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Crise Casamance. Un cancer politico-militaire selon Babacar Justin Ndiaye

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La crise casamançaise n’a que trop duré. 28 ans déjà ! Et c’est le pays qui en pâti. Elle a fait beaucoup de dégâts matériels et des pertes en vies humaines. L’Etat du Sénégal semble être perdu ne sachant pas où aller ou quoi faire pour ramener la paix dans cette partie sud du pays. Selon Alioune Tine de la Raddho, on ne peut pas réussir cette paix sans l’implication de la Gambie et de la Guinée-Bissau qui ont longtemps été des bases-arrière des rebelles casamançais.

Beaucoup de militaires sont morts en Casamance au cours d’affrontements avec les rebelles ces derniers temps. Les massacres de la population se poursuivent, mais aussi la mainmise sur les ressources naturelles de la région par des groupes armés constitue une situation préoccupante. Vingt et huit ans que la guerre dure et toujours pas de paix. On s’attend toujours à une paix qui semble aujourd’hui éloignée. Une paix réclamée par tout le monde. Tout dernièrement, c’est le Khalife Général des mourides, Serigne Bara Mbacké qui est monté au créneau pour réclamer la paix dans cette partie du pays. Pourtant le Chef de l’Etat avait dès son accession à la Magistrature Suprême dit qu’il allait « résoudre le problème Casamançais en cent jours ». Nous étions en 2000. Jusqu’à présent, le peuple sénégalais est resté sur sa faim. Pourquoi ce blocage sur la paix ? Madior Fall estime que c’est parce qu’« on n’a pas trouvé les réponses utiles aux questions posées. Selon lui, « depuis que la guerre est déclenchée en 1982, les solutions ne sont pas évaluées et puis les réponses aux véritables problèmes ne sont venues ».

Selon Alioune Tine de la Raddho, « le Gouvernement a envisagé plusieurs processus du temps du Président Abdou Diouf et qui ont débouchés sur les négociations de Banjul 1 et 2. Des négociations qui avaient enregistré la participation de Salif Sadio et de Ansoumana Mané ». Il y a quelques semaines, des officiers de l’armée sénégalaise avaient demandé que les militaires soient équipées de moyens suffisants mais aussi, qu’on revoit leur dans les missions de l’Onu à l’étranger.

« L’Etat ne semble pas avoir une vision claire de la paix. Il ne sait pas où aller, il a épuisé toutes ses cartouches. La question Casamançaise, devant cette incapacité de l’Etat à lui trouver une solution, devenue nationale face à une situation de ni paix ni guerre ». C’est tout au moins la conviction du Secrétaire Exécutif de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme.

Babacar Justin Ndiaye, journaliste, politologue, quant à lui est d’avis que « la crise Casamançaise est un cancer politico-militaire et que cette rébellion lui rappelle la situation en Algérie où on retrouve deux Groupes Islamiques Armées ». A l’image ici des « deux Mfdc dont l’un a pignon sur rue ».

Alioune Tine va plus loin pour dire qu’ « après l’alternance, le Mfdc a observé un cessez-le-feu unilatéral. Et le défunt Abbé Diamacoune Senghor dut une lettre à la Raddho pour lui demander de faire parler le chef de l’Etat ». C’est après cela que « les rebelles ont été reçu en 2003 au Palais. Cette audience a abouti à des accords de paix. En 2004, les négociations de Foundiougne avaient eu lieu entre temps » ajoute M. Tine.

Une paix dans la partie sud du pays est nécessaire mais, impossible sans l’aide des pays frontaliers au sud avec le Sénégal disions-nous plus haut. C’est dans cette optique qu’Alioune Tine confie qu’ « il faut absolument y associer les pays comme la Guinée-Bissau qui a longtemps été la base arrière des rebelles et la Gambie où se trouve présentement Salif Sadio ». « Objectivement, la paix ne peut pas être effective sans Yaya Jammeh quand on sait que son pays a longtemps été le refuge des rebelles et la Guinée-Bissau le quartier général du Général Tagme Nawae à partir duquel il a aussi combattu la rébellion. Ceci pour sécuriser la sous-région ».

Aujourd’hui, le maquis voit surgir de nouveaux négociateurs. Aux maquisards d’hier, semblent s’être substitués de nouveaux rebelles se sont réorganisés avec une nouvelle génération de fidèles à Nkrumah Sané. Babacar Justin Ndiaye estime que les décideurs doivent « cogiter et ne pas se focaliser sur les publications des journaux ». Selon le journaliste- politologue, « aux Etats Unis, on mobilise l’expertise privée sur des questions concernant la sécurité du pays ».

Madior Fall trouve qu’ « aucune crise n’a de solution militaire. Tous les conflits finissent par une négociation autour d’une table ». « La situation Casamançaise est floue, on ne sait pas qui est qui ou qui fait quoi » poursuivi le journaliste.

La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme est en train de préparer une réunion dans le courant de ce mois selon son directeur exécutif n’entend pas rester sans prendre d’initiatives sur la question. En effet, « La Raddho compte se réunir le 27 courant avec des cadres de la société civile et au sortir nous allons faire des recommandations et une campagne de lobbying sur la question » a confirmé le défenseur des droits de l’homme.

africanglobalnews.com

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