Ce lundi soir au Burkina Faso, après une journée de confusion, des militaires ont fait une déclaration à la télévision nationale. Ils ont annoncé avoir mis fin aux pouvoirs du président Roch Marc Christian Kaboré ainsi que la suspension des principales institutions du pays, la fermeture des frontières et la mise en place d’un couvre-feu.
Dans cette déclaration télévisée, les militaires annoncent la suspension de la constitution, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, la fermeture des frontières aériennes et terrestres jusqu’à nouvel ordre ainsi qu’un couvre-feu instauré de 21h à 5h du matin.
Des militaires ont fait une déclaration sur la télévision nationale Burkinabè (RTB). « Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a décidé d’assumer ses responsabilités devant l’histoire, la communauté nationale et internationale. Le mouvement qui regroupe toutes les forces de défense et de sécurité a ainsi décidé de mettre fin au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, ce 24 janvier 2022. »
Un porte-parole de la diplomatie américaine, joint par l’AFP, a appelé ce lundi l’armée du Burkina Faso à la « libération immédiate » du président Roch Marc Kaboré, à « respecter la Constitution » et « les dirigeants civils » du pays. « Nous exhortons toutes les parties, dans cette situation mouvante, à maintenir le calme et à rechercher le dialogue pour résoudre leurs griefs », déclare-t-il.
Après les déclarations de la Cédéao et de l’Union africaine, l’Union européenne a appelé ce lundi à la libération « immédiate » du président Roch Marc Christian Kaboré. « Dans ce moment d’incertitude, l’Union européenne reste attentive à l’évolution de la situation, en appelant tous les acteurs au calme et à la retenue. Elle appelle également à ce que la liberté du président Kaboré et des membres des institutions de l’État soit immédiatement rétablie », a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dans un communiqué.
La situation reste confuse au Burkina Faso. Dans les rues de Ouagadougou, la population reste dans l’attente, comme a pu le constater San Evariste Barro, correspondant de la rédaction Mandenkan de RFI à Ouagadougou.
Chris Cette affirmation n’est pas confirmée. Selon des proches du clan Kaboré, le président aurait échappé à une tentative d’assassinat hier soir et il serait sous la protection de sa garde rapprochée. Un communiqué de Mouvement du Peuple et du Progrès (MPP) dénonce une « tentative avortée d’assassinat » du président.
Déclaration
Peuple du Burkina Faso,
ce qui sapparentait à une simple mutinerie engagée par quelques éléments de larmée en date du 23 janvier 2022 s’achemine d’heure en heure vers un coup de force militaire contre notre démocratie chèrement acquise.
Les faits à cet instant sont les suivants :
??Tentative avortée d’assassinat du président démocratiquement élu Roch Marc Christain KABORE;
??Encerclement du palais de Kosyam par un groupe dhommes lourdement armés et cagoulés;
??Occupation de la radio et télévision nationales;
??Saccage du domicile privé du Chef de l’Etat;
??Tentative dassassinat dun ministre de la république;
??Destruction de biens publics et privés.
Peuple du Burkina Faso,
Notre démocratie est en péril, nous sommes entrain dassister à un recul de notre pays dans ses fondamentaux vitaux. Notre démocratie et le refus de larbitraire acquis dans la sueur et le sang des filles et fils du pays sont entrain d’être pris en otage par un groupe d’hommes armés aux desseins inavoués.
Comme nous ?avons toujours su le faire, nous invitons les militants de toutes les structures du MPP, les sympathisants du MPP, l’ensemble des démocrates, des patriotes épris de justice et de paix à rejeter ce coup de force rétrograde et à se mobiliser immédiatement sur toute létendue du territoire dans les arrondissements, les secteurs et les quartiers des villes et villages pour faire échec à cette forfaiture.
Nous appelons les forces de défense et de sécurité loyalistes, patriotes et républicaines à se démarquer de cette énième tentative de déstabilisation des institutions de la république et à se mettre du coté du peuple burkinabé, de la légalité et de la démocratie.
Nous prenons la communauté internationale à témoin et invitons les amis du peuple burkinabé et de la démocratie à faire barrière à cette tentative de déstabilisation des institutions républicaines en cours.
Le sang de nos martyrs ne saurait passer en perte et profit pour des intérêts égoïstes daventuriers politico-militaires.
Démocratie Egalité Progrès
La Patrie ou la mort Nous vaincrons
Le Bureau Exécutif National (BEN)