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Contre la diffusion d’invectives et propos grossiers – Le CNRA met en garde certains médias

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Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) recommande aux médias audiovisuels de veiller à ne pas servir de tribune à la profération d’invectives et propos grossiers pouvant porter atteinte à l’honneur, à la respectabilité et à la dignité des personnes et de s’abstenir de relayer des propos ou attitudes susceptibles de porter atteinte à la cohésion sociale et à la stabilité du pays. A travers son deuxième avis trimestriel couvrant la période du 1er avril au 30 juin 2016, le régulateur a constaté et répertorié de nombreux dysfonctionnements et dérapages dans les émissions de radio et de télévision.

Durant la période du 1er avril au 30 juin 2016, le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), a relevé des dysfonctionnements et manquements qui constituent une violation des dispositions des textes législatifs, réglementaires et des cahiers des charges en vigueur au Sénégal dans le domaine de l’audiovisuel. Face à de tels manquements, le CNRA, dans son deuxième avis trimestriel (Avril, mai, juin 2016) rendu public hier, jeudi 4 août, recommande aux radios et télévisions de «veiller au respect des dispositions de la loi n°2006-04 du 04 janvier 2006  et des stipulations des cahiers des charges applicables au titulaire d’une autorisation de diffusion de programme audiovisuel notamment celles relatives: à  la  protection  des  mineurs, dans les contenus des programmes audiovisuels ; au respect de la dignité humaine; à la signalétique jeunesse et à la classification des programmes, en accordant une attention particulière au choix des images diffusées à l’antenne»

Le régulateur invite ces médias à se conformer aux principes qui régissent la promotion des produits, marchandises et marques dans les programmes audiovisuels. La publicité, le parrainage, le sponsoring relèvent de régimes juridiques différents qui en  précisent la place dans les grilles de programmes des radios et télévisions. De même, les messages  publicitaires doivent être clairement annoncés comme tels.  Cette obligation résulte des dispositions de l’article 11 de la loi n°83-20 du 28 janvier 1983 relative à la publicité selon lesquelles «la publicité doit pouvoir être clairement distinguée comme telle, quels que soient sa forme et le support utilisé. Lorsqu’elle est diffusée dans des médias qui comportent des messages rédactionnels, la publicité doit être présentée de telle sorte que le consommateur puisse la distinguer facilement de ces messages».

Le CNRA, toujours dans ces recommandations, enjoint également ces organes audiovisuels, , de «veiller à ne pas servir de tribune à la profération d’invectives et propos grossiers pouvant porter atteinte à l’honneur, à la respectabilité et à la dignité des personnes. Certains dérapages dans les émissions de radio et de télévision exposent tant leurs auteurs à des poursuites judiciaires que  les éditeurs qui offrent ces tribunes sans s’entourer  des précautions nécessaires. A cet égard, les nombreuses rediffusions constituent un facteur particulièrement aggravant. Les animateurs de ces émissions sont invités à ne pas céder à la surenchère, ni à encourager certaines dérives verbales». Aussi doivent-ils «s’abstenir de relayer des propos ou attitudes susceptibles de porter atteinte à la cohésion sociale et à la stabilité du pays».

LES DYSFONCTIONNEMENTS CONSTATES ET REPERTORIES

Les violations constatées et répertoriées dans l’avis du CNRA proviennent d’un échantillonnage des activités de monitoring des services du régulateur. Elles ont trait à «l’absence de la signalétique ou une mauvaise interprétation de son usage, en violation des stipulations des  cahiers des charges relatives aux catégories d’émissions, aux heures de diffusion, à l’avertissement préalable du public avant la diffusion d’images pouvant heurter sa sensibilité».

Il s’y ajoute «la récurrence de la publicité et de la propagande, particulièrement par les présentateurs sur les chaînes de télévision, en violation manifeste de la règlementation en vigueur et à la diffusion d’émissions de téléachat, de reportage commerciale en violation des principes qui les régissent». Les autres dysfonctionnements notés sont: «l’exposition des téléspectateurs et des auditeurs, particulièrement du jeune public, à certains programmes qui se caractérisent par l’utilisation d’un langage grossier et outrancier» et «l’amplification de propos ou d’attitudes de nature à entraîner des comportements violents et/ou débordements au préjudice de paisibles citoyens».

Sud Quotidien

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