L’équipe nationale de football du Sénégal est parvenue en demi-finale de cette 33ème CAN qui se déroule en ce moment au Cameroun. Sa sixième demi-finale en 16 participations et sa deuxième consécutive pour la première fois de son histoire en Coupe d’Afrique des Nations. Un progrès notoire et un grand bravo á mi-parcours. Elle est donc arrivée au stade où on l’attendait. En tant que meilleure équipe africaine selon le classement FIFA, mais également en tant que favori aux ambitions clairement affichées et définies. Après l’obstacle équato-guinéen en quart-de-finale, passées les émotions des uns et les pied de nez des autres eut égard au résultat et á la manière, rappelons tout simplement pour calmer certaines ardeurs que le Sénégal s’est logiquement imposé. Juste un service minimum dira-t-on pour un effectif aussi riche en individualités avec une énorme marge de progression. Cependant, comme l’a si bien souligné le défenseur Abdou Diallo dans les vestiaires après la victoire contre le Nzalang national, rien n’est encore fait. L’objectif c’est d’aller au bout. Les Étalons du Burkina Faso sont la prochaine cible et c’est déjà demain. Rester concentré et préserver les acquis d’un léger mieux noté depuis les 1/8 de final face au Cap-Vert.
Oui toute l’équipe et son coach ont été critiqués avec juste raison pour avoir mal joué au premier tour. Très mal du reste j’ajouterai. Et ce n’étaient pas des observations teintées d’envie, de méchanceté ou de jalousie comme l’intimaient la meute des patriotes irrédentistes. La critique objective en milieu sportif est nécessaire. Les attaques personnelles ne le sont pas.
Sans analyse critique des uns et des autres, surtout de la prestation d’ensemble d’un quelconque collectif et de ses individualités, les réajustements et corrections nécessaires ne suivront jamais. Pas besoin d’être un expert pour noter par exemple que Boulaye Dia au poste d’excentré droit n’est ni judicieux ni advenu. Pas besoin d’être un visionnaire pour remarquer que l’apport et le rendement de Gana Guèye qui peine depuis le début de ce tournoi est quasi inexistant. Aussi le fait d’aligner trois milieux défensifs au profil similaire ne favorise jamais une animation offensive fluide. Et c’est sur ce point qu’il faut noter et saluer la maturité, l’ouverture d’esprit du sélectionneur Aliou Cissé dans ce tournoi qui a fini par comprendre qu’accepter la critique ne peut que lui être bénéfique. Avec l’éclosion de Nampalys Mendy en position de sentinelle (du tout bon celui-là ), donner plus de responsabilités á Pape Gueye dans l’entre jeu, fixer Famara Diédhiou en avant-centre pivot et surtout jeter dans le bain un Bamba Dieng plein de culot et d’enthousiasme donne á cette équipe plus de verticalité et de solutions offensives. En attendant bien sûr l’introduction progressive d’un Pape Matar Sarr comme futur dépositaire de jeu.
Ce faisant, l’équipe devient moins rigide et prévisible, gagne en fluidité et en profondeur, ne dépends plus exclusivement des inspirations d’un Sadio Mané toujours surveillé du reste par les rideaux défensifs adverses, et se transforme en phase offensive en vague déferlante. Le danger venant de tout part.
Le football n’est pas une science exacte. Une équipe nationale sera toujours un patrimoine partagée par tous. Avec des opinions divergentes. Pour les experts et connaisseurs, les avis différeront sur un tel schéma ou choix tactique. Mais soyons sûrs et certains que tous les supporters sénégalais – les inconditionnels émotifs comme ceux qui critiquent lucidement- veulent tous la même chose: la gagne.
Bonne chance aux Lions face aux Étalons du Burkina Faso et de tout coeur avec eux.
Chronique 3éme mi-temps: Entre rigidité et fluidité (Par Sindo)
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