Après la quinzaine de morts qui a ponctué la campagne électorale du 1er tour et les murs des édifices publics et des maisons tapissés du slogan-programme : « Wade dégage », nombre de Sénégalais rêvent désormais d’un pays avec des institutions stables et non malmenées par un néo-entraîneur (le président a l’habitude de se comparer à un entraîneur de football) qui n’est soumis à aucune règle. Faisant et défaisant son gouvernement jusqu’à l’écœurement, tripatouillant la constitution en la mettant au service exclusif d’intérêts égoïstes et partisans. Porté par une insatiable boulimie foncière et par une irrépressible prétention de faire barrage au temps qui passe, le chef de l’Etat sortant est à la merci d’une aveuglante pulsion d’éternité. Il fait semblant d’oublier qu’il n’est qu’un moment, un passage sur terre. Cette prise de conscience lui aurait certainement permis de comprendre qu’il n’est nullement tenu d’achever ses projets. A ignorer la continuité de l’Etat, Wade s’est laissé prendre dans la nasse des pratiques antidémocratiques de celui qui sait tout et décide de tout.
Aussi, est-il attendu de la prochaine mandature qu’elle mette en application les conclusions des Assises nationales, en tempérant notamment le présidentialisme tentaculaire et outrancier si prompt à doter nos dirigeants de pouvoirs exorbitants. De même, serait-il question de rationaliser les dépenses publiques en mettant l’accent sur les priorités relatives aux besoins pressants des populations : Se nourrir, se soigner, s’éduquer. Aucun état de grâce ne sera donc accordé au prochain président. Placé sous haute surveillance citoyenne, il est tenu de ne pas refaire le coup du : « Maintenant nos problèmes d’argent sont terminés », organisant du même coup son magistère autour d’une posture fondatrice qui ouvre la porte à toutes les formes de prévarication.
12 ans après avoir levé leurs bras au ciel pour confirmer au « Pape du Sopi » d’antan qu’ils étaient sous l’étreinte du chômage, les jeunes d’alors ont certainement à cœur d’épargner leurs petits frères et sœurs de leurs désillusions. Ils ne sont même plus impressionnés par le président de la République atterrissant à bord de son avion de commandement sur le tarmac de l’aéroport inachevé de Diass. Instruits par moult scandales, ils se rendent compte que le goudron libéral nourrit plus ses concepteurs qu’il ne les nourrit. Aussi, n’est-il plus question de se laisser meubler la tête de chimères mais d’inverser les choses. Ils réclament d’avoir du pain et du boulot comme on le leur avait promis en mars 2000, à l’entame de la première alternance politique.
La question est donc toute simple : Comment un vieillard de 86 ans ayant son avenir derrière lui peut-il incarner l’espérance d’une population majoritairement composée de jeunes ?
Aussi, faudrait-il avoir à l’esprit que si tous les candidats du M 23 ont apporté leur soutien à Macky Sall, cela ne saurait suffire pour achever le mammouth Imbu de lui même, se croyant le meilleur d’entre tous, Me Wade ne se laissera pas abattre sans résistance. Tous les moyens en sa possession seront utilisés sans état d’âme : achat de conscience, instrumentalisation de la religion avec la sollicitation de ndiguëls périphériques, mise en avant de l’épouvantail ethnique et tutti quanti. Déjà la télévision nationale est réquisitionnée au service du candidat quitte à faire preuve d’irresponsabilité.
En agitant le spectre ethnique et religieux, Wade montre qu’il est peu au fait des mutations qui travaillent la société sénégalaise. La religion tout autant que l’ethnie y sont constitutives de pôles identitaires éclatés. Selon les démarches à entreprendre, ce sont les réseaux communautaires, professionnels ou confessionnels qui seront sollicités.
N’est donc pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. C’est pourquoi tous les leaders doivent se persuader que les jeux sont loin d’être faits. Qu’une élection n’est jamais gagnée d’avance. Il s’agit de mouiller le maillot, de battre campagne ensemble, de verrouiller les velléités de fraudes, d’avoir en ligne de mire une exigence fondamentale : servir le Sénégal et non se servir. Afin que les sacrifices consentis ne soient pas vains, les Sénégalais ne veulent plus que soit confisqué le pouvoir qu’ils ont délégué au président de la République. Ils ont conscience de l’avoir porté à ce niveau par leurs bulletins de vote et d’avoir mis à sa disposition des ressources publiques provenant grandement de leurs impôts et autres taxes.
D’où l’importance de parachever le travail amorcé depuis le 23 juin 2011 en contribuant le 25 mars prochain à la mise à la retraite du chef de l’Etat. Ce ne sera que repos bien mérité pour cet adepte du « wakh wakhète » qui s’est signalé de triste manière en décrédibilisant la parole présidentielle en même temps qu’il nourrissait le rêve fou d’une dévolution dynastique du pouvoir. Voilà une condition nécessaire pour réinjecter de l’éthique dans le corps social sénégalais, gage de tout renouveau démocratique.
Vieux SAVANE
lagazette.sn
Wade doit dégagé et le peuple est derrier Macky.
TRES BIEN DIT SAVANE!
LES MOTS D’ORDRE DOIVENT ETRE VIGILANCE ET DETERMINATION CAR LE PEUPLE EST EN GUERRE CONTRE UN CAMPS QUI EST A L’IMAGE DE SON LEADER QUI EST SANS VALEURS NI MORALE!
RESTER VIGILANT ET DETERMINE JUSQU’A LA VICTOIRE FINALE!
ET BETHIO ET WADE ET LEURS OUILLES NE NOUS ARRETERONT PAS!
LA VOLONTE DU PEUPLE TRIOMPHERA INSHA ALLAH!
VIVE LE SENEGAL LIBRE, DIGNE ET DEMOCRATIQUE!