Ahmadou Yéri Diop a passé hier le témoin à Iba Guèye, son successeur à la Direction générale de la Caisse de sécurité sociale (Css). Une passation de service qui a été une occasion pour le directeur sortant de faire le bilan de ses 9 ans et demi passés à la tête de la Css. Par Mamadou DIALLO
Hier, Ahmadou Yéri Diop n’a pas seulement passé le témoin à Iba Guèye, son successeur à la Direction générale de la Caisse de sécurité sociale (Css). Il a aussi tenu à faire le bilan de ses neufs ans et demi passés à la tête de cette structure. Ainsi, sous les applaudissements du personnel de la Css, M. Diop a donné des chiffres sur le patrimoine immobilier et financier de l’institution qu’il dirigeait jusque-là. «Les réserves de la Css étaient de 18 milliards de francs Cfa quand je prenais fonction en août 2000. Aujourd’hui, je laisse à mon successeur plus de 50 milliards de francs Cfa. Les cotisations sociales étaient de 9,5 milliards, elles sont passées à 19 milliards de nos francs à la fin de l’année 2009. En 2000, le résultat était déficitaire de 3,18 milliards de francs Cfa. Pour 2009 il est positif pour 5,9 milliards de francs Cfa», énumère-t-il.
Le désormais ex-Dg de la Css a évoqué aussi les réalisations faites dans le domaine de l’immobilier sous son magistère. Ceci dit, il parle de la construction d’un immeuble R+11 à titre d’immeuble de rapport au Plateau «dont la réception provisoire vient d’être effectuée». Il y a aussi, soutient-il, un autre R+4 au Plateau et la finalisation d’un immeuble R+6 à Carde.
Ahmadou Yéri Diop a évoqué, toujours dans le cadre de son bilan, un vaste programme de modernisation des agences de la Css qu’il avait entamé. A cette occasion, il se glorifie de la construction des agences Wiltord et Mbour. M. Diop avait, précise-t-il, prévu la construction de nouvelles agences à Kaolack et Rufisque et la réhabilitation des agences de Thiès, Saint-Louis, Tambacounda et Ziguinchor.
Ce bilan «reluisant» a été salué par le représentant du patronat qui a aussi rendu un vibrant hommage à M. Diop. Selon Mansour Cama, le Directeur général sortant laisse des bases solides à la Css. Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) a surtout axé son discours sur l’autonomie de gestion de la Css. De l’avis de M. Cama, les règles de bonne gouvernance doivent être au cœur de la gestion de la Css. «Il faut veiller à l’autonomie de gestion. Même si nous sommes sous la tutelle de l’Etat, la gestion de la Caisse ne doit pas être abandonnée au profit de quoi que ce soit. Si la Css n’était pas bien gérée, nous n’en arriverions pas là aujourd’hui», indique-t-il.
Mansour Cama sera rassuré par le directeur du Travail, représentant le ministre de la Fonction publique, qui précise que l’Etat ne va pas regarder du côté des réserves de la Css. «Nous allons veiller à l’autonomie de gestion et les réserves seront utilisées pour la prévoyance sociale», dit-il.
Prenant la parole, le nouveau Dg, Iba Guèye, a soutenu qu’il va poursuivre la politique de placement laissée par son prédécesseur.
Le président du Conseil d’administration de la Css a tenu aussi à magnifier le passage de Ahmadou Yéri Diop à la tête de la Css. Pour Racine Sy, le directeur sortant laisse un chantier inachevé avec beaucoup d’acquis. «Il a eu à poser beaucoup d’acquis. Dire qu’il n’a rien fait relève d’une malhonnêteté intellectuelle à laquelle je ne me prêterais pas», soutient-il.
Toutefois, Racine Sy a tenu à apporter des précisions sur la polémique qui a suivi la nomination de Iba Guèye, un politicien, à la direction de la Css. A l’en croire, c’est le Conseil d’administration qui a librement nommé Iba Guèye à la tête de la Css. «Nous avons un pouvoir de nomination et de révocation du Directeur général. Iba Guèye est là en tant que Directeur général de l’institution et non en tant que responsable du Parti démocratique sénégalais (Pds) ou en tant que mouride ou maire de Mbacké. Ceux qui vont venir pour le voir sous cette étiquette se leurrent. Il est là pour respecter les consignes et les recommandations du Conseil d’administration de la Css», précise-t-il.
Le représentant de l’Intersyndicale des travailleurs de la Css et le président de l’amicale ont eu dans leur intervention à établir un chapelet de revendications qui attend le nouveau directeur.
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