La lutte sénégalaise force les portes de l’actualité. Le champion Yahya Diop ‘’Yékini’’ se dit d’attaque pour son combat, du 4 avril prochain, contre Mohamed Ndao ‘’Tyson’’ : ‘’Si Tyson n’attaque pas, je charge’’ (Walf Sports), ‘’Si Tyson ne vient pas, j’irai le chercher (Walf Grand-place) et ‘’Dina kharou guir gagner’’ (Sunu Lamb).
APS/xaliamsn.com
YEKINI SUR SON COMBAT CONTRE TYSON
« Une seule chose m’intéresse : gagner comme d’habitude »
Enfin, Yékini parle ! Et c’est pour dire qu’il est « prêt à gagner » son combat du 4 avril contre Tyson, comme il a eu à gagner ses confrontations précédentes. Toutefois, le leader de l’écurie « Ndakaru » se garde de faire dans l’excès de confiance, surtout que son adversaire, « un grand champion », semble « être en forme ». Par rapport à sa préparation aux Etats-Unis, Yakhya Diop indique que c’est une habitude qu’il a prise depuis 7 ans et que même s’il ne se déplace pas, il envoie toujours la cassette de l’adversaire, pour étude, à ses collaborateurs américains.
C’est à 17h 30 que Yékini est arrivé à son antre, dans une rutilante Mercedes conduite par son poulain Yékini Junior. Très vite, il rejoint le groupe d’une quarantaine de jeunes lutteurs déjà en échauffement. Cinq minutes après, alors qu’il commençait à suer, le chef de file de l’écurie, déjà dans le bain, se débarrasse de son blouson pour ne garder qu’un tee-shirt noir et un short blanc à rayure noire, ainsi que des chaussures de la même couleur. Le temps d’échauffement écoulé (10 mn), les lutteurs se disposent en cercle pour une série de mouvements.
Ensuite, toujours sous la direction du roi des arènes, Yékini Junior, Boy Ngaye et Cie, très enthousiastes, se livrent à des séances de contacts. Des séances qui ont permis de constater la variété de l’arsenal technique de l’enfant de Bassoule. De la lutte simple, au judo, en passant par des techniques d’arts martiaux, le champion Sérère a gratifié ses jeunes protégés de plusieurs « clefs » aussi efficaces les unes que les autres. Et très régulièrement, les quelques inconditionnels présents sur les lieux ne pouvaient s’empêcher de l’ovationner, sous le regard radieux de son manager et de l’encadrement technique qui observaient à distance. Après cette démonstration grandeur nature, l’adversaire de Tyson pour le 4 avril pouvait maintenant se prêter aux questions des journalistes, passant ainsi en revue sa préparation et ses attentes par rapport au combat.
« Techniquement, physiquement, mystiquement, tout est au point »
Fidèle à son discours, Yakhya Diop « Yekini » n’a pas mis de gants pour affirmer qu’il est « prêt à gagner » son combat contre Tyson, comme il le fait « d’habitude ». Le lutteur, qui est en train de mettre la dernière main à sa préparation, est en effet convaincu que tout le travail que nécessitait, le combat a été déjà fait. « Le travail est fini maintenant. Techniquement, physiquement, mystiquement, tout est au point », a déclaré le chef de file de l’écurie Ndakarou. Affichant sa légendaire confiance, le roi des arènes d’ajouter : « le jour-j, je vais faire tout ce qu’il faut pour gagner. Car seul gagner m’intéresse ». S’agissant de son état de forme, l’enfant de Bassoule n’a aucun souci à se faire, même s’il dit avoir perdu les kilos pris aux Usa. « Dieu merci, tout va bien. J’ai augmenté la force et la technique. Mais comme vous l’avez constaté, les kilos pris ont disparu. Certainement à cause du soleil et de la chaleur », soutient le champion Sérère.
Confiance : oui, mais pas à l’excès !
Interpellé sur sa confiance, le lutteur confirme. « Je suis confiant, mais pas à l’excès », note-t-il avec force. En effet, pour Yékini, faire preuve « d’excès de confiance », ce serait « sous-estimer l’adversaire ». D’ailleurs, il rejette le statut de favori qu’on voudrait lui coller. « Etre favori ne me fait rien. D’ailleurs ,je ne suis pas favori. Quand je lutte avec quelqu’un, c’est lui que je prends comme favori. Je viens seulement pour le tromper et le battre ».
Mot sur Tyson : « il semble être en forme… »
Yékini est formel à propos de Tyson. « J’ai beaucoup de respect pour lui. C’est un champion. S’il ne représentait pas quelque chose dans l’arène, il n’allait pas se mesurer à Yékini », dit-il. Et dans un brin d’ironie, le lutteur qui dit avoir vu son adversaire au petit écran, affirme : « je l’ai vu à la télé, il semble bien en forme, mais je n’en suis pas sûr ». Mais quoi qu’il en soit, le « roi » souhaite une bonne santé à Tyson comme à lui-même, afin que le jour-j, ils puissent « se donner à fond », régaler le public « et qu’il y ait un verdict ». Car pour lui, ce sera un grand honneur de gagner le combat du cinquantenaire de notre indépendance. « Gagner le combat du cinquantenaire ! Ça c’est une autre affaire », dit-il.
Préparation aux Usa : un champion « exceptionnel » doit faire un travail exceptionnel
Yékini tient à ses préparations au pays de l’Oncle Sam où il se rend depuis 7 ans avant ses combats. « Pour votre information, c’est depuis 2003 que j’ai commencé à aller me préparer à New York. Mes amis qui sont là-bas y tiennent. Je n’ai jamais eu de combat sans leur participation. Même si je ne me déplace pas, je leur envoie la cassette des combats de mon adversaire, qu’ils étudient et me donnent leur avis », martèle-t-il. En outre, il trouve qu’aller aux Usa est d’autant plus important pour lui que si la lutte doit le conduire n’importe où pour pouvoir être le meilleur des meilleurs, il ne peut qu’obéir. « Dans chaque génération, il y a plusieurs champions. Mais il n’y a qu’un seul champion exceptionnel. Et si tu veux être ce champion exceptionnel, il faut tout faire, surtout faire ce que personne d’autre ne fait. Le fait d’aller se préparer aux Usa fait partie de ces exigences », martèle-t-il. Et à ceux qui douteraient encore de la pertinence de son choix, le lutteur leur rafraîchit la mémoire. Faisant allusion au Directeur technique national Abdou Badji dont le nom lui a été soufflé comme étant de ceux qui n’apprécient pas ces préparations à l’extérieur, Yékini lui renvoie la balle. « Je me souviens, quand j’étais en équipe nationale, il arrivait que nous partions en stage à l’étranger. A quoi servaient alors ces préparations ? », s’interroge-t-il
Jeunes qui frappent à sa porte : Normal, pour Yékini
Interpellé sur son avis par rapport aux jeunes lutteurs qui frappent à sa porte, Yékini trouve que cela entre dans l’ordre normal des choses. « Pour un lutteur, il n’y a que trois moments : lutter avec ses devanciers, lutter avec ceux de sa génération et lutter avec ses jeunes frères », note le natif de Bassoule. D’ailleurs, il trouve que parmi ces jeunes, il y a beaucoup de talents. « Il y a beaucoup de jeunes lutteurs prometteurs, mais je ne vais pas citer de noms », déclare le roi des arènes qui soutient être toujours admiratif pour un lutteur brillant. « Si je vois un jeune brillant, qui fait le vide autour de lui, je suis heureux. Mais je leur conseille de beaucoup travailler, car la lutte n’est pas une mince affaire », conclut-il.
Mbaye THIANDOUM
lasquotidien.info