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Burkina Faso: c’est officiel, l’armée désigne le lieutenant-colonel Isaac Zida pour conduire la transition

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Burkina Faso : l’armée désigne le lieutenant-colonel Isaac Zida pour conduire la transition (communiqué du général Traoré)
Le communiqué, signé par le chef d’état-major Nabéré Honoré Traoré, a été publié à l’issue d’une réunion des hauts gradés à l’état-major de Ouagadougou. «Le lieutenant-colonel Issac Zida a été retenu à l’unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du président Compaoré» par «la haute hiérarchie (militaire), après concertation à l’état-major des armées», peut-on lire. Le général Traoré, qui briguait aussi le pouvoir, reconnaît ainsi la victoire de son concurrent

 

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Le lieutenant-colonel Isaac Zida (à gauche, le 31 octobre 2014), et le chef d’état-major Honoré Traoré (archive de 2011).

Ce vendredi 31 octobre 2014 restera une journée historique au Burkina Faso avec la chute du président Blaise Compaoré et l’annonce de sa démission. La veille, la rue a mis un terme à son ambition de modification de la Constitution pour pouvoir se maintenir au pouvoir après 27 ans de présidence. La démission de Blaise Compaoré a été suivie par deux déclarations solennelles de deux militaires : le chef d’état-major des armées, le général Honoré Traoré, et le lieutenant-colonel Isaac Yacouda Zida. Faut-il parler de coup d’Etat militaire ? Quelle place va être réservée à l’opposition ? Assiste-t-on à une sorte de schisme au sein de l’armée ?

Beaucoup de questions ce soir. Deux acteurs semblent se disputer la tête de la transition. Et leurs intentions restent floues.

D’un côté le chef d’état major, le général Traoré, qui a constaté la vacance du pouvoir et annoncé dans l’après-midi qu’il « assumera » désormais « les responsabilités de chef de l’Etat » sans donner plus de précision.

De l’autre le lieutenant-colonel Zida, porte-parole de l’armée burkinabè, et commandant adjoint du Régiment de sécurité présidentielle s’est exprimé, un peu plus tard dans l’après-midi de jeudi, devant la foule place de la Nation, aux côtés du porte-parole du « Balai citoyen » et d’autres représentants de la société civile. Il a annoncé la suspension de la Constitution de 1991, affirme qu’un organe de transition sera mis en place en accord avec toutes les forces vives de la nation et promet un retour à la normalité constitutionelle au plus vite.

Qui est à la tête du pays ? Difficile à dire… L’opposition en tout cas est catégorique : pas question pour elle de laisser le champ libre à l’armée.

Le lieutnant-colonel Zida s’adressant à la foule place de la Nation vendredi après-midi annonce que la « Constitution est suspendue » :

Le peuple du Burkina Faso est désormais en train d’être témoin de son histoire. Les décisions ne seront pas prises dans les bureaux pour votre avenir. Vous aurez à chaque fois l’occasion de nous dire si vous marchez avec nous ou si vous n’êtes pas d’accord. Sur ce je m’en vais vous délivrer la première déclaration. Je vous demande un moment de silence pour bien suivre cette déclaration. Déclaration numéro un : face à l’insurrection du peuple burkinabè ; ensuite à la démission du présidente Compaoré de ses fonctions du chef de l’Etat et de président du Faso, nous forces vives de la nation… y compris les forces armées nationales, à la demande du peuple burkinabè avons décidé de qui suit : 1- la Constitution du 2 juin 1991 est suspendue. 2- un organe transitoire sera mis en place en accord avec toutes les forces vives de la nation en vue d’organiser une transition paisible. Cette transition sera encadrée pour un retour à une vie constitutionnelle normale. 3 – la composition de cet organe consensuel de transition ainsi que la durée, que nous souhaitons la plus brève possible, seront déterminés par cet organe de transition dans les plus brefs délais. 4- appelons l’ensemble des forces vives de la nation, à rester calmes, à nous faire confiance, et à préserver l’intégrité des personnes et leurs biens. 5 – appelons l’ensemble des forces de défense et de sécurité à prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité des biens des personnes sur toute l’étendue du terriroire national. 6- rassurons la communauté internationale sur le respect des engagements pris par le Burkina Faso. 7 – sollicitons son accompagnement pour un retour rapide à une vie constitutionnelle. Ougadougou, le 31 octobre 2014.
rfi.fr

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