Cinquantenaire du 1e Festival mondial des arts nègres de 1966

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Le Musée Senghor de Fann a abrité ce mercredi 04 mai 2016 un banquet culturel de qualité dans le cadre de la Commémoration du cinquantenaire du 1e Festival mondial des arts nègres de 1966

Tafsir Ndické DIEYE Pour Xalima.com

Le Musée Senghor de Fann a abrité ce mercredi un banquet culturel de qualité. En effet, de nombreuses personnalités du monde des arts, de la culture et de la presse ont convergé, cet après- midi du 04 mai, à l’ancienne maison du Poète Présent Léopold Sédar Senghor pour écouter, dans le cadre de la Commémoration du cinquantenaire du Premier Festival Mondial des Arts Nègres, le poète senghorien, ancien Conseiller du Président Abdou Diouf à l’ Organisation Internationale de la Francophonie, et actuel Directeur général de la Fondation belge George Arthur Forrest. Étaient de la partie, entre autres,  : la Conservatrice du Musée Senghor, Madame Mariam Mbengue Ndoye, les Professeurs Cyr Descamps, Abdoulaye Élimane Kane, Hadja Mai Niang, Messieurs Ibou Diouf, artiste-peintre, le Président de l’Association des Ecrivains du Sénégal, Monsieur Alioune Badara Bèye, Bouna Sémou Diouf, Djibril Diadji Gaye, Colonel Momar Guèye, Charles Elie-Moreau, Amadou Lamine Sall, le Conseiller du Premier Ministre, Monsieur Lamine Sambe, Monsieur Mamoudou Ibra Kane journaliste et, évidemment, bien des membres de la Communauté Africaine de Culture, au nombre desquels le Doyen Cheikh Hamidou Kane.

L’acte inaugural de ce rendez-vous culturel porta la signature de la poétesse sénégalaise Fatou Yelly Wardini. Sur fond de cette mélodie particulière dont seule la Kora a le secret, elle gratifia le public de beaux textes dits avec un talent consommé. Dans son mot de bienvenue, Mariam Mbengue Ndoye se dit honorer d’accueillir un public aussi relevé. « Mon plaisir est d’autant plus grand », poursuivra-t-elle, « que j’ai encore une fois l’opportunité de puiser dans la sagesse et le savoir du Doyen Cheikh Hamidou Kane ». Saluant l’initiative de la CACSEN, elle insistera sur la nécessité de marquer d’une pierre blanche les événements marquants de notre pays, surtout quand ils ont une portée universelle comme l’a été le Premier Festival Mondial des Arts Nègres de 1966.

Prenant la parole à sa suite, Monsieur Alpha Amadou Sy, en sa qualité de Président de la section sénégalaise de la Communauté Africaine de Culture, soulignera que cette rencontre du 04 mai s’inscrit dans cette logique de la symbolique initiée par sa structure.   Ainsi, rappellera-t-il, le lancement de la Commémoration du cinquantenaire a eu lieu au mois d’avril dans l’enceinte du Théâtre National Daniel Sorano qui, renvoie, à la fois, à la symbolique de la période durant laquelle le Festivals de 1966 a été organisée,  et à l’un des sites qui a abrité des manifestations majeures de ce dit Festival. A cet instant précis, poursuivra – -t-il, la symbolique est de trois ordres. C’est, d’abord, ce lieu d’accueil qu’est cette mythique maison de Senghor dont nous reparlerons, tout à l’heure, des voix plus autorisées. Autre symbolique, c’est aussi le profil de Madame la Conservatrice du Musée par ailleurs une des figures de proue de la littérature sénégalaise, voire africaine.

Ecrivaine de talents, elle constitue, avec toute une génération de romanciers, d’essayistes et de poètes, de fiers et talentueux héritiers des aînés. Par leur production de qualité ils ont, sans doute fini de convaincre que le rayonnement culturel du Sénégal ne saurait se conjuguer uniquement au passé ! Enfin, autre symbolique de cette générosité héritée de nos honorables devanciers, cet acte de Hamidou Sall qui a eu l’humilité de venir se joindre à la CACSEN pour rester utile à la culture, au pays et à l’Afrique. Il terminera son propos en informant que Hamidou Sall allait proposer une lecture, sa lecture du 1er Festival mondial des Arts Nègres.

Saisissant la balle au bond, le poète senghorien s’évertuera à mettre en évidence toute cette dynamique dont l’organisation du Festival mondial sera le couronnement. Renouant cette histoire, un pan après l’autre, il montrera comment Senghor, absent, pour des raisons politiques, du 2ème Congrès des Ecrivains et Artistes Noirs a réussi à s’approprier du projet d’Alioune Diop, passé comme une des recommandations-phares de ces secondes Assises tenues à Rome.

Après avoir retenu ce qui lui semblait la bonne date, il a déroulé minutieusement un programme judicieusement exécuté, c’est-à-dire « avec l’esprit d’organisation et de méthode ». Étant donné qu’il n y avait pratiquement comme produits artistiques « modernes » que les sous-verres, le Poète président s’est attelé à former des Sénégalais qui contribueront à la promotion de l’art nègre. C’est ainsi qu’il créera la section des Beaux- Arts, qui débouchera sur la fameuse « Ecole de Dakar ».

Au plan des infrastructures, Senghor comptera, à son actif, plusieurs sites dont l’hôtel Ngor Diarama et le mythique Théâtre National Daniel Sorano. Pour le programme à proprement parler, pratiquement chaque site   a eu à abriter des séances de musique et de danses, attestant du caractère populaire de ces manifestations. Charriant une émotion apparemment difficile à contenir, Hamidou Sall rappellera ce talent extraordinaire avec lequel Duke Ellington fera couler « les sanglots du jazz orphelin ». Et que dire de la prestation de la Troupe du Toucan ? De l’extase d’Aimé Césaire devant cette prestation extraordinaire de Douta dans le rôle du Roi Christophe ? Et enfin il fera observer la qualité des débats, à l’occasion du colloque international sur la Fonction et la signification de l’Art Nègre du 30 mars au 07 avril. Pour résumé cette histoire déroulée sous le modèle du conte sur toile de fond de la Kora il convoquera ces célèbres propos du très pertinent ministre des Affaires Culturelles du Général De Gaulle : «  Nous voici donc dans l’histoire. Pour la première fois, un chef d’État prend en ses mains périssables le destin spirituel d’un continent. Jamais il n’était arrivé, ni en Europe, ni en Asie, ni en Amérique, qu’un chef d’État dise de l’avenir de l’esprit : nous allons, ensemble, tenter de le fixer. »

Pour compléter cette conférence scénarisée, Il était une fois le 1er Festival mondial des Arts Nègres, le public attentif a eu le plaisir d’écouter Ibou Diouf, l’artiste-peinte qui a conçu l’affiche du Festival, objet de la commémoration, Alioune Badara Bèye, Président de l’Association des Ecrivains du Sénégal et surtout le Doyen Cheikh Hamidou Kane.

Ce dernier insistera sur le fait qu’il n’avait pas participé à ce Festival. La raison en était qu’il avait quitté le Sénégal au lendemain de la fameuse crise de 1962, ayant opposé Senghor et Mamadou Dia. Si celui-ci, a eu tort d’empêcher les députés de se réunir, Senghor, non plus, n’aurait pas dû emprisonner son camarade de parti. Il n’est rentré au Sénégal que deux années après la libération de Dia qui a eu lieu en 1974. Cependant, il insistera particulièrement sur son admiration pour Senghor pour ses qualités de poète, philosophe et homme d’Etat.

Ce fut véritablement un moment non seulement émouvant mais fort instructif : Cheikh Hamidou Kane a livré, de vive voix, sa version du crash entre deux « caïmans » non sans mettre en exergue les qualités de l’un et de l’autre. En terminant, il s’est dit rassuré par ce programme de la CACSEN car ses activités témoignent de l’existence d’hommes de culture qui assurent les passerelles entre les anciens et les générations actuelles. Il a exhorté les intellectuels et homme de culture à continuer à faire preuve de détermination, afin de surmonter tous les obstacles qui pourraient les empêcher d’atteindre leurs objectifs !

La rencontre a pris fin à 19 heures autour d’un verre de l’amitié.

 

 

 

 

 

 

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