Le slip est un sous-vêtement de référence. Jadis prisé par les jeunes, dorénavant on constate que son port est de plus en plus banalisé. Certains pensent que le fait de ne pas le porter est une mode alors que d’autres y voient une mauvaise habitude.
Faisant partie de notre premier vêtement dès la naissance, le slip nous a été imposé, en partie, par nos parents. Ces derniers pensent que c’est une bonne chose de le porter. A les a en croire, sans le slip, on a l’impression que nous sommes nus, quel que soit l’habit que nous portons. Le slip fait donc partie de notre habillement d’autant plus que nous lui sommes habitués depuis le bas âge. Toutefois, d’après un constat fait par Grand-Place, les jeunes d’aujourd’hui, plus particulièrement les jeunes filles, une fois atteint un certain âge, ont tendance à banaliser ce sous-vêtement. Si d’aucuns continuent à le porter, d’autres ne le font plus du tout ou le portent seulement en cas de besoin. Et chacun cherche à justifier son choix.
Les raisons du rejet du slip par certaines jeunes filles sont diverses. Aïda est une jeune étudiante trouvée à son école, en pantalon jean taille basse et en body. D’après elle, le slip est gênant et il est impensable qu’elle le porte. «Quand je porte un slip, j’ai l’impression que mon bas est emprisonné. Il me gêne, je ne peux pas me mouvoir avec aisance. Et si je le porte, j’aurai tout le temps envie de le réajuster, c’est pourquoi je n’en mets pas», se justifie-t-elle. Elle poursuit : «Pour moi, ce n’est pas une mauvaise habitude, mais je dirais plutôt une mode et un choix, chacun est libre de s’habiller comme il veut. Je porte le slip uniquement quand je vois mes menstrues», affirme-t-elle.
Une femme ne doit pas porter un slip chaque jour, mais…
Cette jeune mariée, Marème Tall, trouvée à son domicile sis à la cité gendarmerie de Jaxaay (Keur Massar), a un avis mitigé sur le port du slip. Elle fait savoir que le port de ce dessous dépend du climat. «Il est vrai que c’est de la perversion de ne pas le mettre. Mais, une femme ne doit pas porter un slip chaque jour, ce n’est pas bon, cela provoque des infections vaginales, surtout quand on ne prend pas le soin de le sécher au soleil. Normalement, une femme ne doit porter de slip que quand elle voit ses règles», soutient-elle.
Toujours sur la même lancée, elle estime qu’il n’est pas possible de porter un jean avec en dessous un slip. «Porter un jean et y ajouter un slip, c’est du suicide. Un jean sans slip peut te donner une infection vaginale», prétend-elle. À l’en croire, les médecins interdissent son port en état de grossesse. «Aux femmes en état de grossesse, les médecins interdisent le port du slip. Mais, si une jeune fille doit porter un slip chaque jour, elle doit le repasser ou le sécher au soleil», explique Marème. Elle estime par ailleurs que l’absence du slip en tant que tel n’est pas mauvaise. «C’est la façon de le faire qui est mauvaise. Tu peux ne pas porter un slip et le remplacer par un bas avec un justaucorps décent». Elle va plus loin en faisant savoir que nos mamans ne connaissaient pas de slip. «Auparavant nos mamans et grand-mères ne connaissaient pas le slip, mais n’empêche qu’elles portaient des habits décents et personne ne savait qu’elles n’en avaient pas mis», confie Marème.
Elle ne pense pas porter un slip quand elle est chez elle
Quant à Dygaye, jeune sage-femme rencontrée dans la rue, elle ne fait pas bon ménage avec le slip et n’en fait pas tout un drame. «Si je ne porte pas de slip, je suis plus à l’aise. Et surtout quand il fait chaud, n’en parlons même pas. Je ne pense pas le porter. Mais, quand je suis en jupe, je me sacrifie juste pour des instants et je m’en passe», confie Dygaye. Elle avance plus loin, mais avec une petite contradiction de ce qu’elle a avancé en premier. «Si je dois sortir, comme pour aller en ville tout en sachant que je dois emprunter un bus, je le porte parce que c’est plus respectueux et plus sûr. Imagine une jeune fille sans slip se déhancher en ville et que ses règles surviennent en cours sans qu’elle s’y attende, les autres pourraient penser à un avortement. On ne sait jamais, je ne prendrais jamais se risque», rassure-t-elle. Elle dit savoir nettement que c’est une mauvaise habitude, mais n’empêche que, parfois, elle n’en porte pas. Pour son conseil en tant que sage-femme, elle invite les jeunes filles à en porter, surtout quand elles sortent de chez elles. «Parce que la tentation est partout et que chacun de nous doit se protéger et de la tentation et des infections vaginales. Car, sans slip, on peut attraper n’importe quoi. Et pire encore, les jeans sans slip, c’est à revoir».
QUESTION DE MŒURS ET D’HABITUDE
Impensable de sortir de chez elles sans slip ni…
Trouvées à leur école, Bandé et Byba discutent gaiement tout en prenant leur petit-déjeuner. Interpellées sur le port ou pas de slip, elles sont catégoriques, ne pas porter un slip c’est de la provocation pure et simple, et elles ne pensent pas sortir ni rester à la maison sans slip. «Ce n’est pas bien parce que c’est une mauvaise habitude. Je ne peux pas concevoir qu’une femme s’habille sans slip», affirme Bandé. Selon elle, le slip est indispensable à la jeune fille, parce qu’il fait partie de notre acquis. «C’est un manque d’éducation, mais on ne peut forcer personne à le porter. Je ne pense pas sortir de chez moi sans slip, même pas en rêve. Le slip nous a été inculqué depuis le bas âge. On ne peut pas s’en passer», estime-t-elle.
Byba appuie son amie en disant que c’est une mauvaise habitude. «Une fille sans slip, c’est comme une maison sans toit. Une femme ne devrait pas sortir sans slip. Si on parle de slip, on fait allusion aux femmes. Donc, elles ne devraient pas s’en passer. Une femme respectable doit toujours porter un slip n’importe où et n’importe quand», martèle Byba.
LES GRACONS JUGENT
Demander à sa petite copine de lui rendre visite sans slip
Pour Joe, c’est à cause des jeans que les jeunes filles mettent qu’elles ne peuvent pas y ajouter de slip. «C’est simple, si les filles ne portent pas de slip, c’est à cause des jeans qu’elles portent et c’est une mauvaise habitude. Ce n’est pas bien, c’est de la provocation. Et pire, si elles s’assoient, une partie de leur intimité est devinée, parfois même en étant debout dans les bus». Il y trouve un manque de respect total pour la société et une atteinte aux valeurs culturelles. Pour illustrer son propos, il raconte une anecdote : «Un jour, à bord d’un bus, j’ai vu de mes propres yeux un homme jouir sur les fesses d’une jeune fille. La fille croyait que c’était à cause du monde que le garçon s’est positionné de cette façon derrière elle. Mais, le jeune homme avait d’autres intensions. Il s’est approché d’elle exprès pour se masturber sur la fille sans slip avec un pagne léger. Il a fini par jouir sur les fesses de la jeune fille. Quelques instants après, une dame fait remarquer à la fille les souillures que le lubrique lui a laissées. La fille rétorque par une injure contre l’homme qui était descendu juste après son acte. Malheureusement, la fille a eu la honte de sa vie et elle est descendue avant sa destination», confesse-t-il.
Mais, notre ami ne va pas en rester là, il nous laisse entendre que sa copine est libre de porter sa petite culotte ou pas, mais il aurait préféré qu’elle n’en mette pas. «De préférence, je veux que ma copine vienne chez moi sans slip», dit-il.
Jamais de slip sur demande du copain
Hamed condamne le non port de slip par une fille. «C’est une mauvaise habitude et cela se constate à distance à cause du balancement des fesses», commente-t-il. À l’en croire, les filles ont tendance à ne pas porter de slip pour uniquement faire plaisir à leurs copains. «Certaines filles ne portent pas de slip, parce que leurs copains le veulent ainsi», affirme-t-il. Il qualifie cet acte de «dég ndigal rék» de leur part, comme si leurs copains sont leur mari. Pour ensuite poursuivre que «moi, quand ma copine vient à la maison, elle porte trois slips au cas où je tenterais quelque chose», se glorifie Hamed. «C’est une mode pour les filles d’aujourd’hui, parce qu’elles sont perverses. Les Européens les ont désorientées, elles n’ont aucun respect pour les autres et oublient que nous avons nos réalités. Elles ne calculent pas qu’une fois dans les bus, elles peuvent trouver des hommes qui ont le même âge que leurs grands-pères ou leurs pères», s’indigne-t-il.
Quand le slip provoque
Alou est à son école. Pour lui, c’est aussi une mauvaise habitude estimant que les filles sont à l’origine des maux de notre société. Selon lui, à cause d’elles, les viols augmentent de plus en plus et l’adultère aussi. «Ne pas porter un slip, c’est de la provocation. Non seulement elles ne portent pas de slip, mais de plus, leurs vêtements ne sont pas décents. Elles savent très bien que les hommes sont faibles quand ils sont confrontés à ce genre de situation. Parfois, si tu vois une jeune fille sans slip, ton esprit peut aller loin, jusqu’à imaginer des choses inhumaines comme le viol ou l’adultère», déplore Alou.
ORIGINE
Pourtant, ça a d’abord été un objet de mode
Le slip apparaît dans la première moitié du XXe siècle, chez les Occidentaux. Quant au mot «slip», il apparaît pour la première fois sous son acception de sous-vêtement le 20 septembre 1913 dans la revue L’Illustration pour désigner «une culotte ou un caleçon très court».
Dès lors, le slip devient le sous-vêtement de référence et peu à peu un objet de mode. Donc, son port n’est pas obligatoire. Porter ou non un slip n’est ni une mode, ni une mauvaise habitude, mais plutôt un choix. Quoique nous ayons grandi avec, parce qu’on nous a inculqué son port, dès notre bas âge.
Agée de 68 ans, il y a des décennies que je ne porte pas de culottes, On est à l’aise, pas d’odeurs, pas de transpiration …