Tivaoune et Touba en pompiers. Les foyers religieux ont été invités dans la crise que secoue l’année scolaire. Suite à la menace de radiation brandie par l’Etat, vendredi dernier, les Syndicalistes se sont rendus ce week-end à Tivaoune où ils ont rencontré le porte-parole du Khalife Général des Tidianes, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine avant de rejoindre Touba. Pour l’heure, la levée des sanctions resterait suspendue à la restitution des notes aux élèves.
La crise scolaire a atterri dans les foyers religieux. Plus précisément dans les villes de Tivaoune et de Touba. Selon le site «asfiyahi.org», proche de la capitale de la Tijania sénégalaise, «l’espoir est permis dans la recherche de solutions d’une sortie de crise entre l’Etat du Sénégal et les Enseignants grévistes». Selon ce même site une «rencontre s’est tenue, dimanche 12 juin (hier, Ndlr) à Tivaouane avec Sérigne Abdoul Aziz Sy Al Amine qui a reçu toutes les parties prenantes pour dénouer cette crise».
Une information confirmée par des syndicalistes mais aussi des sources du département de l’éducation nationale.
Selon asfiyahi.org, «le porte-parole du Khalif Général des Tidianes Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Maktoum, en l’occurrence Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, s’est dit être le “représentant” de tous les foyers religieux du Sénégal dans cette affaire, et promet en effet de tout mettre en œuvre pour que l’école Sénégalaise puisse retrouver son lustre d’antan».
Séance tenante, lit-on dans la dépêche, le Président de la République Macky Sall joint au téléphone par Al Amine devant ses hôtes, a décidé de recevoir en audience les grévistes dans les prochains jours.
Recevant le protocole d’accord des mains du Cusems, le marabout a cependant promis de diriger les négociations jusqu’au niveau des instances supérieures.
Étaient présents à cette rencontre, l’état du Sénégal représenté par le Directeur des examens et concours, les représentants du Cusems, l’assemblée nationale représentée par Hélène Tine, l’inspecteur académique de Thiès, le forum civil, entre autres.
Aussitôt après cette audience avec Al Amine, les enseignants ont fait cap sur Touba pour faire part de leurs préoccupations, suite, rappelle-t-on, à la menace de l’Etat de radier de la Fonction publique ceux qui ne rendront pas les notes des élèves et continueront de bouder les conseils de classe.
Les concernés avaient jusqu’à demain mardi 14 juin, pour rentrer dans le rang. Plus de 5000 enseignants sont ainsi menacés de révocation avec suspension du droit à la pension, pour le fonctionnaire ; de licenciement sans préavis, ni indemnité autre que, le cas échéant, l’indemnité compensatrice de congé, pour l’agent non-fonctionnaire, selon un communiqué du gouvernement publié vendredi dernier.
Restitution des notes contre la suspension des sanctions
Les autorités gouvernementales auraient accepté de suspendre la menace de radiation. Toutefois, l’Etat exigerait en contrepartie que les notes soient restituées aux élèves. «L’Etat ne va pas faiblir. Nous n’allons jamais lâcher du lest. C’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu. D’ailleurs, beaucoup d’enseignants ont commencé à restituer les copies. Sentant l’étau se resserrait contre eux (syndicalistes), les jusqu’auboutistes sont allés voir les autorités religieuses», confie une source proche du département de l’éducation nationale. Et d’ajouter : «nous avons fait le décompte. Jusqu’à hier (samedi, Ndlr), 2500 voire 3000 sur les 7000 enseignants avaient rendu les copies».
«Il faut agir pour rétablir les élèves dans leur droit parce qu’il y en a qui doivent déposer des préinscriptions à l’extérieur», a également tenu à préciser notre source.
Du côté des enseignants, toutes nos tentatives de joindre les leaders du Grand Cadre et du Cusems sont restées vaines. Les camarades Mamadou Lamine Dianté (Grand Cadre) et Abdoulaye Ndoye (Cusems) étaient en réunion.
Sud Quotidien