Coopération sino-sénégalaise : Plaidoyer pour la réorientation des financements

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La «Coalition contre les usines de farine de poisson et la mauvaise gouvernance des pêches» plaide pour la réorientation des financements de la Chine au Sénégal vers d’autres secteurs où les populations sénégalaises trouveraient leur compte (la santé, l’éducation, les industries, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, etc.), rapporte Le Quotidien.
En effet, explique cette organisation de la Société civile, ces financements surtout injectés dans le secteur de la pêche, «sont concentrés dans l’implantation d’usines de farine et d’huile de poisson et dans la sénégalisation de navires chinois pour s’accaparer du peu qui nous reste de poissons, contribuant ainsi à aggraver la surexploitation et le pillage de nos ressources halieutiques, sans parler des problèmes de pollution de notre environnement et de la dégradation du cadre de vie des populations».
Concernant le secteur de la pêche, poursuit Mamadou Sarr, coordonnateur de ladite organisation, «notre sentiment est que la venue des sociétés chinoises a largement contribué à appauvrir les communautés de pêche et n’a enrichi qu’un petit groupe de personnes ayant exploité les failles de notre système, en créant des sociétés mixtes nébuleuses et très problématiques pour la gestion durable des pê¬ches». «Lesdites sociétés mixtes ont également contribué à réduire les emplois de la pêche artisanale, notamment ceux de la transformation artisanale des produits halieutiques, et à menacer la sécurité alimentaire des populations du Sénégal et de la sous-région», dénonce la coalition. Laquelle relève que «chaque année, plus de cinq cent mille tonnes de poisson sont pêchées dans les eaux d’Afrique de l’Ouest pour être ensuite transformées en farine et en huile de poisson dans l’unique but de nourrir les animaux d’élevage en Asie et en Europe. Si l’industrie de la farine de poisson est dévastatrice au Sénégal, elle l’est aussi en Gambie et plus encore en Mauritanie, d’où la nécessité d’unir les forces de la Société civile de ces trois pays pour dire que les investissements de la Chine dans le domaine de la pêche sont nuisibles au secteur, car ils menacent des milliers d’emplois et la sécurité alimentaire de millions de personnes en Afrique de l’Ouest.
Au même moment, la Fao recommande «une réduction immédiate et substantielle de l’effort de pêche et des captures dans tous les pays de la sous-région» et a souligné «l’urgence de prendre des mesures fortes»».
Ainsi demande-t-elle, une fois de plus, au ministre de la Pêche et de l’économie maritime, le «gel de toute nouvelle implantation d’usines de farine et d’huile de poisson au Sénégal ; l’arrêt des usines utilisant du poisson frais pour produire de la farine et de l’huile de poisson». Ces acteurs souhaitent également, «plus de transparence dans la gouvernance du secteur de la pêche, en commençant par la publication de la liste des navires de pêche industrielle autorisés à opérer au Sénégal». Ils attendent par ailleurs des autorités, une «protection des métiers de la pêche artisanale, et plus particulièrement des métiers de la transformation artisanale ; ainsi qu’ une gestion efficace et durable des stocks de poissons partagés par les pays côtiers en Afrique de l’Ouest».

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