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COVID19 au Sénégal ; Soixante et Une nuits pour rester optimiste (Par Assane NIANG)

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Le lundi 2 Mars 2020, le havre de paix sénégalais venait d’être perturbé de pleins
fouets par un agent infectieux. Un cas dit « importé » qui continue de faire sa mue
dans le monde et sous nos tropiques. Ce virus est un tueur froid. Sur plus de 3,2
millions de cas confirmés de covid-19 dans le monde, le virus a déjà tué plus de 230
000 personnes.
Au Sénégal la barre des milles cas infectés est « symboliquement » dépassée
endeuillant neuf familles et brisant les codes de conduites d’une société
harmonieusement bâtie sous les coudées franches du « maslaa » et du « Kersa ».
Dans les plus grandes agglomérations du Monde, une question taraude les esprits :
Comment rester optimiste quand tout semble mal ? L’optimisme ne consiste pas à
ignorer les sentiments négatifs. Il s’agit d’espérer pour toujours, même lorsque le
présent nous semble souvent défavorable.
Nous craignons peut-être de perdre notre emploi, de perdre notre logement ou même
un être cher. Peut-être que s’est déjà arrivé. Peut-être que nous nous inquiétons de
notre propre santé et que nous nous sentons impuissants ou condamnés. Quoi qu’il
en soit, l’optimisme se sent comme un luxe que peu d’entre nous peuvent se
permettre.
Mais à la base, l’optimisme ne nous oblige pas à balayer ces sentiments anxieux et
négatifs. Il ne s’agit pas de sourire quand nous n’en avons pas envie. L’optimisme est
simplement avoir plein d’espoir pour l’avenir, même lorsque le présent est totalement
incertain. Sur le plan cognitif, c’est un défi, car il nous oblige à reconnaître nos
émotions positives et négatives à la fois et à leur permettre d’exister simultanément.
Aussi difficile que cela puisse être de faire valoir l’optimisme en temps de crise, c’est
à ce moment-là qu’il s’avère le plus utile.
Il existe un un niveau d’incertitude extraordinaire dans notre pays et dans le monde.
Ce qui induit à une situation paranoïaque, du désespoir, de l’impuissance et de
l’anxiété. Une situation tout à fait compréhensible et approprié en pareilles
circonstances.
Une situation exaspérée qui fera dire à la psychothérapeute Stéphanie Marston,
« nous devons juste être encore plus attentifs à notre état émotionnel. Lorsque
nous faisons cela, nous pouvons aller plus vite au-delà de notre stress, de
notre inconfort ou de notre douleur. » (Extrait de son livre : Résilience
transformatrice pour prospérer dans un monde turbulent).
L’optimisme peut atténuer les effets négatifs du stress, ce qui nous permet de faire
face et de récupérer plus facilement d’un traumatisme. Avec tout cela à l’esprit, il
existe une poignée de preuves étayées par la recherche pour adopter l’optimisme
comme un outil pour faire face au stress et à l’anxiété que nous ressentons le plus
probablement en ce moment.
Et si la crise du coronavirus mènerait à un avenir meilleur ?

Pour beaucoup de compatriotes, il semble difficile de croire en des jours meilleurs.
Même s’il est difficile de l’admettre, c’est un fait historique incontestable que les
grandes pandémies entraînent fréquemment une réforme de fond en comble.
L’épisode de la peste bubonique plus connue sous le terme « Peste noire des
années 1347 et 1351 » et de l’épidémie du choléra 1854 en sont révélatrices.
Les historiens nous apprennent qu’aussitôt après ces périodes sombres de
l’humanité que des réformes sociales sont engagées comme les conditions de vies et
de travail des agents aux faibles revenus, ce qui s’est ensuite traduit par une
alimentation plus saine et une plus grande résistance aux épisodes pandémiques
subséquents.
L’épidémie de choléra de 1854 a permis selon la plupart des épidémiologistes
d’établir une corrélation entre l’eau potable et la maladie, ce qui a poussé par la suite
les gouvernements à investir dans des infrastructures hydrauliques et sanitaires.
Tout comme la peste bubonique et le choléra, l’épidémie dite de grippe espagnole de
1918-19 a été une « maladie de foules » nourrie par les inégalités sociales. Ceux qui
vivaient dans des habitations surpeuplées, ou combattaient dans les tranchées de la
Première Guerre mondiale souffraient de malnutrition et du froid et, de ce fait, ont été
plus réceptifs à la maladie. À la suite de cette pandémie, vieille désormais d’un
siècle, de nombreux pays ont reconnu l’importance d’un système de santé universel
et de meilleures conditions de logement. Au cours de chacun de ces épisodes, il est
apparu évident que le confort des plus privilégiés dépendait de la capacité à
répondre aux besoins de base des plus démunis.
L’espoir est permis et l’optimisme doit triompher laborieusement dans nos villes et
nos villages. Avant tout il s’agit d’un remède existentiel pour la survie de l’humanité
cosmopolite.

Assane NIANG

1 COMMENTAIRE

  1. Pourquoi toujours vouloir être plus malheureux que les toubabs ? Parce que le virus sévit chez eux que nous devons penser être les prochains et les plus atteints ? 9 morts en 2 mois de corona. Au Sénégal, on ne meurt pas de la maladie, mais de ses conséquences. Et tout cela à cause d’un complexe d’infériorité. Ressaisissez-vous pendant qu’il est encore temps.

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