Décès de l’ancien président mauritanien Moustapha Ould Mohamed Saleck

L’ancien président mauritanien ; Moustapha Ould Mohamed Saleck ( 10 juillet 1978-3 juin 1979), 86 ans, est décédé mardi à l’hôpital du Val de Grâce à Paris, où il était hospitalisé depuis une semaine pour des problèmes cardiaques, a-t-on appris de sources familiales. Arrivé en France il y a quatre semaines pour des soins médicaux totalement pris en charge par l’Etat mauritanien, l’ancien président , le colonel Moustapha Ould Mohamed Saleck, a été d’abord admis à l’Hôpital Avicenne de Bobigny en banlieue parisienne, avant son transfert le 13 décembre , suite à la demande de sa famille, à l’hôpital du Val de Grâce à Paris. Le Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz avait rendu visite, le 12 décembre dernier, à l’ancien président Moustapha Ould Mohamed Salek à l’Hôpital Avicenne de Bobigny pour s’enquérir de son état de santé. A des problèmes respiratoires, dont souffrait l’ancien président depuis des années, se sont ajoutés des malaises cardiaques, avaient indiqué ses proches. Dès qu’il a été informé de la nouvelle du décès, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a donné ses instructions pour qu’un avion soit dépêché spécialement en France pour rapatrier, à partir de Paris, la dépouille mortelle de Moustapha Ould Mohamed Saleck. Le cercueil du défunt sera recouvert du drapeau mauritanien et sera accueilli avec les grands honneurs vendredi prochain à l’aéroport international de Nouakchott. Natif de l’Assaba en 1936, le colonel Moustapha Ould Mohamed Saleck est arrivé au pouvoir par un coup d’état militaire le 10 Juillet 1978. Il succède au premier Chef d’Etat mauritanien Mokhtar ould Daddah à qui le colonel reprochait sa gestion du conflit du Sahara Occidental ainsi que l’instauration du parti unique. Ould Mohamed Saleck avait fait ses études primaires à Kiffa entre 1945 et 1950 et son cursus secondaire à Rosso, avant de rejoindre l’école des Instituteurs de Sébikotane (Dakar). Après une courte formation, il fut mis à la disposition de l’Inspection Générale de l’AOF qui s’occupait du système éducatif en Mauritanie à l’époque. Il a enseigné tour à tour, à Kiffa, Méderdra, Tidjikja, Aïoun et Timbédra avant d’intégrer par la suite, les forces armées françaises pour faire partie du premier noyau autour duquel s’est formée l’armée mauritanienne. En 1960, il part en formation à l’académie militaire des Blindés de Saumur d’où il est sorti officier de réserve. Dès son retour au pays, il a été affecté à Akjoujt et Atar comme instructeur, militaire avant d’être nommé en 1961 conseiller au Secrétariat Général de la défense puis aide de camp du Président de la République Mokhtar Ould Daddah. Après, il avait poursuivi une formation militaire à Saint Mixent en France avant de revenir au ministère de la défense puis à l’état-major de l’armée nationale. Ould Mohamed Saleck a servi par la suite à l’état-major de défense de l’Unité Africaine à Ouagadougou et est revenu au pays pour diriger les premiers détachements de l’armée mauritanienne qui devaient supplanter les forces françaises présentes dans le Nord du pays et dont la base principale était située à Atar. Par la suite, il a suivi plusieurs sessions de formation à Saint Mixent avant de rentrer à l’Ecole de Guerre (France) d’où il est sorti pour rejoindre le pays et réintégrer le Ministère de la Défense et l’état-major de l’armée nationale. De 1970 à 1975, il a été nommé gouverneur successivement à Atar, Néma et Aleg. En 1975 il est nommé à la tête de la SONIMEX (Société d’Etat chargée des importations des denrées alimentaires). Mais suite à l’attaque de Nouakchott par le front Polisario en 1976, il a été appelé à diriger la 3ème région militaire où il était resté jusqu’en 1978 quand il fut nommé Chef d’état-major de l’armée nationale. Le 10 juillet 1978, il dirigea le Comité Militaire de Redressement National qui prit le pouvoir. Ecarté suite à une révolution de palais en 1979 et embastillé par la suite de 1981 à 1984, Ould Mohamed Saleck s’était présenté à deux reprises aux élections présidentielles en 1992 et en 1997. Il appartient à la prestigieuse tribu Jaavra (Awlad Daoud), celle du plus grand érudit mauritanien de tous les temps, Mohamed Yahya El Walati, dont la commémoration du centenaire est prévue ce 20 décembre à Nouakchott.