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 Dans le sillage de Charlie, pour que vive la Destination Sénégal!  par ElhadjiZ       

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Charlie a vécu. Pas le Journal, qui est encore (sur)vivant, mais plutôt l’évènement macabre intervenu en ce début d’année, dans les locaux du Journal Hebdo du même nom.

Ce premier mois de l’An 2015 avait 11 jours en effet , quand, avec stupeur le monde entier était informé du carnage intervenu dans la rédaction française de Charlie Hebdo, consécutivement à la publication de caricatures du Prophète de  l’Islam Seyyidina Mouhammad SAWS.

Et il y eut des dégâts collatéraux, et il y eut des conséquences multiformes ayant noms indignation partagée_ pour des raisons diverses_ des uns se voulant solidaires des victimes et des autres se sentant victimisés parce qu’atteints dans leur foi; manifestations post mortem de soutien de la part des uns et de réprobation de la part des autres; le tout sur fond de tollé accompagné de violence sporadique.

Une telle violence, mesurable à l’aune du lourd tribut enregistré de part et d’autre , bilan macabre en France et foi chahutée en pays musulmans, a culminé quelque part au sacrilège: dans tel pays d’Afrique de l’Ouest en effet, qui partage l’Islam et la langue française avec le Sénégal, la Maison de Dieu, l’Eglise, a été brûlée au nom de Dieu. Subhaanal laahi!

Un Général, ancien Chef de l’Etat français,_ décidément il s’avère difficile de quitter la France,_ disait que l’agresseur c’est celui qui tire le premier. Dans ce cas précis de blasphème avéré, la question peine à  être tranchée, de qui des auteurs du blasphème, ou de leurs bourreaux, ont été les premiers à tirer. Puisque de toutes façons les hostilités ont été déclenchées, revisitons le Saint Coran: «…Alaysal Laahu bi àhkamil haakimiina!».

Au bout du compte c’est l’Islam de France qui se touve sous les feux de la rampe. La France, constitutionnellement parlant, république laique comme le Sénégal, voudrait, à en croire Réda Benkirane, par le fait de ses “traditionnalistes”, demander à l’Islam français de se faire invisible et inaudible. Pendant longtemps en France, l’établissement de lieux de culte musulman n’était tolèré qu’à la périphérie des grandes villes, ou dans toutes sortes de sous-sols.

Le modèle français, intégrateur et assimilateur, diverge avec le modèle islamique qui laisse s’exprimer en son sein la pluralité religieuse, ethnique et linguistique.

Cette ”incompréhension” entre le monde judéo chrétien et le monde arabo musulman, remonte à la nuit des temps,même si les Croisades sont à ranger désormais au registre de l’Histoire Ancienne. Et le caractère polycentriste du monde d’ajourd’hui n’est pas de nature à rétrécir le hiatus.

Cette “incompréhension” se dissipera , pour le bonheur de tous, avec la naissance d’un “islam gallican” celui-là même que le regretté Jacques Berque appelait de tous ses voeux.

Parce qu’alors, la réconciliation interviendra forcément entre ces Français de souche attachés à une certaine conception de la laicité et de la liberté, et qui redoutent un éventuel “retour de Dieu” sur la terre de France, et  les musulmans de France considèrés comme une catégorie juridico-politique, qui se réclament de la foi de l’Islam, et pour qui la présence de Dieu n’a jamais fait défaut.

Osons, en croyant, espèrer l’avènement d’un tel Islam: “un homme qui croit est un homme qui espère”.

Osons aussi espèrer la réconciliation entre  le Sénégal Destination d’accueil de tourisme et la  France, marché emetteur de tourisme.

Car voici un pays multiconfessionnel, le Sénégal, pays de Téranga et de Tourisme, oû le drapeau français a été brûlé en plein air. En plein Charlie. La faute à qui? Dieu reconnaitra les siens.

Ce qui est palpable et avéré en revanche, c’est que préjudice a été fait au Sénégal et à son tourisme dont la France est le premier client, qui fournit presque la moitié du total des arrivées.    Il n’y a guère longtemps, faut-il le rappeler, avant l’An 2000, le Sénégal était à un moment donné, la première destination long courrier du Marché français des voyages. Tout un symbole.

Aujourd’hui, dans la foulée de Charlie, il se dit que l’Ambassadeur de France au Sénégal a donné, langage diplomatique oblige, des consignes de prudence aux ressortissants français présents sur le sol séngalais ou tentés de se rendre au Sénégal. En langage ordinaire, de telles consignes équivalent à une mise en garde contre toute fréquentation de la destination Sénégal.

Un comble pour la destination Pays de la Téranga dont le tourisme qui a végété douze années durant, de 2000 à 2012, Twelve Years A Slow, a vu son espoir d’envol anéanti par Ebola.

Et voici que surviennent des consignes de boycott, à gèrer diplomatiquement certes, mais avec fermeté, par les Autorités étatiques sénégalaises.

Parce que de telles consignes, qu’ici aux Etats-Unis on appelle Travel Advisories, et qui sont émises par l’United States Department of State, le Ministère Fédéral des Affaires Etrangères, agissent sur une destination comme agit une Fàtwa sur son destinataire: une condamnation sévère. Alors que le tourisme du Sénégal souffre d’une déjà longue maladie présentant entre autres symptomes, les suivants :

  • une forte saisonnalité;
  • la non maitrise de l’aérien;
  • l’absence de promotion franche sur les marchés porteurs, au nom de la diversification;
  • la menace de disparition des plages_donc du balnéaire épine dorsale du produit sénégalais_disparition qui serait consécutive à l’érosion côtière qu’engendre le Changement climatique;
  • le déficit de communication, laquelle ne devrait point se réduire à l’envoi de  courriels mais bien prendre la forme de contacts directs avec les professionnels, agences de marketing, voyagistes, tous medias, agences de publicité, etc.

S’agissant précisément de la Communication, le secteur, en tant que démembrement de l’Etat, aurait pu, aux Etats-Unis en tous cas, capitaliser sur la brillante communication    gouvernementale sur la Fièvre Ebola (Bravo! Madame le Ministre de la Santé). Ici, même les stations de radio pas forcément afro optimistes, louaient, dans les talk shows, l’expérience du Sénégal dans la gestion de la maladie Ebola.

Il n’est peut-être pas trop tard pour un réajustement dans la stratégie de communication et de promotion; disons-le nous, le malade Tourisme n’a pas besoin d’une nouvelle crise.

Or si les symptômes persistent, adieu croissance économique, bonjour fermeture d’entreprises touristiques (locations de voitures, land operators, établissements hôteliers…), bonjour perte d’emplois, bonjour précarité.

Dieu, qui nous recommande le tourisme, “Sirru fil Ardi”, et la sourate Al Hujurat, nous en garde!

Fort heureusement, bémol à nos inquiétudes, l’espoir est permis de voir le malade guérir, à un moment oû, après diagnostic établi par les spécialistes appelés au chevet du malade Tourisme, la thérapie, objet d’une ordonnance de seize éléments, semble  être trouvée, et la prise en charge acceptée par l’Etat.

Et VIVEMENT la guérison!

ElhadjiZ

[email protected]

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