Le Discours à la nation du Président Macky Sall, ce 11 mai 2020 marque un tournant décisif dans la lutte contre le Coronavirus. Il nous apprend essentiellement deux choses sur l’orientation stratégique de la lutte : la première chose est : le Sénégal garde la même stratégie (faire un dépistage ciblé, mettre en quarantaine tous les cas contacts et assurer la prise en charge de tous les cas dépistés positifs) et la seconde est : le Sénégal change de doctrine. Désormais, « on doit apprendre à vivre avec le Coronavirus ».
Ce changement de doctrine est inquiétant. Aujour d’hui, on sait que la maladie du COVID 19 tuent beaucoup plus de personnes âgées et de cormorbitaires que de jeunes. Et ce que je crois : ce changement de doctrine, pose non seulement un problème d’éthique mais il met en même tempes, le ministère de la Santé et de l’Action sociale en difficultés. Car tous les efforts entrepris pour stopper la transmission du Coronavirus au sein de la population risquent d’être annihilés avec comme conséquences une surcharge de travail pour le personnel de santé.
Et ce que je crois : apprendre à vivre avec le virus dans ces conditions est du pur Darwinisme, un Darwinisme du 21 sicle, à visage hideux, à l’antipode de toutes nos valeurs traditionnelles, nos convictions culturelles et religieuses.
En somme, l’Etat doit protéger tout le monde mais en particulier les plus faibles et les plus vulnérables. Face à la maladie du COVID19, les personnes à protéger ici se sont les personnes âgées, les diabétiques, les insuffisants rénaux, les asthmatiques, les cancéreux, les personnes vivant le VIH Sida, les tuberculeux, les drépanocytaires (la liste n’est pas exhaustive), qui courent beaucoup plus de risque de présenter des complications en d’autres termes de cas graves que les autres. Quel est le plan que l’Etat a mis en place pour protéger ces personnes ?
La protection des cormorbitaires et des personnes à santé fragile, est une question hautement d’éthique à laquelle l’Etat du Sénégal ne peut se soustraire, et qui interpelle la dignité de la république dans « un Sénégal de tous et pour tous »
Le Président Macky Sall, dans le discours à la nation du 11 mai 2020, a annoncé sa décision de rouvrir les mosquées fermées. Cette mesure d’assouplissement est diversement appréciée. Si, certaines personnes pensent que c’est une bonne chose, pour d’autres, c’est une mauvaise chose, car elle accroit de facto, le risque de transmission du Coronavirus au sein de la population et la multiplication des cas.
Ce que je crois : après les concertations avec les chefs religieux, le ministre de l’intérieur, dans le cadre d’une démarche pédagogique, partagera son plan et les mesures de protection prises, avec le peuple sénégalais pour minimiser les risques de transmission du Coronavirus au sein de la population.
Dans le même discours (du 11 mai 2020), le Président Macky Sall a annoncé la reprise des classes le 02 Juin 2020, pour les classes d’examen notamment pour les élèves de CM2, de 3eme et de Terminal. Et ce que je crois : avant la date précitée, le Ministre de l’Education nationale aura partagé son plan de rentrée des classes et l’ensemble des mesures prises jusqu’au moindre détail pour garantir la sécurité des enfants.
En effet, les mesures qui seront prises par le Ministère de l’Education nationale devront être partagées par soucis pédagogique avec le peuple sénégalais. Ces mesures doivent être pertinentes et rassurantes sinon, aucun parent ne prendre le risque d’envoyer son enfant à l’école le 02 Juin 2020.
En ce qui concerne le Ministère en charge de la formation professionnelle qui est également concerné par la question, il doit présenter, lui aussi son plan de rentrée et les mesures prises par son département pour réduire drastiquement les risques de transmission du Coronavirus au sein des Etablissement de formation professionnelle. Le partage de ces plans et des mesures qu’ils contiennent avec le peuple Sénégalais, est, une absolue nécessité pour obtenir l’adhésion et le soutien des populations.
La santé et l’éducation sone des domaines de compétences transférés ; la question qui se dégage de cette situation : quel est le rôle que va jouer les collectivités territoriales ?
Baba Gallé Diallo
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