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Cherté du coût de la vie, délestages intempestifs… Le parti socialiste parle de « régime passif »

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Le Parti socialiste appelle le gouvernement à regarder la réalité en face et à comprendre que les Sénégalais attendent de vraies solutions en lieu et place des effets de manche et des coups de menton. Le Parti socialiste invite, en outre, Abdoulaye Wade et son régime à adopter une politique globale qui permette enfin d’améliorer le quotidien des Sénégalais. Cette politique est possible à condition d’en finir avec les postures et les attitudes démagogiques. En effet, il aura été plus responsable pour un Gouvernement, soucieux du sort de ces populations, d’engager une politique d’assainissement juste et efficace des finances publiques par la suppression de toutes les niches de gaspillage et par un véritable soutien à la consommation, à l’investissement et à l’emploi, comme le réclame le Parti socialiste depuis 2007.

BUREAU POLITIQUE

DECLARATION DU MERCREDI 26 MAI 2010

Au-delà de la propagande décalée d’un régime frappé d’une évidente cécité, la réalité des faits est sans appel pour Abdoulaye Wade et son Gouvernement : les conditions d’existence des Sénégalais sont rendues plus difficiles de jour en jour avec l’effondrement du pouvoir d’achat des ménages confrontés au renchérissement du coût de la vie, le retour des délestages intempestifs de la SENELEC dont les tarifs exorbitants asphyxient le budget des ménages, la paupérisation des masses urbaines et rurales, la disparition des petites et moyennes entreprises, la mise à mort continue du secteur privé national, la hausse accélérée du chômage, l’exacerbation de la spoliation foncière et de la spéculation immobilière, l’abandon de toute véritable politique d’habitat et de logements sociaux et la hausse consécutive du coût du logement.

A l’aune de ce sombre tableau, notre pays n’est pas sorti de la crise et n’en prend pas le chemin car la politique du Gouvernement est non seulement inefficace mais aussi injuste. Elle aboutit à une attitude irresponsable consistant pour le régime libéral à faire payer aux populations la facture d’une crise qu’il a lui-même provoquée par des pratiques de mal gouvernance endémique et de gaspillage caractérisé des ressources publiques.

Cette crise, résultante d’un mode de gouvernance déstabilisateur, est la conséquence de la furie dépensière du régime libéral et de sa propension à dépenser l’argent public sans considération de critères de priorité et d’opportunité et de règles de transparence et d’efficience de la dépense publique. Les ressources publiques glanées au moyen d’une pressurisation forcenée du contribuable ou mobilisées par la coopération internationale sont consacrées à des dépenses de prestige et au train de vie dispendieux du régime comme l’érection, à coup de milliards, d’un monument au mauvais goût artistique, les voyages incalculables d’Abdoulaye Wade et de son clan à bord d’avions affrétés à coup de millions au moment où la « Pointe de Sangomar », dont la réfection a coûté 17 Milliards aux contribuables, reste cloué au sol. Les occasions de dépenses publiques sont également le prétexte de partage de butin entre bandits de grand chemin ou des opportunités pour toucher des commissions indues ou des pots de vin au moyen de surfacturations.

La question du pouvoir d’achat, qui reste une des préoccupations majeures des consommateurs, n’a jamais fait l’objet d’un traitement approprié de la part d’Abdoulaye Wade en dépit des 19 mesures restées au stade d’effets d’annonce et de l’installation de rares magasins de référence qui n’ont toujours pas réussi à infléchir la hausse insoutenable du coût de la vie. La politique du Gouvernement aggrave l’érosion du pouvoir d’achat au détriment de la consommation alors que celle-ci a connu la pire dégradation.

Par ailleurs, il ne fait aucun doute que les délestages récurrents résultent des mauvaises options de départ du Gouvernement, de la mauvaise gestion de la SENELEC et des dépenses de gaspillage privilégiant la suppression des activités de maintenance des équipements et l’opacité dans les coûts de production de l’électricité avec pour objectif évident l’enrichissement des lobbies politico-affairistes.

Cela a eu pour conséquence directe les dysfonctionnements continus du réseau électrique national qui n’ont cessé de s’aggraver avec un temps moyen des délestages qui a augmenté de plus de 50% en dix ans. Il urge, dès lors, de réaliser un audit technique et financier de la SENELEC afin de faire la lumière sur la matérialité des investissements prétendument réalisés, sur les surcoûts et les dépenses de gaspillage, sur la démesure dans les coûts de production de l’électricité, ainsi que sur la politique tarifaire en rapport avec le coût de revient réel du kilowatt tel qu’il ressort d’une comptabilité analytique fiable et crédible.

La récurrence des délestages laisse apparaître l’insouciance et le pilotage à vue caractéristiques du régime d’Abdoulaye Wade, également illustrés par l’absence de mesures préventives pour faire face aux risques d’inondations et pour épargner aux populations de Dakar, Pikine, Guédiawaye, Mbour et Kaffrine les drames humains et les dégâts matériels que ces zones ont connu lors des derniers hivernages.

Au total, et face à cette situation d’urgence sociale, le régime d’Abdoulaye Wade, dépourvu de toute fibre sociale, reste passif. Il n’a défini aucune stratégie efficace pour préserver le pouvoir d’achat des ménages, si ce ne sont des annonces sans effet, pour opérer les choix stratégiques capables de sauver la SENELEC et de sortir les populations des ténèbres du rationnement de l’électricité, pour soutenir le monde rural et le secteur privé national afin de relancer des secteurs de productions devenus moribonds.

Cette absence de vision est un véritable boulet attaché aux pieds de notre économie dans un contexte de crise internationale qui oblige même les puissances économiques mondiales, à l’image de la Grande Bretagne, de la France, de l’Italie, de l’Espagne, à s’engager dans des plans de rigueur pour assainir leurs finances publiques. Il est d’ailleurs paradoxal qu’au moment où tous ces Etats, qui comptent parmi les plus grands contributeurs au titre de l’aide publique au développement, s’engagent dans des politiques d’ajustement que le régime d’Abdoulaye Wade continue à dilapider les ressources publiques et à engager des dépenses qui ne tiennent compte ni des priorités des populations, ni des moyens de l’Etat.

Combien de temps encore Abdoulaye Wade et son régime vont-ils continuer à se réfugier derrière le déni de réalité, au lieu d’admettre l’évidence du désastre provoqué par l’absence de politiques cohérentes et la nécessité d’une vigoureuse reprise en main des affaires du pays ?

Le Parti socialiste appelle le gouvernement à regarder la réalité en face et à comprendre que les Sénégalais attendent de vraies solutions en lieu et place des effets de manche et des coups de menton. Le Parti socialiste invite, en outre, Abdoulaye Wade et son régime à adopter une politique globale qui permette enfin d’améliorer le quotidien des Sénégalais. Cette politique est possible à condition d’en finir avec les postures et les attitudes démagogiques. En effet, il aura été plus responsable pour un Gouvernement, soucieux du sort de ces populations, d’engager une politique d’assainissement juste et efficace des finances publiques par la suppression de toutes les niches de gaspillage et par un véritable soutien à la consommation, à l’investissement et à l’emploi, comme le réclame le Parti socialiste depuis 2007.

Enfin, le Parti Socialiste dénonce, avec énergie et vigueur, le silence inacceptable par lequel Abdoulaye WADE et ses acolytes entendent traiter le scandale des 20 milliards volés au peuple sénégalais à l’occasion de  la vente de la troisième licence de téléphonie et qui ne sont manifestement pas perdus pour tout le monde. Cet omerta ne doit pas prospérer et voila pourquoi le Parti Socialiste en appelle aux patriotes de tous bords pour relayer l’exigence pressante, permanente et impérieuse de faire la lumière sur cette sombre affaire. Cette fois, il s’agit d’un quasi flagrant délit au sens de notre code pénal dans la mesure où dans un temps pas éloigné de l’action, des individus sont poursuivis par la clameur publique qui les accuse d’être en possession de valeurs pouvant laisser croire qu’ils ont participé à la commission d’une infraction.

Cette prise d’intérêts illégale aggravée, parce que ses auteurs sont des hautes autorités étatiques qui, il n’y a guère longtemps, se posaient en parangon de la bonne gouvernance et appelaient à un débat public sur une télévision de la place, et surtout parce que cet enrichissement sans cause sur le dos du peuple, ne saurait rester impunie. Le Ministère de la justice et son parquet ne peuvent demeurer silencieux. Les graves accusations, qui ont été portées, les obligent à réagir car de deux choses l’une, soit les faits sont avérés et alors les criminels en col blanc doivent être poursuivis et déférés devant les tribunaux, soit elles sont fausses et alors elles justifieraient des poursuites pour diffusion de fausses nouvelles voire même d’atteinte à la sureté de l’Etat. Mais les Sénégalais savent où se trouve la vérité et sont persuadés que si les faits étaient faux, il y a longtemps qu’on aurait déjà mis en branle le parquet.

En tout état de cause, le scandale des 20 Milliards de commission n’a pas encore livré tous ses secrets et demain, les noms des autorités, impliquées dans cette affaire scabreuse, seront rendus publics.

Fait à Dakar, le 26 Mai 2010

Le Bureau politique

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