XALIMANEWS : Oumou Khaïry Sylla, Mame Anta Ndiaye et Diarra Niang ont-elles été victimes d’un couple de dépravés sexuels ? En tout cas, elles s’en tirent à bon compte, ayant comparu, hier, devant le tribunal des flagrants délits pour vol en réunion commis la nuit, destruction de biens mobiliers et coups et blessures volontaires au préjudice d’Aïcha, leur hôte de cette soirée funeste.
Oumou Khaïry Sylla, Mame Anta Ndiaye et Diarra Niang,trois jeunes femmes indépendantes dont l’une se dit assistante de direction, l’autre commerçante, se sont retrouvées pour dîner ensemble, au restaurant-bar le Patio. A les en croire, pendant qu’elles étaient gentiment assises, une fille s’est approchée de leur table, les a respectueusement saluées et a fait des compliments à Mame Anta Ndiaye sur sa perruque et sa robe. Ensuite, elle a proposé de s’installer à leur table avec son mari Christophe. Les filles n’y ont pas vu d’inconvénients. ‘’Plus on est de fous, plus on rit’’, dit-on.
Vers 2 h du matin, Aïcha les a invitées à continuer la soirée chez elle, dans sa villa, autour de la piscine. Sans réfléchir, elles ont accepté la proposition. Une fois sur place, elles se sont rendu compte des mensonges d’Aïcha, puisque le couple vit dans un appartement et qu’il n’y a pas de piscine. Elles ont commencé à se demander si elles ont pris la bonne décision de suivre ce couple inconnu.
Aïcha les a installées sur la terrasse et a demandé à M. Ndiaye de l’aider à mettre la table. Une fois dans la cuisine, explique cette dernière, ‘’elle m’a retenue dans la cuisine et a essayé de m’embrasser. Je l’ai repoussée et je lui ai demandé si elle était lesbienne. Elle m’a dit qu’elle était bisexuelle. Elle a, sans gêne, expliqué à son mari ce qui s’était passé dans la cuisine et il m’a demandé pourquoi je n’ai pas voulu embrasser sa femme. J’en étais restée bouche-bée’’.
Sa copine, Diarra Niang, ajoute que Christophe s’est tourné vers elle pour lui demander de danser pour sa femme. Elle a refusé au départ, mais a fini par accepter, puisque Christophe a longuement insisté. ‘’J’ai dansé pendant un instant et je me suis rassise’’, se défend-elle.
Bien que l’ambiance ait été plombée, leur hôte, déclarent les prévenues, les a proposés 50 mille francs pour une orgie. La fille et son mari voulaient entretenir des rapports sexuels avec les trois filles. Oumou K. Sylla dit avoir reçu un choc, quand elle a entendu cela. ‘’J’ai enlevé ma perruque que j’ai jetée par terre. Je lui ai demandé si elle était réellement mariée ou juste la petite amie de Christophe. Je lui ai dit que les gens normaux qui sont mariés ne feraient jamais cela. Elle a mal pris ce que je lui ai dit. Elle a jeté ma perruque au balcon et a commencé à m’insulter. On en est venues aux mains. Elle a cassé une bouteille de vodka, a pris un tesson et m’a blessée au cou. Les filles sont venues nous séparer. On est sorties de l’appartement. Une fois au rez-de-chaussée, le concierge nous a dit qu’on ne bougerait pas, avant l’arrivée des forces de l’ordre’’.
La partie civile ne s’est pas présentée au tribunal, mais avait fourni des preuves dans le procès-verbal, pour étayer ses déclarations. Le représentant du parquet a trouvé sa non comparution ou ne serait-ce que celle d’une personne du voisinage pour l’éclatement de la vérité. Ainsi, il a demandé au tribunal de les renvoyer des fins de la poursuite pour le chef de vol commis la nuit. Il pense que les filles étaient toutes ivres et qu’elles avaient fait une bataille rangée contre Aïcha. Mais puisque cette dernière n’a pas fourni de certificat médical, il a demandé de requalifier le chef de coups et blessures volontaires en violences et voie de faits, et de retenir la destruction de biens mobiliers, puisqu’elles avaient jeté plusieurs pierres sur la porte d’Aïcha avec une photo à l’appui.
Les conseils des prévenues ont plaidé la malchance. Puisqu’ils considèrent que les trois jeunes filles se sont trouvées à la mauvaise place, au mauvais moment. Que ‘’le couple de dépravés’’ a voulu les entraîner dans ses affaires malsaines. De ce fait, ils ont demandé de renvoyer leurs clientes des fins de la poursuite, parce qu’ils considèrent que la partie civile a inventé toute cette histoire de vol et de blessure, parce qu’elle n’a pas eu ce qu’elle espérait, cette nuit-là, de la part des filles.
Me Mbengue de dire que si elles n’avaient pas reçu d’invitation, elles ne se seraient pas rendues chez la partie civile qui leur a vendu du rêve, en leur parlant de sa villa et sa piscine imaginaires. Il a ajouté que la partie civile a elle-même fait son constat et que de tels documents ne devaient même pas figurer dans le dossier.
Le tribunal a décidé de relaxer Mame Anta Ndiaye et Diarra Niang et a déclaré coupable de violences et voie de faits Oumou Khaïry Sylla et l’a condamnée à 1 mois avec sursis.