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« LE YOBEUL DE BAYE MBAYE », une nouvelle chronique pour étoffer l’offre éditoriale de « Sud quotidien ». Somme de réflexions sur l’actualité mais aussi sur des thèmes intemporels qui entretiennent le débat, «LE YOBEUL DE BAYE MBAYE», ou viatique de Baye Mbaye pour ce long voyage, participe de l’animation de notre journal, vecteur d’informations mais aussi plateforme démocratique.

Les stratèges en communication de Macky 1er sont dans la place. Ils viennent de faire faire à leur champion un ratage magistral (Mackystral) en donnant à « Jeune Afrique », l’hebdo panafricain des bords de Seine, propriété de la famille Ben Yahmed, la primeur de sa première grande sortie médiatique nationale et internationale. A peine élu, la France de Nicolas Sarkozy fut une de ces toutes premières destinations. Comme Senghor, Diouf, Wade avant lui, le premier président de la République né après les indépendances n’a pas dérogé à la règle qui érige en valeur absolue tout ce qui est étranger ou en viendrait.

Pourtant, l’homme n’avait pas manqué de rendre hommage à la presse nationale (d’abord) et internationale (ensuite) pour laisser espérer que, désormais, l’un des aspects de la rupture serait la primauté et la priorité au national. Apparemment, le vieux réflexe du (néo) colonisé a la vie dure et l’Etranger, la dent dure ! N’allez pas penser ostracisme, discrimination et autres formes toutes aussi détestables de xénophobie, d’exclusion. Macky ne mange pas de ce pain là, même s’il peut en mâchouiller quelques croûtons. Comment comprendre aussi son attitude et celle de ses proches face à la décision de la Cour d’appel ordonnant le retrait, pendant la campagne pour les législatives, de son image sur les affiches de la coalition Benno Bokk Yaakaar? Du premier magistrat du pays qui se veut le chantre d’une gouvernance vertueuse, on est en droit d’attendre mieux.

Sans doute pour faire bonne mesure, il parait qu’il va se prêter à un exercice communicationnel, à partir des paysages herbacés des maquis du Sud profond, rebelle et revêche. Le timing, le format, c’est-à-dire les circonstances de temps et de lieu, ainsi que le décor et les participants en font un plan « de com », de rattrapage – attrape-tout dont l’impact risque d’être contreproductif. Sauf peut-être pour les parieurs et boursicoteurs en attente de dividendes de la seconde alternance.

Après la cacophonie sur la durée du mandat alimentée par des proches parmi les proches, le refus de se plier à la décision de justice de faire enlever sa photo des affiches de la coalition Benno Bok YaKKAR, les manœuvres des cadres casamançais en faveur de Salif Sadio dont les faveurs ne lui sont pas acquis de prime abord, rien de tel qu’une communication du bord du gouffre (casamançais) pour rebondir sur les braises ardentes de l’irrédentisme ; Au nom de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale. L’arc de feu de notre sous-région voit son épicentre se déplacer de plus en plus et inclure la Sénégambie originelle englobant le Gaabu.

La tentation reste forte pour différentes factions du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) et leurs ramifications gambiennes et guinéennes (les deux Guinée) d’essayer de sortir de l’impasse, à la fois par la surenchère de la violence et des offres de négociation dont on peut douter de la sincérité. Ne serait-ce que pour une seule et unique raison : l’économie de guerre génère mille fois plus de ressources et de revenus que ne le feraient tous les programmes de développement et/ou de réinsertion/ réhabilitation de l’Etat central et de ses bailleurs de fonds. A l’instar d ’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), d’Ansardin, de Boko Haram ou du Mujao, filiales de la multinationale Islamique et des officines de trafic en tous genres (drogues, cigarettes, otages, etc) ayant leurs succursales, entrepôts et points d’appuis en Sénégambie historique, sans compter avec l’activisme de la Mauritanie d’Abdel Aziz, des forces souterraines ont investi notre espace. La décision de Macky Sall de faire du Sénégal un pays de la ligne de front antiterroriste – islamiste au Mali et en zone sahélo saharienne n’est pas pour arranger les choses.

D’autant que des relais amplificateurs du discours contre l’Etat laïque risquent de se payer la tribune des deux chambres du parlement après, celle, déjà conquise des médias, publics comme privés. Si Macky Sall veut la paix, on ne saurait trop lui recommander de (se) préparer à la guerre prolongée à l’intérieur comme à l’extérieur de son camp, mais aussi face aux apprentis sorciers et aux voisins du Sénégal qui constituent la première ligne de défense – et aussi d’attaque – et au cheval de Troie nommé Gambie. La guerre s’entend ici comme la capacité d’élaboration et de mise en œuvre de politiques efficaces et efficientes pour venir à bout des obstacles et défis à relever tant au plan interne qu’en matière de politique étrangère. Selon des informations récentes, Aqmi compterait dans ses rangs pas moins de 200 combattants sénégalais. Certains auraient été recrutés en Libye, parmi les candidats à l’émigration refoulés ou laissés en rade par le blocus européen au large de Lampedusa (Italie) et de Malte. D’autres ont trouvé refuge dans le mouvement islamique et dans des officines de sous-traitance pour échapper aux mêmes réalités que les enrôlés de Libye : la précarité et la misère.

Le contexte du conseil interministériel de demain et du conseil des ministres de jeudi est propice à la démagogie et à la surenchère qui sont à l’opposé de la démarche empruntée jusqu’ici par le chef de l’Etat. Il ne s’agit pas uniquement de la Casamance, même si celle-ci doit rester une priorité parmi les priorités. Sans exagérer, il s’agit davantage de l’indépendance du Sénégal, indépendance de décisions et d’actions s’entend, des valeurs fondatrices de la République et de l’égalité entre les différentes composantes de la nation dans leurs aspirations légitimes et particulières comme dans leur vivre ensemble à construire de manière délibérative. Il s’agit encore de la nécessaire déconstruction d’un système clientéliste et des pratiques et manœuvres des forces centrifuges et irrédentistes dans une sous région minée de l’intérieur et agressée de l’extérieur.

Macky Sall, à n’en pas douter, saura éviter les pièges des effets d’annonce, de la parole hâtive ou anticipée et du fait accompli que certains de ses proches dressent, consciemment ou inconsciemment sur son parcours initiatique de chef d’Etat promis à un destin de réformateur . Ces ‘’déformateurs » membres du gouvernement et de son entourage l’ont déjà embarqué sur une piste glissante avec cette hérésie d’un statut spécial pour la cité religieuse de Touba qui n’en demande pas tant. En effet, ce foyer ardent de rayonnement de la Mouridiyah jouit déjà du statut spécial de son fondateur, le vénérable et vénéré Cheikh Ahmadou Bamba.

Ce qui est par contre spécial, c’est que Touba, considérée comme la deuxième ville du Sénégal, abritant au bas mot un million d’âmes, a encore le statut de communauté …rurale. Ce dont Touba a grandement besoin, c’est d’abord des équipements collectifs, d’assainissement, de voirie urbaine, de tout à l’égout et de branchements à l’eau potable. Bref, Touba a besoin de tout ce qui fait une grande métropole religieuse dont la population double en certaines occasions, comme le Magal, par exemple. Cette question de statut spécial risque d’être une boîte de Pandore dont ne manqueraient pas de tirer arguments d’autres cités religieuses ou encore des régions périphériques. Et qui pourrait donner légitimité à des revendications autonomistes et / ou irrédentistes comme c’est le cas en Casamance.

Macky Sall a donc du pain sur la planche, c’est peu dire. La génération des Senghor, Lamine Gueye, Mamadou Dia, Valdiodio Ndiaye, Amadou Makhtar MBow, Assane Seck, Majmouth Diop, Abdoulaye Ly, pour n’en citer que les plus emblématiques, ont livré, ensemble et séparément et même parfois camp contre camp, les premières batailles pour l’indépendance, survenue en 1960. Mamadou Dia et son groupe sentant la première indépendance trahie, ont engagé la deuxième bataille relayés par les soixante-huitards, le mouvement national démocratique avec les Cheikh Anta Diop et un certain Abdoulaye Wade, flanqué des Dansokho, Landing, Bathily et de dissidents et transfuges (Niass et consorts). Aujourd’hui, l’histoire bégaie. La troisième guerre d’Indépendance s’avère des plus complexes et des plus périlleuses, tant les temps sont devenus plus compliqués, les adversaires pleins de ressources et imprévisibles. Gardez-moi de mes amis, les anciens comme les nouveaux.

Baye Mbaye

1 COMMENTAIRE

  1. Lettre ouverte au Premier ministre, Abdoul Mbaye
    | 2012-06-03 | 14:29
    Monsieur Abdoul Mbaye,
    Ancien Administrateur Directeur Général de la Banque Sénégalo-Tunisienne,
    Je vous invite à un face à face devant un tribunal populaire pour parler de notre différend qui nous oppose depuis quatorze ans afin d’éclairer le peuple sénégalais seul souverain. Je dois préciser dés à présent que je ne m’adresse pas au Premier Ministre du Sénégal mais au citoyen qui m’a spolié avec la complicité des « K’ Boys » (Kéba Boys) qui vous ont toujours soutenu. Vous n’avez jamais perdu définitivement un procès. Au cours de cette confrontation nous pourrons aborder les points ci dessous :
    1-L’assainissement de la BST par l’Etat du Sénégal en procédant à une titrisation des créances douteuses pour un montant de 1milliard 2oo de FCFA opération confiée à la SNR.
    2-Le renflouement de la banque à hauteur de 1milliard de FCFA.
    3-L’affectation à la BST de 700millionsde FCFA don de Taiwan à l’Etat du Sénégal pour la promotion des PME/PMI.
    Après cette opération appelée « accordéon », la BST avait été cédée à votre société « SENINVEST » au franc symbolique sans appel d’offres. Mr Alioune SOW principal actionnaire de cette société s’était retiré à cause de votre méthode peu orthodoxe de manager la banque. Je salue le professionnalisme et le sérieux de Mr Alioune SOW Administrateur Directeur Général de la CSE et son fils Yérim SOW. Ils font la fierté de leur pays et de L’Afrique.
    4-Nous verrons aussi quelle est la plus-value que vous avez apportée pour pouvoir vendre la BST à la Banque marocaine Attijafari à 4milliards de FCFA et vous confirmerez que vous avez utilisé cette somme pour effectuer une spéculation financière en investissant dans les mines d’or à SABODOLA. Cet argent appartient à l’Etat du Sénégal. Ceci doit être audité.
    S’agissant du différend qui nous oppose, je mettrai l’accent sur l’arrêt de la chambre d’accusation qui avait confirmé l’ordonnance du doyen des juges relative à l’inscription hypothécaire de 70millions de FCFA en ma faveur sur le TF de la villa « Oceane » avec une interdiction de vendre jusqu’à la décision finale de la Cour de cassation.
    Constat : Quand la BICIS faisait inscrire son prêt à Youssou Ndour de 232 millions de FCFA à la conservation foncière, l’hypothèque en ma faveur était toujours là donc la BST et la BICIS n’avaient pas respecté la décision de justice. Aucune décision de justice n’a été prise pour radier l’hypothèque de cette maison qui avait été cédée à Youssou Ndour avant l’arrêt de la cour de cassation. Pourquoi ? That’s the question…
    Quant à Mr Amadou Kane Ministre des Finances, je suis désolé, ulcéré de le voir impliqué dans cette affaire compte tenu des liens qui m’unissent à ses parents son père Mr Daha, son oncle Cheikh Amidou Kane et surtout son grand père Président Aboubakrine Kane à qui j’avais invité à visiter cette maison source du litige.
    Je ne demande aucune condescendance encore moins la pitié, ce petit fils de la Grande royale doit savoir que les Lambeyes du Baol ont aussi le sens de l’honneur, de la dignité et du refus de domination comme chez les Diallobés.
    «Ha yesso ko lawalé. Halataké sékataké diraké diome bagui diabata diom khaliss yida». Comme disent les Alpular
    Signé : Papa Ndiamé Sène Ancien députe

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