Chomage dans la banlieue: Banc « jaxlé »* ou un avenir hypothéqué

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Dans la grande banlieue, ce qui frappe ce sont ces cohortes de jeunes qu’on rencontre à chaque coin de rue gagnés par le désœuvrement et qui passent leur temps en train de faire du thé ou de deviser sur un fait de société. Certains d’entre eux sont à l’école, d’autres tournent les pouces à l’affût d’un petit contrat, histoire de meubler leur oisiveté. Les plus chanceux peuvent se voir confier une petite affaire. Mais, le plus grand nombre n’a pas cette opportunité et refuse de se lancer dans la politique, sans conviction. Dés lors, ils fréquentent « banc jaxlé », ou le mur des lamentations.

Ils sont jeunes, entre 18 et 21 ans et prennent le thé ensemble à longueur de journée. Tous les matins, après le petit déjeuner, c’est le même rituel de rassemblement au coin de la rue pour des échanges sur les difficultés de la vie et comment rompre cette monotonie et trouver un petit job pour s’en sortir et ne pas succomber au banditisme ambiant. Ils ont un point commun : ils habitent tous la banlieue et veulent un travail décent. Ils sont pour la plupart ouvriers dans une entreprise de la place, ou à la recherche d’un travail journalier chez un ami ou grand frère du quartier ou carrément en chômage et désœuvrés du matin au soir, ne sachant que faire. Ils sont tout simplement oisifs et ça ne les enchante pas du tout. Ces jeunes habitent pour la plupart dans la banlieue et en ont plus qu’assez de cette situation qui fait d’eux « les mal aimés de la société ».

Cette oisiveté, en effet, « rend paresseux. C’est comme si nous étions nés retraités », regrette le jeune Thierno Adama Gaye, 21 ans. Adama a arrêté les études en classe de 4e et, s’en mord les doigts aujourd’hui. Du haut de ses 180 centimètres, il dit vouloir travailler pour « aider la maman qui n’a pas apprécié que j’arrête les études et pourtant, c’était dans le but de lui alléger les charges avec le décès précoce du père ».

Pour ne pas toujours dépendre de sa mère pour ses menues dépenses, Adama a préféré s’engager dans la maçonnerie même si, comme il l’avoue, parfois, il a « du mal à (se) lever tellement j’ai mal partout », avoue-t-il. Son ami, Alioune Badara Bâ, 22 ans est transitaire au port de Dakar, est du même avis. Lui aussi a dû écourter ses études en seconde, rattrapé par les difficultés de la vie. Selon ses dires, « c’est ma maman qui ne voulait plus entendre parler d’études. Elle me demandait à chaque fois d’arrêter et d’aller trouver du travail au lieu de continuer les études car elle s’imaginait que je pouvais trouver facilement du travail ». Mais la conjoncture allait nous apprendre que trouver du travail, juste après avoir quitté les bancs n’est pas une évidence et cela Alioune Badara Bâ et sa mère l’ignoraient totalement. Maintenant, il regrette amèrement et fait ce constat : « je viens de me rendre compte qu’avec l’évolution du monde, il faut un métier, une formation, une qualification dans un domaine d’abord pour prétendre à un emploi ».

Malgré leurs nombreuses démarches auprès des autorités locales, leurs quêtes d’emploi sont restées vaines. Alioune Badara confie : « nous avons été voir le Maire mais les personnes que nous avons trouvées sur place ne nous ont pas édifiés sinon, elles nous ont invité à venir militer pour avoir la chance de voir le Maire prendre en charge notre situation ».

Les jeunes de la banlieue, pour la plupart cherchent ne serait ce qu’une toute petite activité pour se sortir de l’oisiveté malheureusement, les municipalités n’embauchent pas. Par ailleurs la politique n’est pas ce qui les attire à leur âge. Ils trouvent que « certains en font pour des prébendes et non par conviction. Certes, trouver du travail est notre principal souci mais, faire de la politique sans conviction ne nous tente pas », laissent-ils entendre.

*banc jaxlé : mur des lamentations
africanglobalnews.info

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