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CAN 2015: la RDC, c’est Florent Ibenge

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Les Léopards de la RDC sont de retour dans le dernier carré de la CAN pour la première fois depuis 1998. Un exploit qui doit beaucoup au sélectionneur Florent Ibenge, le seul sélectionneur africain à ce niveau dans la CAN 2015, qui essayera de guider ses joueurs à la victoire face à la Côte d’Ivoire, mercredi 4 février (20h), pour la première demi-finale du tournois.

Florent Ibenge, lors de son passage au Shanghaï Senshua le 28 avril 2012.
Florent Ibenge a un parcours atypique. Météorique aussi. Avant de diriger les Léopards de la RDC, une sélection où les problèmes en interne se succédaient ces dernières années, le sélectionneur n’a entraîné que très peu chez les professionnels. Sa première expérience, il la connaît en Chine au Shanghaï Shenhua, comme entraîneur-adjoint aux côtes de Nicolas Anelka, alors entraîneur-joueur du club. L’histoire ne dure qu’une poignée de semaines jusqu’à ce que les dirigeants chinois ne décident de recruter un nouvel entraîneur. Bye-bye Florent Ibenge. Mais l’ancien international congolais a beaucoup appris de cette formation accélérée et a mis le doigt dans la machine.
>> À lire aussi : La RDC renverse le Congo en quarts dans un derby de légende
« C’était une expérience magnifique. Quand le club (Shanghaï Shenhua) s’est séparé de Jean Tigana, ils ont demandé à Nico (Anelka) de prendre la relève. Il a pensé à moi pour le seconder, alors qu’il avait reçu des CV kilométriques. On aurait pu faire beaucoup mieux, mais les dirigeants du foot sont toujours un peu impatients », confie-t-il. La suite de sa carrière prendra la direction de la République démocratique du Congo (RDC), son pays. « J’ai pu rebondir ensuite en Afrique », à la tête de la RDC, donc, et du Vita Club, finaliste de la Ligue des champions africaine en 2014. Une première depuis 33 ans pour le club congolais, revenu sur le devant de la scène avec Ibenge.

Cette réussite au pays en fait un entraîneur apprécié et respecté par les fans congolais. Par les cadres de la sélection aussi. Florent Ibenge a réussi à convaincre l’ailier Yannick Bolasie, décisif depuis le début de la CAN 2015, de rejoindre les Léopards il y a quelques mois. Le joueur de Crystal Palace (Premier League anglaise) avait en effet décliné l’invitation de Claude Leroy, lors de la précédente édition en 2013.

Retour au sommet

Dans cette CAN 2015, les entraîneurs africains ne tiennent pourtant pas le haut de l’affiche. Ils n’étaient que trois sur la ligne de départ avec le Sud-africain Ephraim Mashaba et le Zambien Honour Janza, en plus d’Ibenge. Mais le sélectionneur congolais est le seul technicien local à avoir qualifié son équipe en quarts de finale du tournoi. Et après un derby renversant remporté face au Congo voisin, la RDC et son entraîneur peuvent rêver d’une nouvelle finale, la première depuis le sacre de 1974.

ntaire et ça montrera que les Congolais peuvent gagner et vivre aussi heureux. Ça fait un petit moment que c’est un petit peu dur pour nous au pays. C’est aussi pour eux, le peuple congolais, qu’on joue. »

« Est-ce que les postes de direction sont réservés aux blancs ? »

Pour endosser le costume d’entraîneur professionnel, Ibenge a affronté un parcours du combattant. « Quand j’ai passé mon diplôme en France, on n’était pas beaucoup de candidats d’origine africaine. Ensuite, on ne nous fait pas suffisamment confiance. Pourtant, quand on nous met à l’épreuve, on arrive à avoir de bons résultats. C’est valable pour les entraîneurs comme dans tous les métiers ».

L’ancien joueur congolais comprend vite que son avenir est ailleurs que dans l’Hexagone. « En France, dans les deux premières divisions, il y a énormément de joueurs noirs, et un seul entraîneur noir, Kombouaré. À quoi est-ce dû ? Est-ce que les postes de direction sont réservés aux Blancs ? Je le dis sans que ce soit péjoratif, je ne mène pas du tout une guerre, c’est tout simplement un constat ».

Une réflexion partagée par Claude Le Roy, l’entraîneur français du Congo, que les Léopards d’Ibenge ont éliminé en quarts de finale. « L’avenir est d’avoir plus de sélectionneurs africains », a ainsi relevé vendredi Claude Le Roy. « Mais c’est un problème de philosophie. Quand on passe des diplômes en France, ça dure dix ans, physiologie, pédagogie, management, langues étrangères, c’est beaucoup de travail et de temps pour avoir le diplôme le plus élevé », ajoute t-il.

Mais en dépit de tous les obstacles qui se sont dressés sur son chemin, Florent Ibenge les a tous surmonté un par un pour faire rugir de nouveau les Léopards.

Jeuneafrique.com

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