Déception de tout un peuple : Des chefs d’Etats Africain ont failli à leur mission (Par Papa Ibrahima Diané)

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Pourquoi le continent Africain a toujours du mal a consacré l’idée de l’alternance pacifique au pouvoir ? Pourquoi certains dirigeants Africains, afin de se maintenir au pouvoir, abusent de pratiques qui  nuisent à la démocratie, l’Etat de droit et à la bonne gouvernance ? Faisons un peut d’histoire. En 1989, la chute du Mur de Berlin provoque l’effondrement des régimes communistes d’Europe de l’Est. François Mitterrand réunit les leaders africains à La Baule le 20 juin 1990. Il leur propose la mise en place d’élections libres et du multipartisme. Il avance que l’aide de son pays sera conditionnée par des reformes démocratiques. Jacques Chirac, alors chef de l’opposition, soutenait que « L’Afrique ne serait pas mure pour la démocratie »

Trente – et – un an après, l’histoire semble lui avoir donné raison : La démocratie Africaine est en agonie. La Démocratie c’est le pouvoir du peuple où le régime politique où tous les pouvoirs puisent leur légitimité  dans le peuple, où tous les pouvoirs sont exercés par le peuple et ses représentants. La démocratie doit délivrer une gouvernance redevable et inclusive qui améliore la vie de ses citoyens.

Les principes fondamentaux sont entre autres : la liberté des individus, la règle de la majorité, l’existence d’une constitution et d’une juridiction, la séparation des pouvoirs, la consultation régulière du peuple par élection ou référendum. Elle demeure toutefois un idéal qu’on cherche à atteindre du fait de la nature composite des éléments qui la structurent mais aussi et surtout de l’exigence de s’adapter au contexte spatio-temporel des citoyens dont elle est appelée à prendre en charge leurs préoccupations. 

Malheureusement, la démocratie en Afrique n’est pas synonyme de réussite économique. Elle semble être un luxe. De l’avis d’Emmanuel Gyimah – Boadi, Co – fondateur du think tank, Afro baromètre, base à Accra au Gana, les dirigeants « neopatrimoniaux » pratiquent la politique du «  winner takes all » (le gagnant prend tout) qui crée de facto des tensions. L’Afrique  devient alors un champ de bataille minée par des dérives monarchiques, des tripatouillages constitutionnels, ou par des coups d’Etats. 

Ces présidents « accrocheur » au pouvoir vont soit finir par être renversés par des coups d’Etats ou chassés de chez eux et mourir à l’étranger.  » Pour parler ainsi comme l’éminent journaliste Astou DIONE dans son article : sortir par « LAPORTE DE LA HONTE  » 

Le pouvoir en Afrique est très doux, trop doux même. Celui qui parvient au pouvoir devient le maître de tout le monde. Il se croit être un demie – dieu. Il met des structures de contrôle en place mais lui n’est pas concerné. Il est intouchable. Désolé si tu n’es pas du parti au pouvoir. L’administration est taillée en schéma. Tout cela dans le seul but de leur intérêt égoïste de se maintenir au pouvoir.

Je dénonce dans cet article certains chefs d’Etats Africain mais pas tous car il est  aussi de notre devoir de reconnaitre le mérite d’excellents présidents qui font la fierté de tout un continent. Prenons l’exemple de Paul Kagamé du Rwanda :

Le Rwanda est le premier pays Africain le plus compétitif dans le rapport de «  L’Indice de Compétitivité Mondiale « (GCI) devant le Nigeria et l’Afrique du sud. Selon « Doing Business », il est le dix – huitième pays mondial, deuxième pays d’Afrique subsaharienne le plus facile à faire des affaires.

Notons aussi que Kagamé a pu faire de son cher Rwanda le pays d’Afrique où le taux d’alphabétisation est de 70% (JA) ; l’assurance maladie publique de 98% (JA) ; Premier pays Africains à avoir le plus grand centre commercial d’Afrique (Convention Center) de Kigali. (JA) Surtout et pour ne pas citer que ces quelques exemples de réalisation, le Rwanda  est le troisième pays mondial où on obtient le plus facilement un crédit (prêt) selon (Guetting hebdo)

Donc là où des présidents comme Kagamé on choisi le développement de leur propre pays et celui de l’Afrique, sa contribution et sa place dans le monde, d’autres par contre ont choisi le mépris, le chaos, et la destruction car vouloir être président à vie ou tenter un troisieme mandat en ce 21ème siècle c’est vouloir diaboliser son pays c’est vouloir rendre un mauvais service à l’Afrique. Pour devoir de rappel, signalons que le problème de nos chefs d’Etats n’a pas commencé avec les coups d’Etats car bien avant cela, de nombreux dirigeants se sont donnés le titre de maréchal ou de statuts de dirigeants à vie. Parlons en quelques : Le 11 aout, date marquant le 60 éme anniversaire de l’indépendance du Tchad, le président Idriss Deby Itno c’est officiellement proclamé maréchal. Idi Amin Dada de l’Ouganda s’est donné le titre de Field Marshal, grade à cinq étoiles. Mobutu Sese Seko du Zaïre s’est aussi auto proclamé maréchal en 1982. Jean -Bedel Bokassa de la République Centre Africaine renverse son cousin David Dacko et dirige le pays de 1966 à 1976. Il s’est déclaré président à vie en 1972, maréchal en 1974 et empereur de la République centrafricaine de 1976 à 1979. 

Toutefois, la question de savoir si les chefs d’Etats Africains qui ont épuisé la limite de leur mandat doivent modifier leur constitution pour leur permettre de se représenter fait l’objet d’un débat ouvert. Plus récemment, alors que l’Afrique de l’Ouest se signalait par sa vie démocratique, en 2020 il y a eu des coups d’Etats ou tentative de « forcing » lors du magistère de certains présidents. 

En 2020, il y a eu un coup d’Etat au Mali. Alors qu’IBK n’avait pas terminé son deuxième mandat. Il fut destitué de ses fonctions de président pour corruption et abus de pouvoir. En cote d’Ivoire, Alassane Ouattara a été élu président pour un troisième mandat après être revenu sur sa promesse de ne pas se représenter. Des manifestations ont été organisées partout dans le pays et de nombreux cas de décès ont été enregistrés. Alfa Condé de la Guinée a modifié la constitution pour pouvoir effectuer un troisième mandat. Des centaines de personnes sont mortes et des membres de l’opposition emprisonnés pour des raisons purement politiques. Le 05 septembre 2021, Alfa Condé est ainsi renversé par un coup d’Etat militaire marquant ainsi le troisième coup d’Etat en Afrique de l’Ouest en l’espace de douze mois après celui du Tchad et du Mali.Yahya Jammeh de la Gambie : Ayant pris le pouvoir en 1994 lors d’un coup d’Etats militaire, Jammeh a gouverné la Gambie d’une main de fer jusqu’en janvier 2017, date à laquelle il s’est enfui en Guinée équatoriale après sa défaite. Selon la commission « Vérité, réconciliation et réparation » (TRCC) crée pour enquêter sur les crimes commis durant les vingt deux ans de règne, Jammeh est un dictateur hors paire. La commission dirigée par le procureur général Essa Fall a entendu des témoignages glaçants sur des cas de tortures perpétrées par les Junglers de Jammeh. Les conclusions de la commission sont très attendues non seulement par les Gambiens mais aussi par la communauté internationale. Voila autant de situations explosives en perspective qui montrent que nous n’avons pas avancé sur le plan de la démocratie. Il ya des efforts à faire. Et le rôle de la CEDEAO dans tout cela? De mon point de vue, la CEDEAO a encore du pain sur la planche. Les dirigeants de la CDEAO doivent cesser d’être des « panafricanistes théoriciens » il faut un changement de stratégie et de paradigme pour régler les conflits à la racine. Lors du sommet virtuel extraordinaire des chefs d’Etats de la CDEAO, qui s’est tenu le mercredi 08 Septembre 2021, le président du Liberia, George Weah a fait remarquer que c’est la modification des constitutions par les Chefs d’Etats qui explique la fréquence des coups d’Etats militaires en Afrique. Il a ainsi exhorté ses pairs à s’interroger sur les causes profondes des putschs qui risquent de toucher toute la sous- région.

Que nos dirigeants observent un peu ce qui se passe en occident, en Asie ou partout dans le monde. Ils ne se font plus des guerres pour le pouvoir politique. Le gagnant d’une élection a gagné et le perdant a perdu mais tout cela dans une logique de transparence preablement établie et acceptée par tous. Les questions que se posent bon nombre d’experts et de leaders d’opinion sont : qui va sauver l’Afrique ? A quand la fin des putschs et des troisième mandats ?

1 COMMENTAIRE

  1. Intéressant article . Il peut faire même l’objet de recherche sur des thèmes relatifs à la gouvernance en Afrique. Surtout la démocratie (luxe ou nécessité pour les africains …)

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