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Covid-19: la pandémie « aurait pu être évitée », selon des experts indépendants de l’OMS

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XALIMANEWS- La pandémie de Covid-19 qui a tué plus de 3,3 millions de personnes, en a infecté des dizaines de millions d’autres et terrassé l’économie mondiale « aurait pu être évitée » affirme ce mercredi un panel d’experts indépendants, mandatés par l’OMS pour évaluer la gestion de l’épidémie de coronavirus dans le monde. Dans un rapport accablant, fruit de huit mois de travail, ces 13 personnalités listent les erreurs et maladresses et militent pour que les systèmes d’alerte et prévention soient rapidement réformés, afin que cette pandémie « soit la dernière ».

Ce désastre « aurait pu être évité », a commenté l’une des coprésidentes de ce panel, Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Liberia. « Nous comprenons que les gens soient en colère et bouleversés (…) mais il n’y a pas un seul individu ou nation responsable », a-t-elle ajouté, estimant que la Chine et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne peuvent être tenues pour seules responsables comme le soutenait l’ancien président américain Donald Trump. « Cette situation est due à une myriade d’échecs, de lacunes et de retards dans la préparation et la réponse » à la pandémie, a souligné Ellen Johnson Sirleaf. « Il est clair que la combinaison de mauvais choix stratégiques, d’un manque de volonté de s’attaquer aux inégalités et d’un système manquant de coordination a créé un cocktail toxique qui a permis à la pandémie de se transformer en une crise humaine catastrophique », peut-on lire dans le rapport.

Retards

« Il y a eu en janvier 2020 des erreurs, de la rétention d’information, des maladresses, de la mauvaise communication » de la part de l’OMS a précisé l’un des membres du panel, le docteur Michel Kazatchkine, sur franceinfo ce mercredi. 

« Nous pensons effectivement que l’urgence sanitaire mondiale aurait pu être déclarée le 20 janvier, une semaine plus tôt, sur la base du principe de précaution. Le vrai retard a été entre le 30 janvier, la déclaration de l’urgence sanitaire et le 10, 15 mars quand les pays du monde commençaient à réagir. Les pays qui ont connu le SARS et qui ont tout de suite compris ce qu’était une infection à coronavirus, la Corée du Sud, Taïwan, Singapour, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Chine ont immédiatement confiné. Ils ont testé, tracé, isolé et le résultat est que le nombre de victimes est très faible. Ce virus est très transmissible, quand on s’y est attelé quelque part autour du 10 ou 15 mars pour les Européens, le nombre de patients était déjà élevé », a-t-il regretté.

Réformer le système d’alerte internationale

« Alors que les informations commençaient à arriver à l’OMS, l’organisation n’était manifestement pas suffisamment habilitée à enquêter, puis confirmer rapidement qu’une épidémie dangereuse était en train de se produire », a relevé l’ancienne Première ministre de la Nouvelle-Zélande Helen Clark, qui copréside le groupe d’experts. Le constat est plus qu’amer : « Pendant que le virus se propageait, les informations s’entassaient et les décisions étaient retardées dans l’attente de réponses à de laborieux échanges de courriels officiels ». 

Pour éviter qu’une telle catastrophe se reproduise, il faut « d’abord refondre complètement le système d’alerte internationale pour que l’alerte aille vite », a insisté le docteur Michel Kazatchkine, sur Franceinfo.« Pour que l’OMS soit indépendante et puisse publier en temps réel toutes les informations qu’elle a sans avoir à passer par l’autorisation d’un gouvernement. Pour que l’OMS puisse aller dans les pays pour enquêter. Décider que dès qu’il y a une déclaration d’urgence du directeur général de l’OMS, le monde se mette en marche. Là, il a fallu 6 à 8 semaines avant que les choses ne bougent. »

Le rapport propose en outre de créer un Conseil mondial de lutte contre les menaces sanitaires. 

La pandémie, « accélérateur des inégalités »

Les experts appellent également les pays riches à fournir plus de deux milliards de doses de vaccin d’ici mi-2022 aux pays les plus pauvres, pour permettre à l’ensemble de la planète d’accéder la vaccination.

« Il y a maintenant dans les pays riches, 4,3 milliards de doses de vaccins pré-achetées pour une population de 1,16 milliard d’habitants. Plus de deux fois la quantité nécessaire, alors que dans le reste du monde et singulièrement dans les pays à ressources limitées, la couverture vaccinale est actuellement de moins de 1% », selon le docteur Michel Kazatchkine. Pour ces experts, « les pays riches doivent donner ou transmettre leurs surplus aux pays à ressources limitées. Nous demandons que ce soit un milliard de doses d’ici septembre 2021, et deux milliards de doses d’ici la moitié de l’année 2022. Il faut repenser le système et faire en sorte que ces vaccins soient un bien public mondial, c’est-à-dire pas la propriété d’un laboratoire qui dicte les prix. »

Francebleu

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