Depuis quelques semaines force est de constater que la tension politique ne cesse de monter, alors que l’on s’achemine vers des élections législatives, tous les feux sont au rouge. Ainsi, la parole est donnée à des citoyens afin qu’ils puissent exprimer leur avis vis-à-vis du contexte politico-social.
L’heure est grave affirment les sénégalais qui nous ont exprimé leurs préoccupations. En effet, Khalil Gueye étudiant en pharmacie indique « le contexte est très tendu et les acteurs ne font rien pour apaiser la situation , on est en face d’une bombe à retardement qui doit être désamorcée avant qu’on ne soit confronté à une situation pire que celle de mars 2021 ». Pour lui, « les politiciens doivent vraiment essayer d’apaiser le climat politique pour prétendre à un apaisement social », monsieur Gueye souhaite que pouvoir comme opposition se fassent des concessions pour l’intérêt du peuple « le pouvoir doit laisser les gens faire tranquillement leur marche et éviter l’injustice. Quant aux membres de l’opposition, ils doivent diminuer la virulence dans leurs discours ».
L’étudiant ne cache pas son inquiétude. « Je suis plus qu’inquiet de la situation ». Car selon lui, « vue le déroulement des événements, la violence monte en crescendo et si ce n’est pas désamorcée, on risque d’assister à un nouveau mars 2021 » voir plus « virulent » .
D’ailleurs, c’est ce même sentiment d’inquiétude qui anime Mme Yolande Camara membre du mouvement Luttons Contre l’Indiscipline au Sénégal ( (LCIS). Elle affirme ainsi, «je suis inquiète car n’oublions pas qu’en mars 2021 , cette révolte a value la vie à 14 personnes. Elle poursuit , « cette révolte qui aura lieu, si l’opposition brave l’interdiction du préfet peut faire autant de victimes que les événements de mars 2021 ».
Mme Yolande de rappeler que « le contexte politique et social du pays est assez tendu car chaque classe vit d’énormes difficultés. La population peine à s’épanouir avec l’augmentation exorbitante des denrées de premières nécessité. A cela s’ajoute L’insécurité permanente qui règne dans tout le territoire et un système de santé défectueux ». D’après elle « c’est la raison pour laquelle les jeunes trouvent la politique comme un moyen de régler tous ces maux ».
De son côté, Mbaye Séne, commerçant estime, « opposition comme pouvoir doivent appeler à la paix parce que les populations sont fatiguées. On est très inquiet de la situation parce que nous ne connaissions pas cela, et ce pays ne mérite pas ça ».
Mbaye de continuer, « que le gouvernement arrête ce qu’il fait car il ne peut être maître de tout dans ce pays. Ce n’est pas ainsi qu’un pays marche. Mais aussi l’opposition doit faire ses revendications dans la discipline et la paix ».
Le commerçant rappelle que « les manifestations ne doivent pas être interdites parce qu’elles sont primordiales pour une démocratie ». Il précise » par contre, manifester ne veut pas dire brûler le pays et détruire ou saccager les biens publics et privés. Nous qui sommes au marché, avons plein droit de manifester mais sans causer du tort à personne ».
« Ce que les politiciens font est un manque de respect aux chefs religieux aussi bien du côté du pouvoir que celui de l’opposition. Les sénégalais sont fatigués et leurs préoccupations est de pouvoir s’assurer la dépense quotidienne que de chercher à brûler ce pays », ajoute Séne. Avant de demander « aux autorités de laisser l’opposition faire sa marche dans la paix et qu’elle soit encadrée pour que les élections se fassent dans les règles de l’art ».
« Je suis très inquiet de la situation car les événements de mars sont récents », conclut-il.
Entre peur et inquiétude, les sénégalais vivent des moments difficiles alliant crise politique et économique. L’heure est grave pour certains et ils appellent à la raison aux politiques pour que la paix règne dans ce pays.
Cheikh Ousmane Diallo