la clandestinité. A niveau du ministère, on a analysé ce problème pour dire que si un athlète de haut niveau sénégalais préfère la clandestinité en Europe à son statut de haut niveau, c’est parce que tout simplement, il n’est pas valorisé au Sénégal. Et nous voulons rectifier cette erreur en faisant en sorte que nos athlètes qui sont chargés de défendre les couleurs du Sénégal ne puissent plus envier de travailleurs en Europe. Pour cela, il faut leur donner un statut avec des moyens. Voila notre premier chantier en 2018 pour la réforme de la gouvernance du sport de haut niveau.
Nous avons aussi un autre chantier, c’est-à-dire la reconversion car beaucoup d’athlètes sacrifient leur jeunesse et études et vie professionnel pour défendre les couleurs du Sénégal et une fois qu’ils sont en retraite, ils sont oubliés. Nous avons décidé de dégager un fond pour aider les athlètes de haut niveau une fois qu’ils sont en retraite. Durant cette année, on va organiser un atelier pour identifier les métiers choisis par les athlètes dont ils ont les pré-requis, les former et les accompagner dans leur reconversion.
Vous avez reçu toutes les fédérations pour redéfinir la collaboration pour une nouvelle politique…qu’est ce qui a été retenue?
Ce qui a été aussi retenu, c’est de recadrer la communication des fédérations. On remarque que des athlètes prennent le micro pour s’adresser directement au ministre ou au Chef de l’état. Nous avons demandé aux fédérations de recadrer leur élément, c’est-à-dire, c’est le président qui doit s’adresser au ministère. L’athlète, son interlocuteur, c’est l’entraineur. L’entraineur son interlocuteur c’est le directeur technique, et ce dernier, son interlocuteur, c’est le président de la fédération. On voit des athlètes qui attaquent le ministère ou demande des audiences avec le président de la république. C’est une méconnaissance des textes.
L’autre point, c’est que l’état ne peut pas tout faire, il faut que les fédérations puissent s’investir pour venir en appui les efforts de l’état avec notre statut de sous développé. A l’heure actuelle 95% du sport de haut niveau est supporté par l’état.
Fatim Dimé