Le 19 août 2019 et à la surprise générale, le premier président de la cour d’appel judiciaire de Libreville et président de chambre à la cour de cassation était suspendu de fonction par décision administrative du Secrétaire général de la chancellerie suite au refus de se plier à l’ordonnance portant sursis à exécution pondu par le Premier Président de la cour de cassation instruit à la suite du pourvoi introduit en ce sens par Mes Bhongo Mavoungou et Minko-Mi-Ndong défendant les intérêts du sieur Ali Bongo face à la plainte déposé par le collectif appel à agir pour le Gabon sollicitant une expertise médicale contre le premier cité.
Ledit magistrat étant déjà mise en vedette pour avoir donné suite à cette affaire, ladite sanction jette donc la presse en émoi et chaque organe de presse écrite traditionnel et en ligne y va de sa propre analyse, discours et commentaire, tantôt proche des faits, tantôt très éloignés usant de toute sorte d’expression. Et tout ou presque y passe pendant plus d’un mois avec l’assentiment de très nombreux opposant tapis dans l’ombre de certaines rédactions qui s’en donnent à cœur joie, ici pour vendre, là pour régler des comptes.
Au bout du compte, près d’une cinquantaine de média répertoriés ont relayé et commenté à souhait autant l’affaire proprement dite que la sanction si ce n’est les deux à la fois. Sauf qu’une fois l’attention descendue et lorsque le magistrat concerné sollicite pour rééquilibrer l’information, la publication de son droit de réponse, certains desdits médias qui se sont servi allègrement d’afficher son malheur ou ses origines, sont les premiers à lui refuser non pas le droit à la défense qui relève des tribunaux mais le droit à la liberté d’expression permettant de recueillir et communiquer au lecteur, sa propre version des faits. Parmi ces organes renégats à la loi, l’on compte bien évidemment des entités progouvernementales, ayant clairement refusé sa publication, auquel s’ajoute d’autres journaux dits de l’opposition. Dans le cadre international et concernant essentiellement la presse en ligne, le constat n’est pas mieux avec des entités de renommées mondiale n’ayant pas répondu à sa demande car ne disposant (il faut l’avouer) d’aucune adresse email tangible ou direct.
Ainsi, sur la totalité des médias qui ont été adressée ladite demande de publication de droit de réponse, seul cinq en ligne contre un pour la presse écrite traditionnelle, y ont répondu dans les délais impartis. Ce qui est tout aussi choquant que scandaleux de trainer ou participer à trainer l’image de quelqu’un dans la boue et lui ôter par la même occasion le droit à la parole. Peu importe ce que l’on dit ou que l’on pense dudit magistrat et quel que soit ses défauts ou les éventuelles casseroles qu’elle traine. Comme tout citoyen du monde, elle a le droit d’être entendue, sachant qu’il ne sert à rien de passer son temps à dénoncer des injustices et des violations de la loi lorsque ceux et celles à qui cette tâche ingrate est dévolue que sont les journalistes et différents directeurs de publication et rédacteur en chef, sont les premiers à violer les mêmes lois en refusant tout de même la publication d’un droit de réponse étant l’expression de la démocratie et de la pluralité d’expression.
Le cas le plus édifiant, s’illustre par un organe de presse de la place qui non content de refuser de publier ledit droit, s’autorise à une analyse hargneuse et tendancieuse de son contenu alors que toute législation prévue à cet effet, indique qu’aucun commentaire ne doit être fait. Et qui plus est, s’interdit également de recevoir de main en main les demandes de publication afférentes (ce qui est très grave) afin de ne pas les faire publier.
Abus espérons-le, que le Président de l’OPAM saura relever avec véhémence en rappelant à tous, qu’être journaliste c’est aussi et surtout prendre du recul sur ces écrits et ne pas faire de ces textes des batailles ou des conflits personnels, utilisant ce moyen d’expression pour se venger à l’occasion. Car même si le journaliste est sûr de ses informations, ces dernières peuvent être tronquées. Et il faut parfois toute une vie pour se rendre compte que tel individu cité dans un texte qui n’a commis pour seul crime que le délit de faciès, la rumeur publique ou la malchance (être au mauvais moment au mauvais endroit), n’était pour rien dans ce qui lui était reproché, sauf que les dégâts causés sur sa réputation, sa vie, son voisinage, sa famille, son travail, sont irréparables eux. Ainsi donc, il faut faire un juste emploi de la presse afin qu’elle ne serve qu’à l’éclosion de la vérité et rien que la vérité d’où qu’elle vienne, sinon cette même presse devient partisane et représente un danger pour tous.