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Communauté rurale de Sangalkam: les populations empêchent la cérémonie de passation de service

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Le président de la Communauté rurale (Pcr) de Sangalkam, M. Omar Gueye a refusé de procéder ce vendredi à la passation de service entre son équipe élue et la Délégation spéciale mise en place par les autorités de tutelle. De passation de service ce vendredi 27 mai, à Sangalkam, comme le souhaitait le ministère chargé de la Décentralisation et des Collectivités locales, il n’y en a eu point.

 

10h. Devant l’Hôtel communautaire de Sangalkam, ce vendredi 27 avril. Quatre voitures de types L 200 avec pas moins de dix gendarmes dans chacune d’elle, renforcées par un bus de la gendarmerie contenant plus d’une trentaine d’éléments. Ils sont tranquillement assis dans leurs voitures devant l’hôtel communautaire.

D’autres hommes jalonnent au même moment le long de ce bâtiment et l’entrée principale. Juste derrière la ligne formée par les hommes en bleu, des populations venues riposter contre l’installation d’une délégation spéciale.

En effet, c’est ce vendredi qu’est prévue l’installation de la Délégation spéciale mise en place par les autorités pour supplanter l’équipe de la Communauté rurale légitimement élue par les populations au soir des élections locales du 19 mars 2009. Loin d’abdiquer et décidées à en découdre avec quiconque bravera l’expression de leur suffrage, les populations sont sorties en masse.

Hommes et femmes, de tout âge, ont ainsi investi le siège du conseil rural de Sangalkam. Ils viennent soutenir leur Pcr.

C’est à 11H30 minutes que les choses commencent à dégénérer. Les hommes en bleu ont demandé aux populations de déguerpir, de sortir de l’enceinte de l’Hôtel communautaire. Débutent alors les hostilités.

L’épreuve de force s’impose. Les gendarmes n’hésitent pas à utiliser matraques électriques, bombes lacrymogènes pour disperser la foule. Ils y parviennent, mais difficilement.

Car, une véritable intifada s’opère sur les lieux. Sur place, on assiste à des scènes de jets de pierres et d’évanouissements. Les cris et insultes fusent de partout, se mélangeant aux bruits des bombes lacrymogènes.

A l’intérieur du bâtiment, où se trouvent le Pcr avec des membres de son équipe et quelques gendarmes, la tension jusque là bien gérée monte d’un cran.

« Vous ne pouvez rien nous imposer », martèle Ngagne Diop, premier vice président du Conseil rural habillé tout en noir. Il tente de sortir dans la cour pour montrer son dégoût et mettre fin au désordre. Niet, lui disent les hommes en bleu. Qui n’hésitent pas à le malmener pour le dissuader.

Il finira par abdiquer et regagner le bâtiment principal ou se trouve Oumar Gueye. Ce dernier apparemment serein tente tant bien que mal de calmer ses hommes.

C’est à 12H 02 minutes qu’un semblant d’ordre a permis au préfet de Rufisque et les membres de la Délégation spéciale de rejoindre la salle de réunion du Pcr.

Faisant face à un barrage des gendarmes sur près de 800 mètres des deux côtés de la route principale, les populations scandent «  beugouniou, beugouniou » (on ne veut pas). Ce, au moment où le préfet est en train de traverser la route principale pour regagner l’Hôtel communautaire faisant face à la sous-préfecture.

La sous-préfecture est elle-même sous haute surveillance. Deux gendarmes y montent la garde sur la terrasse et n’hésitent à retourner les pierres qui les sont balancées en direction des manifestants.

 » J’ai demandé au préfet et au sous préfet de venir dans mon bureau pour un entretien en privé et ils ont dit qu’ils ne peuvent pas le faire sans leur délégation« , a informé Omar Gueye président du Conseil rural de Sangalkam à sa sortie de l’Hôtel communautaire où doit se tenir la passation de service avec délégation spéciale dirigée par le sociologue Ali Khoudia Diaw.

 » Je pars pour éviter les affrontements et confrontations qui seront au préjudice de la population » , a déclaré le désormais ex-président du conseil rural de Sangalkam.

Il ne manque toutefois pas de préciser qu’il n’y a pas eu de passation de service.« Rien ne s’est fait suivant la loi. L’arrêté discutant de ce décret, je l’ai reçu aujourd’hui à 9h42mn, alors que la passation était prévue à 10h. Dans ces conditions, il ne peut y avoir passation de service ».

Encore que, pour lui et ses hommes « le travail continue ainsi que le combat pour que la justice triomphe ». En effet, le décret portant création de la commune de Sangalkam a été attaqué auprès de la Chambre administrative de la Cour suprême.

Après cette déclaration, Omar Gueye finira par regagner aux environs de 13 heures, son domicile. Sur les lieux, les échauffourées se poursuivront pendant au moins 30 minutes, après son départ.

nettali.net

 

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