Courage Messieurs! Par Frédéric TENDENG

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A force de surfer dans la tranquillité d’un parlement quasi unicolore où le débat contradictoire est l’exception au lieu d’être la règle, le président de l’Assemblée Nationale et ses collègues libéraux ont finalement perdu de vue que la démocratie se distingue des autres régimes, dans la mesure où, elle refuse l’incarnation du pouvoir. Elle n’a besoin ni d’un prince ni d’un frère secrétaire général du parti pour se concrétiser. Tout au contraire, le pouvoir institue en démocratie un lieu dont la vacuité est le trait permanent.

C’est tout le sens de la posture inconfortable qui a gagné ce mardi les députés libéraux présents au forum des parlementaires lorsque Amath Dansokho, introduisait le thème :  « l’évolution de la démocratie en Afrique et dans le monde : défis et perspectives » dans le cadre du Forum Social Mondial en cours à Dakar.

Lorsque devant le peuple qui  élit on est habitué à toujours parler, à agir et à réfléchir « sur instruction du président de la république et du premier ministre » pour conclure en remerciant gracieusement le ministre d’Etat Karim Wade, les retours d’opinions contraires sont souvent cinglants et rappellent brutalement certains fondamentaux parmi lesquels le rôle essentiel de la démocratie qui donne à ceux qui veulent occuper le lieu du pouvoir les moyens de faire connaître leurs desseins. Or, ce régime formate des politiciens rarement libres de leur opinion au risque de s’attirer les foudres du chef, de sa famille et de leurs amis. Il faut alors défendre l’indéfendable quelque soit la situation (coupures de courant, scandales à répétition, santé du chef de l’état, une imaginaire auto suffisance alimentaire ou une troisième candidature indécente à la présidentielle de 2012).  Ce qui est l’antithèse de leur responsabilté.

Faire de la politique, c’est d’abord convaincre du bien fondé de ce que l’on fait, le politicien n’existe que dans la mesure où il s’exprime. Les traits constitutifs de la scène politique induisent le type de tensions auxquelles ces lieutenants de Wade sont soumis et non celles auxquelles ils se soustraient. Puisque les gouvernés constatent l’évidence du mépris de la classe dirigeante libérale qui prend leur désarroi pour des gâteries, les langues vont se délier et les répliques seront toujours amères. Souleymane Ndéné Ndiaye semble le comprendre lui qui veut pousser Senelec à communiquer plus vrai.

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