La Première dame n’aura pas son cabinet mais, elle va se consoler avec une fondation. «Servir le Sénégal», c’est le nom de ladite structure, selon une source proche de Mme Macky Sall qui entend jouer sa partition comme l’ont fait ses prédécesseurs au Palais, en l’occurrence Elisabeth Diouf et Viviane Wade.
Après la fondation «Elisabeth Diouf, Solidarité partage» de l’épouse de l’ancien président Abdou Diouf, «Education santé» de Mme Viviane Wade, voilà une autre fondation qui verra le jour très prochainement. Son nom : «Servir le Sénégal.» L’initiatrice n’est personne d’autre que Marème Faye, l’épouse du tout nouveau chef de l’Etat, Macky Sall. L’expert français Christophe Aubrun, délégué membre de l’équipe chargée de coordonner ledit projet, en a fait la révélation, samedi dernier, au cours d’une conférence de presse, organisée par le club Inner wheel, une association qui lutte contre les fistules obstétricales.
M. Aubrun confie que les statuts juridiques de la future Fondation de Mme Sall sont en cours de signature. D’ailleurs, la presse sera bientôt conviée pour annoncer la naissance de ladite structure. Comme les précédentes, celle-ci va s’intéresser particulièrement à la santé et à l’enfance. Cependant, eu égard aux explications du délégué du projet, la Fondation «Servir le Sénégal» sera ouverte aux autres secteurs afin de toucher toute la population sénégalaise pour améliorer leur condition de vie.
Aussi, Christophe Aubrun, également secrétaire général de l’Asedeme (Association sénégalaise des déficients mentaux), a-t-il tenu à rassurer les Sénégalais qui, pour la majorité, gardent une mauvaise image des Fondations des épouses de présidents de la République. Des structures qui se résument souvent à demander et à capter des fonds collectés dans certains départements ministériels et dont l’usage n’est pas toujours rationnel. «La Fondation Servir le Sénégal ne marchera pas sur les plates bandes des ministères comme celui de la Santé et de l’Action sociale», a rassuré M. Aubrun.
La fondation va agir donc en toute discrétion, selon les responsables. C’est une structure privée qui compte jouer son rôle comme toute association, selon les règles établies. Puisque, «la Première dame n’a aucun titre pour agir au nom de la République», a-t-il encore rassuré.
Par ailleurs, le Pr Serigne Maguèye Guèye, chef du service universitaire d’Urologie et d’Andrologie de l’hôpital Grand Yoff, conférencier, a saisi cette occasion pour inviter le représentant de l’épouse du Président à cette manifestation, à s’approcher des acteurs pour leur proposer des modèles d’intervention contre les fistules obstétricales.
Avenir : Qu’adviendra-t-il de l’Association Education-Santé ?
Par Aly FALL – La nouvelle Première dame du Sénégal tient aussi sa Fondation. Marième Faye Sall veut ainsi «servir le Sénégal» à travers sa «structure privée» à l’image de ses prédécesseurs au palais de la République. L’idée est noble, en ce que la structure va s’investir dans la santé et l’enfance particulièrement, mais n’est pas sans risques, au regard de ce qui est advenu de la Fondation «Elisabeth Diouf : Solidarité partage», du nom de l’épouse de l’ancien président Abdou Diouf. En effet, cette Fondation créée en 1992, avec comme principal objectif de réaliser un vaste programme social, en vue de venir en aide aux couches les moins favorisées de la population sénégalaise, a pratiquement «fermé boutique». Même les structures de santé qu’elle avait créées en son temps, peinent à fonctionner normalement. C’est le cas par exemple du centre de santé de Diamniadio, inauguré pourtant en grande pompe, un certain 20 décembre 1996 par le couple présidentiel d’alors. Aujourd’hui, la structure meurt de sa belle mort pour des raisons financières. Elle fonctionne à peine et n’a jamais bénéficié de dotation budgétaire, de la part du régime de Wade…
Cette Fondation qui menait aussi un combat contre la toxicomanie, la délinquance juvénile ou encore la mendicité, n’a pu pérenniser ses activités, faute de suivi. La Première Dame qui est venue après, en l’occurrence Viviane Wade, n’a pas su consolider les acquis, préférant tracer sa propre voie de soutien aux couches vulnérables de la population. Même si l’épouse de Abdoulaye Wade a beaucoup fait, surtout pour les enfants, elle aurait pu poursuivre les œuvres de Elizabeth Diouf, si c’est seulement le bien-être des enfants qui l’animait.
Aujourd’hui que la nouvelle Première Dame crée elle aussi, sa structure, on s’interroge sur l’avenir de l’Association Education-santé ? Ses activités risquent-elles de s’éroder au fil du temps ? On peut bien le craindre. Et ce serait un gâchis vu les réalisations que l’Association a faites, notamment la construction de l’hôpital Nénéfécha de Kédougou. Si Marème Faye Sall ne prend pas la peine de parachever les chantiers de sa «mère» en rapport avec le suivi médical des enfants issus de familles démunies, ce serait encore un éternel recommencement, au préjudice de cette couche, pour qui, elle dit vouloir se battre !
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