spot_img

Commentaire. Par ici, « garçon »…

Date:

Par ici, « garçon »…

L’image vaut tous les mots et maux de la déchéance. Laurent Gbagbo, regard hagard, se torchant le visage et les aisselles avec une serviette. Le tableau peint avec une belle subtilité médiatique par une chaîne de télévision favorable à Alassane Ouattara renvoie à la nudité qui caractérise les tyrans lors de leur chute. Nudité, car déshabillé de leur pouvoir, élixir dangereux pour lequel ils ont pactisé avec le mal en lettres de sang. Saddam avait sa barbe à la Marx, Gbagbo sa serviette. L’un s’était caché dans un trou, l’autre dans un bunker. Ils ont tous les deux retrouvé l’air libre par la petite porte de l’Histoire. L’un finira pendu au bout d’une corde, l’autre va faire face à un long procès avec des chefs d’accusation à la pelle.

Ceux qui ont entendu Gbagbo hier lancer un appel pour la fin des hostilités ont intercepté la sonorité des perdants. Pour quelqu’un qui avait été persuadé par son épouse d’être choisi par Dieu, Gbagbo s’est réveillé tard après avoir baigné tôt dans cette illusion inculquée par une femme fatale et fataliste. Tel celui du scorpion, le dard de Simone a longtemps plané sur la Côte d’Ivoire. Il arrive souvent que le diable fasse croire à ceux qu’il anime qu’ils sont du bon côté. Simone en est le symbole ivoirien.

Hier encore, les images de « maman » en pleine prière après son arrestation renseignent du mal dominant qui habite cette femme de sang. Des escadrons de la mort au meurtre de Guy André Kieffer en passant par le refus de son époux de se rendre, Simone aura démontré toute son influence sur son « Laurent ». Jusqu’au bout. Mais que pouvait le « garçon » contre la volonté populaire et la Communauté internationale ? Si être « garçon » c’est terroriser tout un peuple, piéger un pays qui avait tout, créer des concepts ethniques grégaires, penser à une monnaie parallèle au Cfa, plagier le diable…, le « boulanger » n’avait qu’à ne plus être garçon.

Sans farine, ni boulangerie, son pain a été vomi par les Ivoiriens. Et comble de l’ironie, c’est à la « République du Golf » que « Laurent » est emprisonné, avec ses « sous-dictateurs », dont Charles Blé Goudé magnifique portrait de l’arriviste sous nos tropiques. « Un dictateur n’est qu’une fiction. Son pouvoir se dissémine en réalité entre de nombreux sous-dictateurs anonymes et irresponsables, dont la tyrannie et la corruption deviennent bientôt insupportables », enseignait Gustave Le Bon.

Insupportables étaient devenus Gbagbo et son clan. Ils ignoraient une vérité simple comme la révolte : tout finit. Et autant on monte, on finit toujours par…des cendres, à défaut de descendre. Ils sont descendus de l’escalier, la tête en avant. Une leçon ivoirienne pour tous ces dirigeants qui se croient maîtres et non serviteurs du peuple qui les a élus. Il n’est pas besoin de parcourir Montesquieu pour comprendre qu’un peuple finit toujours par reprendre ce qui lui est pris. Il était une fois Tandja. Il était une fois encore Ben Ali et Leila. Il était une fois de plus un « garçon » et sa « maman » délestée d’une partie de sa chevelure lors de son arrestation. A graver sur les ruines de la Résidence présidentielle de Cocody…

CMG

lasquotidien.info

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Géorgie : Mikhaïl Kavelachvili, un ancien footballeur international propulsé à la présidence d’un pays en pleine crise

XALIMANEWS-Ancien footballeur vedette de la Géorgie, Mikhaïl Kavelachvili a...

Corée du Sud : le Parlement destitue le président Yoon Suk-yeol

XALIMANEWS-Le Parlement sud-coréen a adopté samedi une motion de...

Amadou Ba: “Nous nous indignons avec force de la révocation injuste de Barthélémy Dias de son mandat de maire de la ville de Dakar…”

 XALIMANEWS: «Au lendemain des élections législatives, La Nouvelle Responsabilité...