TÉMOIGNAGES – Ils donnent leur point de vue sur la situation actuelle à 20minutes.fr…
La situation en Côte d’Ivoire étant encore loin de s’apaiser, le gouvernement français a recommandé à ses ressortissants sur place de quitter provisoirement le pays, s’ils le peuvent. Pour autant, les quelques Français de Côte d’Ivoire contactés par 20minutes.fr ne comptent pas faire leurs valises pour le moment.
«Ce n’est pas évident de juger la situation, mais elle ne nécessite pas de partir», estime Jérôme, qui compte bien rester sur place, «surtout pour des raisons professionnelles». Même discours pour Bernard Sadet, président de l’association Français du Renouveau et élu de l’Assemblée des Français de l’étranger. Selon lui, il n’y a «rien d’affolant». «On reste et on va voir ce qu’il va se passer», insiste-t-il, «serein».
«On n’envoie pas un message comme ça, qui va inquiéter les gens»
Pour Bernard Sadet, la consigne adressée par le gouvernement français est même «idiote»: «On n’envoie pas un message comme ça, qui va inquiéter les gens. Beaucoup croient que c’est le gouvernement qui va leur payer le billet.» Dans ces conditions, il conviendrait mieux pour lui de s’organiser et «rapatrier tout le monde».
Abass Zein, le président de l’association Français du Monde (ADFE), n’est pas plus inquiet. «Je suis au travail, tranquillement, je n’envisage pas du tout de m’en aller», indique-t-il. «Nous surveillons les choses et nous suivons les consignes du gouvernement ivoirien», précise l’homme, qui explique que la situation telle qu’elle est relatée dans les médias est «loin de la réalité des Français de Côte d’Ivoire».
«Le risque n’en vaut pas la chandelle»
Ce n’est pas du tout l’avis de Franck, cuisinier dans un hôtel d’Abidjan. «Ici, il y a des gens qui vivent dans une bulle et qui ne se rendent pas compte», dit-il. «Tous les Français partent, notamment les femmes et les enfants», raconte Franck, qui «entend des choses proches de ce qui se dit dans les médias». «On ne sait pas trop où on en est, sur quel pied danser, mais dehors, l’ambiance est très négative, la population est terrorisée», ajoute-t-il.
Pour autant, le cuisinier, dont la femme et l’enfant sont rentrés en France par précaution avant même le début de l’élection présidentielle, s’estime en sécurité là où il est et compte rester sur place. «On ne va pas quitter le navire et subir la situation», clame encore Franck qui, toutefois, recommande à ses compatriotes de Côte d’Ivoire de suivre les consignes du gouvernement français. «Le risque n’en vaut pas la chandelle», conclut-il.