Les concepts d’équité et d’équilibre dans le traitement des activités des candidats pendant la campagne électorale sont différemment interprétés par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) et les responsables d’organes de presse.Les divergences étaient visibles hier lors d’une rencontre des deux parties.
Un dialogue de sourd semble s’installer entre les responsables des médias et le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) qui a initié, hier, une rencontre d’échanges sur les principes d’équilibre et d’équité dans le traitement des activités des candidats pendant la campagne électorale. En effet, ces principes ne peuvent, aux yeux, de certains responsables des médias, être réglés par des textes de loi.
‘Le problème de l’équilibre et de l’équité ne peut pas être réglé par un texte de loi. C’est plutôt dans les rédactions qu’on doit trouver des solutions à la question : discuter du traitement de l’information au sein des rédactions avant la publication, etc.’ estime Issa Sall, directeur des rédactions de Nouvelle horizon. Sinon, poursuit le journaliste, ‘il se posera un problème d’opérationnalité des textes de loi’. Mamadou Baal de Africa 7 évoque aussi les difficultés à respecter les textes.
‘Il y a dit-il, une très grande difficulté à respecter les textes de loi. Je pense qu’il faudrait davantage clarifier les notions d’équité et d’équilibre : Est-ce dans le temps d’antenne ou dans le nombre de colonne d’un journal qu’on peut les mesurer etc., c’est des choses difficiles à appliquer’ avoue l’ancien directeur de la Rts. Pour lui, le législateur doit tenir compte des moyens que disposent les radios, Tv. Parce que ‘il sera difficile d’appliquer ses textes à des Tv qui n’ont pas assez de matériels par exemple, caméra pour couvrir en même temps et dans les mêmes délais impartis une vingtaine de candidat’ explique Baal.
Pour sa part, Oumar Seck de la Rts pense qu’il faut laisser libre les médias s’autoréguler. ‘C’est le cas, dit-il en France où il n’y a pas de temps d’antenne. On peut voir un candidat aujourd’hui à France 2 et le lendemain dans une autre chaîne. On doit arriver à ça au Sénégal et arrêter avec la régulation avec des textes de loi’, souhaite Seck.
Pour la présidente du Cnra, Nancy Ndiaye Ngom sa structure cherche à travers cette rencontre à mieux définir les responsabilités des uns et des autres pour une bonne couverture de la campagne. Et ‘on peut ne pas avoir la même compréhension des concepts (équité et équilibre) mais l’essentiel c’est qu’il y ait un consensus et consensus ne veut pas dire unanimité’ a-t-elle indiqué.
D’après la Cnra, les manquements au respect des règles d’équité et d’équilibre dans le traitement des activités des candidats pendant la campagne électorale sont passibles de sanction. Lesquelles sanctions vont de la mise en demeure à la suspension des programmes et émissions de l’organe concerné. Ainsi que des sanctions pécuniaires allant de deux à dix millions de francs Cfa.
Yaya MASSALY
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