XALIMANEWS : S’il est partant pour un dialogue politique autour des questions d’intérêt national, Hadjibou Soumaré n’en pense pas moins que Macky Sall, qui a juré de devenir le Président de tous les Sénégalais, ne doit pas participer ni diriger cette rencontre. «En me référant à votre engagement que ce mandat est votre dernier, en réponse à ceux qui vous prêtent l’intention de vouloir vous représenter à un troisième, je ne vois pas l’intérêt pour le pays et pour vous même, de participer directement à ce dialogue politique, d’autant plus que votre présence risque de biaiser et de vicier celui-ci», écrit l’ancien candidat recalé à la présidentielle dans une lettre ouverte adressée à Macky Sall que nous reproduisons in extenso.
À Monsieur le Président de la République,
Je vous adresse cette lettre, à la veille du lancement de VOTRE concertation nationale, autour de questions que VOUS jugez majeures, avec pour objectif de renforcer notre démocratie. Laissez-moi vous dire que sur ce dernier point, nous sommes d’accord, notre démocratie a besoin d’être secourue, après toute une période de démolition pour garantir votre réélection à la présidentielle de 2019.
Monsieur le Président, durant la période électorale et lors de votre prestation de serment, vous avez fait plusieurs déclarations dont je retiendrai seulement deux points qui me paraissent importants à l’heure où, il me semble, nous devons mettre la République en avant. Ces deux points sont des engagements, et malgré l’assertion tant connue des citoyens «les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient», j’ose espérer qu’ils seront tenus. Car je pense sincèrement que l’honneur de celui qui a dirigé, depuis 2012, ce grand et digne pays qu’est le Sénégal, vaut plus que cela.
Ces deux engagements sont les suivants: – je serai le Président de tous les Sénégalais, – je ne ferai que deux mandats.
Monsieur le Président, si vous maintenez ces deux engagements, je pense humblement que votre station ne devrait pas vous amener à organiser cette concertation nationale, mais vous impose au contraire de rester à l’écart, de laisser la classe politique (y compris l’opposition et votre camp) et la société civile discuter d’égale dignité, de l’avenir du pays. Cela vous permettra, par la posture de Président de tous les Sénégalais que vous avez promise à tous nos concitoyens d’adopter, de faire droit au consensus national qui se dégagerait de ces «assises de la démocratie ». En me référant à votre engagement que ce mandat est votre dernier, en réponse à ceux qui vous prêtent l’intention de vouloir vous représenter à un troisième, je ne vois pas l’intérêt pour le pays et pour vous même, de participer directement à ce dialogue politique, d’autant plus que votre présence risque de biaiser et de vicier celui-ci. La seule satisfaction à rechercher de votre part serait que ce dialogue se fasse sous votre magistère, comme en 1992 sous le Président Abdou Diouf, et soit un témoignage pour les générations futures. C’est pourquoi, une haute personnalité de la société civile au dessus de tout soupçon de partialité (parce qu’il en existe encore), que cette instance aurait choisie, pourrait diriger cette concertation, et aider à apaiser le débats pour des travaux constructifs pour l’avenir du pays.
Monsieur le Président, votre engagement au premier plan dans cette concertation serait une autre faute politique impardonnable et c’est pourquoi je vous demande de choisir la voie de la sagesse, de prendre de la hauteur présidentielle et de préparer votre retraite politique, même temporaire par le haut. Car au delà du respect que les Sénégalais ont pour la fonction de président de la République, votre seule personne, du fait de la rupture unilatérale du dialogue sur tout ce qui touche à la chose politique, ne rassure plus vos partenaires dans la sphère politique sénégalaise et cela, vous ne l’ignorez pas. Vous ne pouvez plus continuer à entretenir ce flou dans la démarcation entre la fonction de président de la République et celle de l’homme politique, chef de parti dont la posture partisane empêche l’expression de votre dimension d’arbitre du jeu politique. Vous ne pouvez pas diriger ce dialogue politique, d’emblée en fixer les termes de référence et vous attendre à ce que les travaux se déroulent dans un climat de confiance. La manière dont, une fois de plus, cet épisode de votre vie politique se prépare, fait qu’on vous prête d’autres ambitions cachées, non conformes à l’éthique républicaine de respect de notre charte fondamentale. Si c’était le cas ce serait aux Sénégalais de barrer la route à la «dictature».
Alors, Monsieur le Président de la République, Président de tous les Sénégalais si c’est bien votre conviction, je vous exhorte à respecter la parole donnée.
Vive le Sénégal dans une Afrique unie et debout autour de sa jeunesse et de ses braves femmes.
Cheikhe Hadjibou SOUMARE
Ancien Premier ministre du Sénégal
Président de Démocratie et République
NOS HOMMES POLITIQUES ONT OCCULTÉ L’ESSENTIEL AVEC LA COMPLICITÉ DES RELIGIEUX !!! En vérité, en cautionnant une Constitution qui exclut totalement Dieu dans la gestion de notre pays, nos hommes politiques et religieux ont trahi l’Islam. Oui, dans l’article premier de notre Constitution, il est mentionné que notre République est laïque – c’est à dire qu’elle respecte toutes les religions, mais s’interdit de s’en inspirer ; pour ces républicains (laïcs), le Coran et les autres Livres Sacrés (Thora et Evangile) n’ont aucune espèce d’importance ; Bref, pour eux, Dieu n’a pas sa place dans la République ! De plus, dans notre pays, la Constitution interdit la formation de partis politiques se réclamant d’une confession (religion), tels les partis ‘’démocrates-chrétiens’’ observés pourtant dans les ‘’grandes démocraties’’ (Allemagne, entre autres) ; dans notre pays, il est autorisé pour un parti politique de s’inspirer de Karl Marx et Lénine, mais il est par contre formellement interdit de s’inspirer du Prophète Mouhammad (PSL) qui notre modèle parfait et éternel maître à penser. Et il s’agit-là indéniablement d’une violation manifeste de la liberté d’opinion qui est le premier pilier des droits de l’Homme. Et à l’évidence, notre pays ne sera jamais une véritable démocratie tant que les dispositions restrictives imposant la laïcité ne seront pas abrogées. Oui, la laïcité ne se décrète pas ; c’est une question de rapport de forces – Que les démocrates le reconnaissent !!!
En vérité, l’attachement déclaré de notre pays aux valeurs de démocratie et de justice devrait nous imposer à mentionner explicitement dans notre constitution notre ancrage irréversible aux valeurs de l’Islam, la religion majoritaire qui garantit les droits fondamentaux des minorités dans les limites de l’acceptable (morale et éthique). Oui, si nous n’étions pas hypocrites, nous l’aurions mentionné explicitement et imposé à nos élus la prestation d’un serment devant le Coran (ou la Bible pour les chrétiens, comme cela se fait aux États-Unis) – un gage de bonne gouvernance irremplaçable ; et nous aurions toujours recherché la conformité de nos lois aux principes de l’Islam qui, du reste, ne sont guère différents de ceux des autres religions monothéistes (Christianisme, Judaïsme). Ainsi, nous ne serions plus interpellés par les occidentaux sur l’opportunité d’une dépénalisation de l’homosexualité et de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ; la prostitution serait pénalisée et tous les lieux de débauche fermés – quand ont sait que les conséquences redoutables de la généralisation de la turpitude freineront toutes nos velléités de développement. Malheureusement, nos hommes politiques ont délibérément opté d’ignorer Dieu dans leurs démarches ; ils ne croient qu’à leur expertise (raison), quoique se réclamant croyants (musulmans ou chrétiens) ; oui, ils ont mis ‘’Dieu entre parenthèses’’ et ont délibérément choisi les libres-penseurs (agnostiques et autres incrédules), comme guides, modèles et maîtres à penser. Comment pourraient-ils donc agencer une cité juste et nous faire accéder à l’émergence véritable ? Croient-ils vraiment que c’est Dieu qui donne vraiment la royauté à qui Il veut ? Ne sont-ils pas tous hypocrites ?
Il urge de changer ce système – et le Président Macky SALL qui proposait lors du Référendum passé une clause d’intangibilité pour la laïcité et la République doit revoir sa copie …
Nous espérons que nos hommes politiques, toutes obédiences et toutes générations confondues, comprendront enfin l’impérieuse nécessité d’un débat sur la laïcité, afin d’engager, avec lucidité et clairvoyance, les réformes constitutionnelles qui s’imposent véritablement dans notre pays. Et dans cette perspective, il faut qu’ils sachent que ‘’la séparation entre le pouvoir politique et la religion dans un contexte islamique (le nôtre) n’est pas considérée en soi comme le signe d’une modernité, contrairement en Occident’’ … ; oui ‘’ce qui est considéré en Occident comme un acquis de la modernité à préserver n’a pas au regard de l’Islam, la garantie de la pérennité’’ (Serigne El Hadj Madior CISSE). Ainsi, au vu de l’évolution des rapports de forces et de la conscience islamique des Sénégalais, on peut dire, sans risque de se tromper, que le temps de la dé- laïcisation de notre République a sonné – Un préalable incontournable à l’émergence véritable !!!
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