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Campagne arachidière 2020 : Quand le gouvernement réduit les paysans au servage ! (Par Alassane Kitane)

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Il faut d’abord douter des chiffes invraisemblables avancés par le gouvernement : la production arachidière de cette année est faible selon les organisations paysannes du fait de l’inadaptation de la qualité des semences à l’abondance des pluies. Les paysans ne cessent de démentir le gouvernement, mais comme leur voix est inaudible dans ce vacarme orchestré par des propagandistes payés à la tâche, personne ne comprend ce qui se passe réellement. Comme à son habitude, le gouvernement pris à son propre piège de mensonge adopte la politique de l’autruche et crée un problème pour occulter son impuissance à régler le problème. Une taxe supplémentaire à l’exportation d’une production agricole d’un monde rural où on prétend soi-même intervenir par des bourses de sécurité familiale est une absurdité. Des paysans si éprouvés au point de nécessiter de prétendues bourses familiales ne devraient pas pâtir de l’incapacité de la Sonacos à faire face à la concurrence des commerçants chinois.

La solution n’est pas, à mon avis de surtaxer l’arachide pour prétendument décourager les Chinois. Cette mesure a été déjà prise il y a quelques années ; et à cause de ses effets pervers (mévente) le gouvernement avait été amené à surseoir à cette mesure. La solution c’est de rendre compétitives la Sonacos et les autres huileries pour leur permettre d’acheter la production à des prix compétitifs et de vendre l’huile et les produits dérivés à des prix compétitifs sur le marché mondial. On ne peut continuer à traiter l’arachide comme on le faisait il y a 75 ans ! Notre histoire ne peut pas être cyclique.

Le problème de la Sonacos, est celui de toutes les entreprises sénégalaises : absence d’innovation. Qu’est-ce qui empêche la Sonacos de produire de la patte (tigadege), du beurre d’arachide, du chocolat, etc. ? La réponse est à chercher dans l’absence de vision : les entreprises doivent s’ouvrir à l’Université et faire de la recherche le premier investissement. Mais ce n’est pas avec des DG qui n’ont jamais travaillé avec succès dans un secteur quelconque et qui n’ont jamais relevé le plus petit défi en dehors de la politique qu’on fera de telles prospectives.

Il faut miser sur l’école, l’Université, les écoles polytechniques, les écoles de formation professionnelle pour prolonger les industries. L’industrie doit être le prolongement de l’école et inversement l’école le prolongement de l’industrie. L’industrie et l’Ecole doivent être des vases communicants. Couper l’industrie de l’école, c’est opter pour une société extravertie et fortement dépendante de l’étranger.

Le grand problème dans ce pays est qu’on fait de la science littéraire à la place d’une science du développement. Il nous faut rompre avec cette attitude de contemplation scientifique pour prendre en charge nos problèmes. La science doit être domestiquée pour régler des problèmes endogènes. Il faut partir de nos besoins pour bâtir un système éducatif performant. La filière arachidière renferme énormément de niches d’emploi. Les femmes des paysans pourraient devenir des entrepreneuses (PMI, PME) rien que par la transformation des graines d’arachide.

Lorsque nous parlons de révolution culturelle, on nous traitre de rêveur, or cette expression signifie simplement qu’il faut partir de nos réalités naturelles pour leur trouver des solutions endogènes, culturelles, afin d’amorcer le développement. Ce n’est pas possible qu’on n’ait rien découvert sur l’arachide depuis plusieurs décennies : la conquête de la nature n’a pas de limite. Comment se fait-il que nos ancêtres aient découvert les vertus curatives des plantes et que nous soyons dans l’incapacité de poursuivre et de perfectionner leur science ?

Nous avons des potentialités naturelles, des ressources naturelles qui n’existent pas forcément ailleurs, mais nous faisons une science théorique inadaptée à nos besoins. Les sénégalais cultivent le mil mais laissent pourrir les tiges et les feuilles : pourquoi aucune source d’énergie ou de nourriture animale n’a été découverte là-dessus ? La coque d’arachide : qu’est-ce qu’on en fait au moment où l’humanité fait une économie de recyclage ? Pourquoi aucune université dédiée au solaire depuis l’indépendance ? Pourquoi aucune université d’exploration maritime et d’exploitation de ressources halieutiques alors que nous avons 700 km de côtes ?

La révolution culture, c’est l’ancrage de nos politiques, de nos pensées et de notre économie dans nos réalités qui sont d’abord naturelles et culturelles ensuite.

Alassane K. KITANE

5 Commentaires

  1. @@ « …la production arachidière de cette année est faible selon les organisations paysannes du fait de l’inadaptation de la qualité des semences à l’abondance des pluies… »
    @@ « ……Le grand problème dans ce pays est qu’on fait de la science littéraire à la place d’une science du développement. Il nous faut rompre avec cette attitude de contemplation scientifique pour prendre en charge nos problèmes. La science doit être domestiquée pour régler des problèmes endogènes….. »

    EN TANT QU ACTEUR SCIENTIFIQUE DANS CETTE FILIERE ARCHIDIERE AVEC UNE LONGUE EXPERIENCE DE TERRAIN, ET ETANT SEMENCIER POUR UNE PERIODE DONNEE DE MA VIE PROFESSIONNELLE ET AYANT TRAVAILLE LONGTEMPS AVEC LE CNIA JE NE SAISI RIEN ABSOLUMENT RIEN DE CE QUE VOUS AVANCEZ MONSIEUR !!!!! TOUT EST FABULATIONS ET MENTERIES DANS CE QUE VOUS AVANCEZ !!!!
    Des postulats de base faux ! des généralités qui ne tiennent sur rien du tout au finish une grosse masturbation intellectuelle stérile que vous nous servez ici !!!!
    verbiage purement politicien !
    Vous êtes dans quel monde ??? Pas dans le concret du monde rural !
    C’est pathétique !

  2. Cette fois, je suis 100% d’accord avec toi Kitane ! Une réponse simple à tes questions : nous refusons le développement ! C’est la triste vérité. C’est seulement en Afrique qu’on voit des pays qui ont toutes les ressources naturelles, de vastes terres cultivables, une forte population jeune et du soleil toute l’année, mais qui très travaillent peu, parlent et prient beaucoup et n’inventent rien de rien ! La preuve : on plonge chaque dans la misère et le sous-développement. Nous ne croyons pas au culte du travail et du progrès, nous croyons au culte de la magie et de la mystification. Chaque jour des marabouts crétinisent des centaines de jeunes au lieu de demander d’aller chercher du savoir ou d’aller travailler la terre pour être utile à leurs familles et leur pays. Chaque jour des hauts fonctionnaires politiciens volent de l’argent public qui devait servir à construire des infrastructures. Chaque jour des responsables de services publics ou privés font du pistonnage d’amis, de talibés, de parents au détriment du citoyen lambda. Le développement n’est pas une religion, c’est une mentalité et une sincérité, mais nous n’avons ni l’une ni l’autre. Au contraire nous aimons toujours nous victimiser, accuser les autres de nos propres échecs, de nos propres défauts, de nos propres malhonnêtetés. Nous sommes aujourd’hui à des années lumières de pays avec qui on avait le même niveau il y a 60 ou 70 ans ! La Corée du Sud est aujourd’hui leader dans les technologies automobiles et cellulaires, l’Inde est leader dans le matériel agro-industriel, Cuba est leader dans la recherche médicale, le Brésil a sa propre industrie aéronautique, la Chine est passée à son programme spatial, l’Indonésie, la Malaisie, le Mexique, l’Argentine sont tous en train de se construire solidement par le travail et la science. Mais l’Afrique… Thiéy l’Afrique… et pourtant nous sommes les plus gros consommateurs de produits industriels ou technologiques alors que nous ne créons rien chez nous, nous n’inventons rien, nous ne fabriquons rien. Même pas une usine de vélos alors que la Corée du Sud fabrique des voitures et le Brésil construit des avions ! C’est que nous n’avons pas le culte du travail et du progrès, nous avons le culte de la magie et du bavardage. Même pour le coronavirus, on attend que les autres fabriquent un vaccin pour ensuite aller le quémander comme des misérables. Et Kara qui promettait comme ça en l’air la fin de la pandémie « dans 10 jours »…

  3. moi je ne fais pas de l’agriculture à partir des sites web ! dou ma sa nawle ni au niveau universitaire ni sur le terrain pratique ni même ci jouddou ! souma toggon ak yow nga khamni dou ma samorom ci lenneu

    • Seuleukh : Ku sa diudu baax do saaga nit ngi ci guinaaw clavier. ab universitaire dey indi ay firnde ak’i niiran yu dal xel.
      Suleukh ku sa diudu baax doko njëka tudd. Nit day nawlo nit ni mom rawatina sako xamul.
      Wax ji du waxu judu ak université : waxu mbey mi la

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