Les soufflets de la forge libérale n’arrêtent jamais d’activer le feu. La preuve par la convocation de la réunion du Secrétariat national du Parti démocratique sénégalais (Pds), le 4 mai prochain, pour statuer encore sur le cas Idrissa Seck, après les réunions du Comité directeur et de la commission de discipline.
Idrissa Seck, le maire de Thiès et ex-numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (Pds), a reçu une convocation pour déferrer à une réunion du Secrétariat national de la formation libérale, le 4 mai prochain, selon un responsable libéral, membre du Comité directeur du Pds. Une information qu’ont déflorée d’ailleurs, avant-hier, nos confrères du Populaire (qui a parlé de commission de discipline), et qui a d’ailleurs été confirmée par Thierno Bocoum, chargé de la communication de Idrissa Seck. Autant dire que les soufflets de la forge libérale se rechargent d’air, après une relative accalmie, pour réactiver, dans deux semaines, le feu de l’exclusion de Idrissa Seck ; exclusion que la commission de discipline du Pds avait refilée, comme un fer incandescent au Secrétaire général national de ce parti, Abdoulaye Wade, à l’issue d’une rencontre à la permanence Mamadou Lamine Badji, il y a de cela cinq mois environ.
Après avoir confirmé qu’une convocation a été adressée à Idrissa Seck par le Secrétariat national du Pds, Thierno Bocoum relève que «cette convocation est une curiosité». Lorsqu’on lui demande pourquoi, il répond : «Parce que, nous n’avons aucune idée de la composition de ce secrétariat, puisqu’il n’a pas existé depuis très longtemps. Au moins durant toute l’Alternance.» Avant de situer ce qui est, à ses yeux, l’enjeu véritable au Pds, aujourd’hui. «La seule question qui mérite d’être posée dans notre formation politique est de savoir quelle est l’alternative face à l’irrecevabilité de la candidature de notre Secrétaire général national», affirme le chargé de communication de Idrissa Seck. Pour lui, «c’est la réponse à cette question qui offrira des perspectives au Pds». Puis d’asséner : «Tout le reste n’est que diversion et nous refuserons d’en être les complices.» Lorsqu’on lui parle de l’ordre du jour du Secrétariat national qui est relatif à l’exclusion du maire de Thiès du parti libéral, M. Bocoum, qui dit ne pouvoir ni infirmer ni confirmer cette information, pense tout de même que «cela n’aura aucun sens, puisqu’exclure Idrissa Seck, c’est exclure le Pds».
Plusieurs sources, membres du Comité directeur, sous le sceau de l’anonymat, attestent que l’ordre du jour portera sur l’exclusion de Idrissa Seck, suite à l’offensive que ses partisans ont lancée récemment en direction des bases du Pds, comme récemment à la faveur des renouvellements de l’Utjl à Louga et à Mbour, en plus de sa position inflexible de disqualifier la candidature du Président Wade. L’un d’eux souligne d’ailleurs qu’autrement, il ne voit pas «la nécessité de convoquer le Secrétariat national du parti, qui n’a pas été réuni depuis l’Alternance». Et si c’est pour statuer sur la candidature du Secrétaire général national, notre interlocuteur juge que «le mieux est d’attendre le congrès du parti qui devrait se prononcer définitivement cette question». Nous avons d’ailleurs tenté vainement de joindre l’administrateur du Pds, Abdoulaye Faye. Nous avons laissé un message sur sa boîte vocale.
L’EQUATION DE L’EXCLUSION
Il faut rappeler que suite à une série de contributions et de sorties médiatiques, Idrissa Seck avait récusé la candidature du Président Wade pour un troisième mandat en se fondant sur l’avis de constitutionnalistes d’une part, et en évoquant les dispositions réglementaires et statuaires du Pds. Ce qui lui vaudra une audition par le Comité directeur du Pds à la Salle des banquets de la Présidence. A l’issue de ce Comité directeur, le Président Wade avait assuré à Idrissa Seck qu’il ne sera pas exclu du Pds. Mais, le 10 décembre 2010, le même Comité directeur s’est réuni à la permanence du Pds. A l’issue de cette réunion, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et le ministre des Affaires étrangères Madické Niang avaient proposé l’exclusion de Idrissa Seck pour «attitude fractionniste». L’exclusion de Idrissa Seck avait été alors proposée à la commission de discipline dirigée par l’administrateur du Pds, Abdoulaye Faye. La résolution en la matière avait été votée par tous les membres du Comité directeur, à l’exception de Pape Diouf et Me Massokhna Kane.
La commission de discipline sera convoquée le 20 décembre 2010. Seulement, le dispositif policier impressionnant mis en place devant la demeure de Idrissa Seck et la permanence du Pds avait pollué l’atmosphère. Surtout à l’entrée du siège du Pds. Idrissa Seck dont la garde rapprochée et les militants avaient été retenus à la porte a boudé la réunion devant statuer sur son exclusion ou non. La commission de discipline convoqua la presse pour fournir des explications ; le soir même Idrissa Seck, à son tour, fit face aux journalistes, pour récuser la légalité et la légitimité de la commission. Avant d’asséner comme son chargé de communication (lire ci-dessus) : «Personne ne peut m’exclure du Pds,
car je suis le Pds.»
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