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« Dans cette lutte contre la pandémie de la Covid-19, on parle de mesures barrières mais il faut commencer par témoigner du respect à l’être humain », par Marie Fall Diagne

Date:

Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République

Ampliation :
Monsieur Le Ministre de l’Intérieur,
Monsieur Le Ministre de la Justice,
                   
Objet : Dénoncer la face hideuse de la police
 
M. Le Président,
Je viens, par la présente, porter à votre connaissance les violences policières chez Imam Gningue à Ñetti Mbaar et réclamer justice pour ce dernier. Pour moi c’est une répétition de l’histoire de Kumba am Ndey ak Kumba amul Ndey ou encore celle de Doomi Buur ak doomi Baadolo.

Dans cette lutte contre la pandémie de la Covid-19, on parle de mesures barrières mais il faut commencer par témoigner du respect à l’être humain. Ce n’est pas le cas lorsque des policiers en civil envahissent la maison d’honnêtes citoyens qui ne sont ni des drogués, ni des malfaiteurs et les violentent et les humilient sous le simple prétexte qu’une personne jouant au foot à 21h serait rentrée dans la maison. C’est inacceptable. Et comme pour corroborer la farce, le Procureur a envoyé deux membres de cette famille en taule. Je me permets de vous informer, M. le Président, que ce sont deux Tafsiir Al-xuraan.
Au même moment, les hors-la-loi pris en flagrant délit de célébration d’un mariage VIP en plein état d’urgence bénéficiaient d’une liberté ‘’provisoire’’ qui a toutes les chances de devenir éternelle.
Je me permets aussi de vous rappeler que l’on ne parle plus des Doomi-Buur organisateurs de la soirée VIP qui a coûté la vie à la jeune Hiba Thiam.
Quant à la famille Gningue, ay Baadoolo yu amul ndey lañu. Mais heureusement pour elle, en cette année 2020 les activistes, les défenseurs des droits de l’homme se battent via les réseaux sociaux pour tout le monde, en particulier pour les sans-voix.
M. Le président de la République, je vous interpelle pour que justice soit faite. Les auteurs de ces actes barbares doivent être punis à la hauteur de leurs fautes. Le rôle des forces de l’ordre est de garantir la sécurité des populations et non de terroriser de paisibles citoyens. S’ils n’aiment pas leur métier, ce n’est la faute de ces derniers. L’usage de la « violence » doit être régulé et répondre à des critères bien définis.
Dans le cas précis de la famille Gningue, elle n’a rien à se reprocher. Après la rupture du jeûne, elle se préparait tranquillement, sous l’égide du Patriarche Imam Ratib Abdallah Gningue, à sacrifier aux nafilas du jour quand soudain d’arrogants policiers en civil et des ASP sont venus les humilier dans les sappéés (rangs) déjà constitués. Au moment où un groupe de policiers armés de liif et de ceintures frappaient les innocents, un autre groupe faisait écran pour empêcher les autres membres de la famille et les voisins d’intervenir.
M. Le Président, un tel niveau d’injustice est inadmissible et il faut que cela cesse.
Je réclame justice pour Omar Gningue.
Je réclame justice pour Abdou Khadre Gningue.
Je réclame justice pour la famille Gningue
Je réclame justice et équité pour mon pays, le Sénégal.
Monsieur Le président de la République, le Sénégal va mal.
Les vidéos dans la maison des Gningue n’ont pas été montées de toutes pièces, elles disent la réalité, elles prouvent l’usage excessif de la force par nos services de sécurité. Beaucoup de citoyens en sont victimes quotidiennement et silencieusement dans la circulation et dans les lieux publics.
Les frères Gningue qui sont aujourd’hui en prison sont des personnes responsables malgré leur jeune âge. Le cadet est Oustaz qui, après avoir mémorisé le Saint Coran à l’Institut MAWRID ZAMAL, quitte la maison familiale à l’âge de 11 ans à la quête de savoir des sciences religieuses. Tour à tour, il fait des daaras de Kaolack, Djoloff avant de rejoindre le daara de Serigne Mansour Borom Daarras yi et enfin celui de Serigne Mbaye Sy Abdou à Tivaouane. C’est à son retour de Tivaouane en 2018 qu’il se voit confié la mosquée de TEXACO pour diriger les nafilas et causeries pendant le Ramadan. N’eut été la situation sanitaire qui prévaut dans le pays actuellement, Oustaz Omar serait à cette mosquée pour les nafilas du jour. Enseignant, il co-gère avec son frère Abdoul Aziz l’école franco arabe EL HADJI SAMBA FALL à GUEDIAWAYE. L’aîné est un jeune entrepreneur, gérant propriétaire de l’entreprise GNINGUE BUSINESS COMPANY.
Ce sont aussi des citoyens exemplaires qui se sont très tôt investis avec les jeunes de leur quartier dans la lutte contre la pandémie, distribuant des masques et gel hydro-alcoolique, participant aux campagnes de sensibilisation.
Des séances de récitation du Saint Coran ont également été organisées dans cette maison par le Patriarche Oustaz Abdallah Gningue et ses enfants pour une protection contre la Covid-19. Je sais que c’est Fissabilillah et qu’ils n’ont pas besoin de publicité, mais si cela peut aider à la manifestation de la vérité ce sera tant mieux.
Enfin le journal « Les Échos » a titré dans sa parution du lundi  03 mai 2020 : ‘’’Des policiers sauvagement agressés’’ en mettant la photo d’un homme avec des blessures au dos. L’homme sur cette photo, c’est Abdoul Aziz Dabakh, un autre des frères Gningue. Il a été victime de violences comme ses sœurs, dont l’une était rentrée de l’hôpital le même vendredi avec son bébé née 48 heures plus tôt. Cela veut dire que dès son deuxième jour sur terre la nouvelle née a fait l’expérience des grenades lacrymogènes. Inutile de dire que sa jeune maman est encore sous le choc. La mère de famille, la maman des GNINGUE en convalescence suite à une récente opération chirurgicale a perdu connaissance et les siens l’ont crue morte.
Monsieur le Président, la place de Omar et Abdou Khadre Gningue n’est pas la prison.
Ce sont des citoyens utiles à leur religion, à leur famille et à leur société !
M. Le Président de la République, ce qui est arrivé chez les Gningue n’honore pas la haute idée que notre pays se fait de ses institutions et en particulier de ses services de sécurité. Chaque jour passé derrière les barreaux par les frères Gningue est un jour de trop. J’espère que, désormais mieux informé, vous ferez immédiatement remettre en liberté ces deux innocents ;
Je vous en remercie d’avance au nom de tous les Sénégalais épris de justice et vous salue respectueusement.
 
Marie Fall Diagne
Citoyenne sénégalaise
Mère de famille

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