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Début du Ramadan 2015: l’inacceptable désunion des musulmans

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DEBUT DU RAMADAN 2015: L’INACCEPTABLE DESUNION DES MUSULMANS

 

« Et, cramponnez-vous tous ensemble au câble d’Allah (le Coran) et ne soyez pas divisés » (Coran, III, 103)

 

Le ramadan 2015 va débuter en deux jours pour la communauté musulmane sénégalaise. Ceci est scientifiquement indéfendable, car il ne peut y’avoir deux nouvelles lunes pour le Sénégal.

Chaque groupe a pu baser sa décision sur le hadith  qui dit: « jeûnez à sa vue (la lune) et rompez (le jeûne) à sa vue». Une double question se pose alors. Qui doit voir ? Et, comment voir ?

Qui doit voir ? Selon la tradition prophétique et l’école malékite (dont se réclament les Sénégalais), on peut se baser sur le témoignage de deux musulmans qui peuvent être dans deux zones différentes. Pour le début, un seul musulman suffit. Certains arguments qui voudraient que l’on ne commence ou ne rompe le jeûne que si on voit la lune dans sa ville ou dans ses environs ne peuvent donc prospérer. Le Sénégal doit ainsi pouvoir  jeûner en même temps que la Mauritanie, le Maroc et le Mali qui se situent sur le même fuseau horaire. La majorité des savants pensent même que tous les musulmans du monde doivent pouvoir jeûner ensemble le même jour.

Et comment voir ? Selon toujours le droit musulman, l’observation oculaire de la lune par les musulmans est incontournable pour débuter ou arrêter le jeûne. Mais rien n’empêche qu’ils usent concomitamment de techniques modernes pour faciliter leurs recherches. La communauté musulmane européenne applique déjà avec succès ces méthodes-là.

 

En réalité, la désunion qui persiste concernant le début ou la fin du ramadan est incompréhensible. Le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké disait: « si deux personnes se disant croyants continuent à diverger après avoir débattu profondément sur un sujet, l’un des deux trompe l’autre ». La confiance et la bonne entente doivent donc régner entre les croyants. Le prophète (PSL) a fait lui-même confiance au berger qui lui apportait une nouvelle sur la lune, après qu’il lui eût demandé de prouver son appartenance à l’Islam en attestant la profession de foi.

En islam, le texte coranique et la tradition prophétique sont les sources suprêmes du droit. Le point de vue personnel (Ijtihad) ne peut intervenir qu’en l’absence de textes explicites sur le sujet, de consensus entre les Oulémas de la première génération ou encore de déduction par rapport à des cas similaires. C’est pourquoi le Cheikh Ibn Arabi a pu dire dans son livre « Les Illuminations de la Mecque » que celui qui questionne un ouléma sur la religion et que celui-ci lui réponde « voilà ce que je pense », doit s’écarter de ce point de vue et s’adresser à l’ouléma qui lui répliquera « voilà ce que dit le coran et la Sounnah ». S’il en était autrement, chacun pourrait établir sa religion comme il le penserait et on ne s’y retrouverait plus. Au lieu de prendre la voie droite, chacun prendrait son propre chemin qui pourrait le conduire à diverger des enseignements prophétiques. Or, le coran recommande aux musulmans de retourner aux sources de la religion, chaque fois qu’ils ont des interprétations différentes sur une question donnée, plutôt que chaque tendance persiste à cultiver sa différence.

En vérité, les divergences sur la lune peuvent être corrigées pour peu que chacun joue le jeu et mette en avant les enseignements du prophète. Des actions doivent être entreprises à plusieurs niveaux.

Au plan national, il convient d’abord de consolider le travail de la commission nationale d’observation du croissant lunaire, en l’améliorant progressivement, notamment en combinant l’usage des techniques modernes et l’observation à l’œil nu de la lune. Par exemple, il existe aujourd’hui des logiciels permettant de déterminer les positions quotidiennes précises de la lune 10 000 ans avant JC et 10 000 ans après JC. Cette année, la carte de visibilité de l’ICOP (http://www.icoproject.org/?&l=en) a montré que le croissant lunaire devait être visible à l’œil nu au Sénégal, si le ciel était dégagé, le mercredi 17 juin, vingt à vingt-cinq minutes après la couchée du soleil. Toutefois, il fallait effectuer quelque effort pour le scruter.

Les Chefs religieux doivent également s’impliquer davantage dans le processus d’observation de la lune et en faire leur affaire, car il s’agit d’un point essentiel dans la vie des musulmans. Ils devraient d’ailleurs se concerter de manière directe, se retrouver régulièrement pour échanger sur des questions de l’heure et arrêter des positions communes. Dans le cas de la lune, ils devraient pouvoir tomber d’accord sur des critères précis qui engageraient toutes les familles religieuses dans le futur.  Ils doivent surtout cultiver l’estime et la confiance réciproque. Au niveau régional, les pays voisins du Sénégal peuvent arrêter une méthode de détermination du début et de la fin du ramadan. Des initiatives ont été tentées à cet égard, sans succès. En revanche, en Europe, le Conseil Européen de la Fatwa et la Recherche a pu trouver un consensus à l’échelle continentale. Dans son communiqué publié le 21 octobre 2002, le conseil stipule : « Le début et la fin du mois de Ramadan ne peuvent être affirmés que par la vision oculaire du nouveau croissant de lune, que ce soit à l’œil nu ou par le biais des observatoires ». Au niveau international, l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) devrait s’évertuer à coordonner les différentes initiatives régionales de manière à aboutir à un système universel de célébration du ramadan. L’organisation pourrait adopter une telle décision lors de son prochain Sommet.

Par Moubarack LO

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3 Commentaires

  1. L’INACCEPTABLE DÉSUNION DES MUSULMANS OU L’IMPOSSIBLE UNITÉ DES MUSULMANS ? En vérité, la désunion des musulmans tient à un contentieux doctrinal quasi insoluble entre les différentes confréries ; ce qui fait que les khalifes des uns et des autres ne peuvent que se tolérer et continuer d’être d’éternels ‘’rivaux’’’, en dépit de l’entente de façade qu’ils affichent. Combien de fois le khalife d’une voie (tariqa) ayant rompu le jeûne a été désavoué solennellement par son homologue, khalife d’une autre tarikha ? Oui, il n’y aura jamais de concorde entre nos confréries ; et cela tient essentiellement à ce contentieux originel entre nos illustres prédécesseurs. Oui, c’est Dieu – qui fait ce qu’il veut, dirige qui Il veut et égare qui Il veut (sans exception) – qui en a décidé ainsi, afin de nous éprouver et de susciter une émulation (concurrence) : (48) … Si Allah avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous, une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu’Il vous donne. Concurrencez donc dans les bonnes œuvres. C’est vers Allah qu’est votre retour à tous ; Il vous informera de ce en quoi vous divergiez. (5. La Table Servie : 48 – Al-Mâ’idah). Le Hadith confirme cette épreuve qui est véritablement à l’origine de la division des musulmans – Une fatalité : Mu’adh b. Jabal rapporte ces propos du Prophète (PSL) : « … J’ai demandé trois choses à Dieu en faveur de ma communauté. Il m’en a accordé deux, mais Il m’a refusé la troisième. … Je lui ai demandé de ne pas les soumettre à des dissensions internes, mais Il me l’a refusé ». (Ibn Mâja). Et de préciser que ce n’est pas que Dieu ne souhaite pas l’unité ; il ne veut que nous éprouver ; sinon, il n’aurait pas exhorté au rassemblement : (103) Cramponnez-vous tous ensemble au “Habl” (câble ou corde) d’Allah et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d’un abîme de Feu, c’est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi, Allah vous montre Ses Signes, afin que vous soyez bien guidés. (3. La Famille d’Imran : 103 – Al-Imrân). Et en cette ‘’fin des temps’’ (âkhirou zamân), c’est le Mahdi qui est incontestablement le rassembleur attitré et donc la ‘’corde de Dieu’’ ; il viendra parachever la mission du Prophète (PSL) ; et en son nom, il remettra les pendules à l’heure, en s’en prenant vertement aux oulémas qui auront dévié de l’orthodoxie ; c’est dire que son avènement entraînera forcément un nouvel ordre mondial qui remettra en cause même le leadership de la Mecque et de toutes les villes dites saintes, du fait des importantes grâces afférant à sa mission et que l’on ne trouvera nulle part ailleurs. Oui, il ne peut pas y’avoir d’avenir pour une confrérie (ou une communauté religieuse) en dehors de cet avènement du Mahdi. Mais à quel Mahdi se fier ? C’est là véritablement toute la problématique !!! Et c’est dire toute la nécessité d’un dialogue intra religieux sans détours.

  2. Entre les confréries nationales, il y a point d’entente ni dialogue sur les dates des événements musulmans: une perpétuelle cacophonie et notre Economie qui souffre énormément de ce laisser-aller
    A quand une concertation pour des dates fixes d’accord parties?

  3. Bonjour Monsieur Lô ! Pour votre information
    En 2014, pour ne pas trop pousser dans l’histoire,
    l’Arabie Saoudite a débuté le jeûne le Dimanche 29 juin
    La Turquie le Samedi 28 juin, tout comme le Yémen voisin de l’ Arabie Saoudite
    AU LIBAN LES SUNNITES ONT COMMENCE LE 29 JUIN ET LES CHIITES LE 28 JUIN
    En 2015, tout comme le Sénégal, quelques pays d’Asie comme le Pakistan, le Bangladesh, au Sri Lanka
    EN INDE, ILS ONT DÉMARRÉ AUJOURD’HUI SAUF L’ÉTAT DE KERALA QUI A DÉBUTÉ LE JEÛNE JEUDI

    S’IL VOUS PLAIT MESSIEURS, MBIR MI DOU SÉNÉGAL KESSE, BOU LENE NIAWAL LOU NIAWOUL

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