KORHOGO Le procureur de la République
d’Abidjan s’est rendu samedi dans la villa de Korhogo, dans le Nord de la Côte
d’Ivoire, où le président déchu Laurent Gbagbo est assigné à résidence, ont
constaté des journalistes de l’AFP.
Il n’était pas possible de déterminer dans un premier temps si cette visite
marquait le début de l’audition de M. Gbagbo dans le cadre d’une enquête
préliminaire portant sur la crise née de la contestation du scrutin
présidentiel du 28 novembre 2010, au cours de laquelle 3.000 personnes ont
trouvé la mort, selon les autorités.
Des accusations d’exactions, de concussion et d’appels à la haine pèsent
contre M. Gbagbo, qui avait refusé de reconnaître la victoire de son rival
Alassane Ouattara et a été arrêté à l’issue de quinze jours de combats le 11
avril dans la résidence présidentielle à Abidjan.
Le premier interrogatoire de l’ex-chef d’Etat aurait du se tenir vendredi,
mais il avait été reporté, les avocats français de Laurent Gbagbo ayant été
refoulés à leur arrivée à l’aéroport d’Abidjan. Leurs visas n’étaient pas en
règle.
Mes Jacques Vergès et Marcel Ceccaldi ont dénoncé un « piège » et une
« violation des droits de la défense » à leur retour à Paris, demandant un
report de l’audition.
Vendredi soir, le procureur de la République Simplice Kouadio Koffi avait
toutefois indiqué à l’AFP que « la présence des avocats, si elle est
souhaitable, n’est pas obligatoire. J’aviserai demain », avait-il dit à propos
de la tenue de l’audition.
« Si Laurent Gbagbo ne veut pas être entendu hors de la présence de ses
avocats, il ne peut pas y avoir d’audition, selon la loi ivoirienne », a
déclaré à l’AFP Marcel Ceccaldi, qui a précisé qu’il allait se rendre lundi à
l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris pour demander un visa.
Pour sa part, M. Ouattara a prêté serment vendredi au palais présidentiel à
Abidjan.
AFP