C’est aujourd’hui, mercredi des cendres que commence le carême chrétien. Ainsi, pour débuter ces quarante jours de pénitence et d’abstinence, les fidèles chrétiens recevront ce mercredi, les cendres.Une façon d’exprimer avec humilité et sincérité de cœur qu’ils veulent se convertir et croire vraiment à l’Evangile. Le Matin revient pour vous sur le sens du carême et des cendres et sur les manifestations de la pénitence.
On appelle « carême » la période de quarante jours réservée à la préparation de Pâques, et marquée par l’ultime préparation des catéchumènes qui doivent recevoir le baptême le jour de Pâques. Depuis le IVème siècle, on commence à le constituer comme temps de pénitence et de renouvellement pour toute l’Eglise, avec la pratique du jeûne et de l’abstinence.
C’est comme une retraite collective de quarante jours pendant lesquels, l’Eglise propose à ses fidèles l’exemple du Christ pendant sa période au désert, se prépare à la célébration des solennités pascales, dans la purification du cœur, la pratique parfaite de la vie chrétienne et une attitude de pénitence. La pénitence, traduction latine du mot grec metanoia qui signifie « conversion » (littéralement « changement d’esprit »)
du pécheur, désigne tout un ensemble d’actes intérieurs et extérieurs en vue de la réparation du péché commis, et l’état de fait qui en résulte pour le pécheur. Littéralement « changement de vie » se dit de l’acte du pécheur qui revient vers Dieu après s’être éloigné de lui, ou de l’incroyant qui reçoit la foi…
Quelles sont les manifestations de la pénitence ?
La pénitence intérieure du Chrétien peut avoir des expressions très variées. « L’Ecriture et les Pères insistent surtout sur trois formes : le jeûne, la prière et l’aumône, qui expriment la conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport aux autres.
A côté de la purification radicale opérée par le Baptême ou par le martyr, ils citent comme moyen d’obtenir le pardon des péchés, les efforts accomplis pour se réconcilier avec son prochain, les larmes de pénitence, le souci du salut du prochain, l’intercession des saints et la pratique de la charité « qui couvre une multitude de péchés » (1 P 4,8) (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 1434).
« Tous les fidèles, chacun à sa manière, sont obligés par la loi divine à faire pénitence ; cependant, afin que tous s’unissent à une pratique commune de pénitence, on a fixé certains jours pénitentiels pendant lesquels les fidèles se dédient de manière particulière à la prière, réalisent des œuvres de piété et
de charité, et s’oublient soi-même en accomplissant ses propres obligation avec la plus grande fidélité et, surtout, en observant le jeûne et l’abstinence ». (Code de droit canonique, 1249). « Dans l’Eglise universelle, tous les vendredis de l’année et le temps de carême sont des jours et des temps de pénitence ». (Code de droit canonique, 1250).
En souvenir du jour de la mort de Jésus-Christ sur la sainte Croix, « pendant tous les vendredis, à moins qu’ils ne coïncident avec une solennité, on doit observer l’abstinence de viande, ou de tout autre aliment déterminé par la Conférence épiscopale ; on gardera jeûne et abstinence le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint ». (Code de droit canonique, 1251).
Qu’est-ce que le mercredi des cendres ?
C’est le début du Carême ; un jour particulièrement pénitentiel, dans lequel on manifeste notre désir personnel de Conversion à Dieu. En recevant l’imposition des Cendres dans les églises, on exprime avec humilité et sincérité de cœur que nous voulons nous convertir et croire vraiment à l’Evangile. L’origine de l’imposition des cendres appartient à la structure de la pénitence canonique.
Elle commence à être obligatoire pour toute la communauté chrétienne à partir du Xème siècle. La liturgie actuelle conserve les éléments traditionnels : imposition des cendres et jeûne rigoureux. La bénédiction et imposition des cendres se fait pendant la Messe, après l’homélie ; en des circonstances particulières, on peut les faire pendant une célébration de la Parole.
Les formules de l’imposition des cendres sont inspirées des Ecritures : Gen 3, 19 et Mc 1,15. Les cendres viennent des rameaux bénis pendant le Dimanche des rameaux de l’année précédente, suivant une tradition qui remonte au XIIème siècle. La formule de bénédiction rappelle la condition de pécheur de qui la reçoit, etc.
Charles Malick SARR (Source: catholique.org)