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CAMPAGNE ELECTORALE POUR LA SUCCESSION DE MAME ADAMA GUEYE AU BATONNAT Entre débats dans les coulisses, « coups bas » et coups de gueule

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Les cinq candidats en lice pour l’élection du bâtonnier sont à priori à chances égales. Cependant, un Cadre de concertation étant organisé pour entendre les candidats sur leurs programmes, certains dont Me Alioune Badara Fall ont décliné l’invitation des membres dudit Cadre. Une attitude décriée par certains confrères et qui pourrait faire un effet boomerang, surtout que son refus a été dénoncé sur tous les toits. En tout état de cause, pour le futur bâtonnier, certaines robes noires prient pour qu’il ne suive pas les pas de Me Mame Adama Guèye.

À 48h de l’élection du bâtonnier de l’Ordre des avocats, c’est déjà l’agitation parmi les robes noires. En effet, cette période de « campagne électorale » prend manifestement une tournure politique, pour ne pas dire politicienne, tant il est vrai que dans ce milieu d’avocats, on parle déjà de coups bas ou en tout cas d’agissements dont l’intention inavouée est de porter « préjudice » à une des parties, pour reprendre leur propos. En effet, l’élection étant prévue après-demain, pour permettre aux candidats de s’exprimer, de se faire entendre par leurs confrères, un Cadre de concertation a été créé. Ainsi, à tour de rôle, chaque candidat au Bâtonnat est invité à passer devant les électeurs, afin de dérouler son programme. Ledit Cadre a commencé à se réunir depuis le 16 Juin dernier.
Cependant, il s’avère que Me Alioune Badara Fall, invité à se présenter devant les membres du Cadre de concertation, a décliné l’invitation. Motif invoqué, souffle-t-on dans les couloirs : il n’a jamais été « avisé ni associé à cette initiative ». L’avocat soutient également, dans un communiqué affiché à la Bibliothèque des avocats, que cette sorte de mise à l’écart, dont il a fait l’objet, a fait qu’il n’a « pas pu discuter de la pertinence de cette entreprise, de l’opportunité des dates retenues, des modalités d’organisation, de l’ordre de passage… ». Toutes choses qui font qu’il n’a pas pu se présenter devant ses confrères. Seulement, le Cadre de concertation, qui a pris acte du fait qu’il ne s’est pas présenté, en a fait part aux autres avocats, si l’on en croit un avocat qui a voulu garder l’anonymat. Ce, par message e-mail. Un geste qui, apparemment, est loin de plaire à certains avocats qui y voient une façon, sinon de discréditer Me Alioune Badara Fall, tout au moins de ternir son image devant l’électorat.

En tout cas, le débat a déjà commencé à s’ébruiter dans les coulisses du Palais de justice. Et si certains tentent de comprendre, estimant qu’il a le droit de ne pas répondre à l’invitation du Cadre, d’autres, par contre, pensent le contraire. « Les raisons qu’il a données pour justifier son absence ne sont pas fondées », soutient un avocat. La robe noire de poursuivre : « le Cadre de concertation n’est pas un lieu pour dire des méchancetés ou quoi que ce soit. Il s’agit juste de rendre compte de son programme ; ensuite, les gens vont en discuter ». La plupart des avocats reprochent à certains candidats, surtout les anciens, de ne jamais mettre les pieds au Palais et d’attendre l’élection du Bâtonnier pour emprunter les lieux, dans l’espoir de gagner des voix. Parmi ces derniers, Me Papa Mouhamadou Lô a été d’ailleurs nommément cité par ses confrères.

« Trouver un bon bâtonnier capable de prendre en charge les aspirations et les besoins urgents des avocats »

Toujours est-il que, selon un avocat, le débat ne se trouve pas à ce niveau. En effet, ce dernier remet d’abord en question la « représentativité » du Cadre de concertation, dont il dit ne pas connaître les membres. Par ailleurs, l’important pour cet avocat, c’est de trouver un « bon bâtonnier, qui fait dans le social, c’est-à-dire capable de prendre en charge les aspirations et les besoins urgents des avocats, surtout ceux qui vivent des situations financières difficiles et qui constituent la grande masse ».

Pour le moment, les candidats sillonnent les couloirs du Palais ou les cabinets des confrères, pour convoiter des voix. À noter que l’élection se tiendra au Palais de justice, dans les locaux de l’Ordre des avocats, de 10 h à 12 h. Le bâtonnier est élu par l’Assemblée de l’ordre pour trois ans non renouvelables. Il lui faudra une majorité absolue des membres ayant pris part au vote. Aussi, ne sont candidats que les avocats inscrits au Tableau et qui ont prêté serment depuis 15 ans. Cinq candidats se disputent le titre : Mes Massata Mbaye, Issa Diop, Papa Mouhamadou Lô, Mbaye Sène et Alioune Badara Fall.

Alassane DRAME
lasquotidien.info

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