XALIMANEWS : Le gouvernement burundais a imposé une contribution « volontaire » de la population pour financer les élections de 2020 dans ce pays d’Afrique centrale plongé depuis plus de deux ans dans une profonde crise politique.
Les ministres burundais de l’Intérieur et des Finances ont présenté lundi une ordonnance commune qui institue cette contribution, dénoncée par l’opposition comme un « vol organisé ».
L’Observatoire de lutte contre la corruption et les fautes économique (Olucome), une des principales ONG burundaises militant pour une bonne gouvernance, a dénoncé auprès de l’AFP « un véritable impôt qui ne dit pas son nom, qui est totalement injuste et illégal et qui est tout, sauf volontaire ».
C’est du « vol organisé », a dénoncé le président de l’Olucome, Gabriel Rufyiri, une des grandes figures de la société civile qui vit aujourd’hui en exil.
Selon l’ordonnance ministérielle, un paysan doit contribuer à hauteur de 2.000 francs burundais (0,95 euros) par an et un étudiant ou un élève (du secondaire) en âge de voter (18 ans) 1.000 FBU par an. Les fonctionnaires seront prélevés chaque mois pendant deux ans (de janvier 2018 à fin décembre 2019) à la source d’une somme variable selon leur revenu.
« Les paysans n’en peuvent plus, ils doivent payer, toujours payer plus, sous la pression constante de l’administration », a expliqué à l’AFP sous couvert d’anonymat un activiste encore au Burundi, en décrivant « une population terrorisée ».