« De la pandémie à la prospérité pour la postérité » ! (Par Elhadji Aziz Guèye)

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Tel est le thème retenu pour la célébration prévue ce 26 novembre, de la 

Journée du Tourisme Africain. La toute première édition, soixante jours exactement après la Journée Mondiale du Tourisme.

Cette toute nouvelle initiative qui vient en son heure, devrait être pour les pays du Continent où généralement le tourisme joue un rôle majeur dans l’économie, l’occasion d’évaluer les diverses ressources touristiques et les perspectives de croissance du secteur, d’en envisager la reprise dans la durabilité, de revisiter les stratégies de promotion et de marketing, mais aussi et surtout, en période de Covid-19, de jauger la capacité globale de résilience, pour une meilleure réorganisation, dans la perspective d’un changement de cap.                 

Et ce mois de Novembre se révèle positivement chargé pour le Tourisme et ses acteurs. Ce mois en effet, on note beaucoup d’événements/annonces, lesquels, s’ils ne sont pas carrément relatifs au tourisme comme la Journée africaine en perspective mentionnée ci-dessus, impactent le secteur d’une manière ou d’une autre. Ils ont noms: le retour au confinement dans la quasi-totalité des pays d’Europe principal marché émetteur de touristes pour l’Afrique ; la découverte d’un vaccin contre le Covid-19 annoncée par pas moins de deux laboratoires réputés sérieux ; la tenue, quoique virtuelle, du G20 de Ryad où devrait avoir lieu un débat spécial sur le Tourisme inspiré conjointement par l’Organisation Mondiale du Tourisme, OMT, et l’Association Internationale du Transport Aérien, IATA, les deux ayant signé un Mémorandum d’Accord d’œuvrer ensemble dans le sens de faire redémarrer le tourisme mondial. Dans le même ordre d’idées, le dernier fait à relater, tout aussi digne d’intérêt potentiel pour les acteurs touristiques d’Afrique, et qui concerne directement la clientèle et les acteurs touristiques noirs d’Amérique, est la publication ce jour, des résultats de la première phase du rapport de Black Traveler Insights pour l’année de référence 2019, dernière année normale avant Covid.       

Cette année-là, la communauté noire d’Amérique aurait dépensé, en tourisme de loisirs, pas moins de 109,4 milliards de dollars US générés par 458,2 millions de séjours touristiques. Une véritable manne financière qu’il faut tenir en compte surtout d’un point de vue africain. 

La pandémie Covid-19, c’est un truisme, a mis la planète terre sens dessus-dessous.  

L’OMT et l’IATA l’ont compris aussi, qui en sont venus à mener une réflexion commune autour  d’une probable reprise du tourisme via le retour à la normale du transport aérien. Ce transport aérien, le Directeur général de l’IATA, himself, n’en entrevoit point la reprise avant les trois ou quatre prochaines années au mieux. Le même, qui redoute des faillites en série des compagnies aériennes, sollicite des Gouvernements 80 milliards de dollars d’aide supplémentaire. Pour pouvoir survivre à la pandémie.  

C’est donc dans cette ambiance morose que l’Afrique va célébrer sa Journée du Tourisme.

L’initiative en soi ne pose pas problème, d’autant qu’elle permet aussi d’honorer -en le désignant pays hôte_ le Nigéria, pays de naissance d’Ignatius Amadua Atigbi, concepteur de la Journée Mondiale du Tourisme que la communauté touristique internationale, via l’OMT, s’est appropriée et célèbre depuis 1980. 

Toutefois, il serait contre indiqué pour l’Afrique de faire dans l’autosatisfaction basée sur le rappel nostalgique de résultats enregistrés lors des années fastes du tourisme d’avant Covid. 

Le continent ne devrait pas non plus ne se nourrir que de l’espoir suscité par la découverte récente d’un vaccin, laquelle du reste est déjà entourée d’incertitudes liées à l’efficacité, à la disponibilité et l’accès par les pays non industrialisés, aux difficiles conditions de conservation sous des températures ultra froides, etc.

Et le Centre Africain de Contrôle et de Prévention des Maladies, le CDC, met en garde contre une deuxième vague Covid sur l’ensemble du continent. Même si globalement, une stagnation des cas y a été notée. 

Quant à l’Occident, presque tous les marchés émetteurs sont à terre ou vivent sous le mode confinement/déconfinement/re confinement, pour une période non encore déterminée. 

Alors, pour les destinations africaines, le réalisme consisterait plutôt à tirer le meilleur profit du numérique, étant entendu que le virtuel semble désormais avoir de beaux jours devant nous. Parallèlement, envisager une reconversion où c’est possible, à l’instar des compagnies aériennes qui se sont reconverties dans le fret en rabattant les sièges initialement alloués aux passagers. Et toujours avec le clin d’œil au marché intérieur à renforcer par le tourisme transfrontalier.  

Avec le Covid-19, l’Afrique a montré ses capacités de résilience sanitaire.

Une résilience économique, surtout dans un secteur névralgique comme le tourisme, passerait en plus de ce qui précède, par le développement de circuits transfrontaliers, et au-delà, procédant par les cercles concentriques, du tourisme intra régional. 

Ce serait là la dernière étape d’intégration touristique, anticipant la Zone Africaine de Libre Échange Économique Continentale, ZLECA. La voie du salut économique.

Bien sûr, en même temps que se déroulera ce processus d’intégration, s’élaboreront des stratégies pour capter, ne serait-ce que partie de la manne financière (Cf supra) que dégage la communauté touristique noire d’Amérique.

Elhadji Aziz Guèye

PS : Nous comptons partager ce post avec les acteurs touristiques du Continent à l’occasion du   webinaire organisé dans le cadre de la Journée Africaine du Tourisme.

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